On a en effet successivement utilisé les termes ou formules suivants (*) :
- Lorsque j'étais enfant, à la fin des années 1960 : "Les noirs" et "Les Nord-africains".
Deux formules du langae courant, à mon sens purement factuelles et sans aucune connotation raciste ou négative.
Puisque l'on disait de la même façon : "Les blancs" pour désigner il est vrai les personnes de couleur plutôt "crème" ou "rose"... et "les Sud-Américains" pour désigner les les personnes originaires d'Amérique du Sud.
- On a ensuite parlé des "maghrébins",
- puis des "personnes d'origine africaine".
Pourtant celle-ci peut parfois être des plus lointaines... : les ascendants de l'un de mes amis noir sont tout de même parisiens depuis... 1810 ! Soit un demi-siècle avant que les Niçois et les Savoyards ne soient rattachés à la France, le 24 mars 1860 ! Or je n'ai jamais entendu quiconque dire de ces derniers qu'ils sont d'origine italienne.
- Dans les années 1980, on s'est mis à parler anglais et verlan et on a dit : "Les blacks" (registre familier), "Les keblas", "Les renois" (registre argotique) et "Les beurs" (registre familier).
- Avec l'apparition de la novlangue et du politiquement correct - que j'abhorre et que je conchie - est d'abord apparue la formule "Personnes de couleur"...
Comme si le périgourdin ou le normand n'étaient pas "de couleur" mais transparents !
- puis la locution nominale "minorités visibles"...
Que je trouve personnellement nettement plus discriminante que l'adjectif qualificatif "noir".
- et aujourd'hui la formule "personnes issues de la diversité"...
- ainsi que celle de "personne d'origine subsaharienne" !
Alors, à l'instar de mon maître, le vénéré Coluche, je me pose la question : "Mais dites-moi... jusqu'où s'arrêteront-ils ?".
Et surtout : que va-t-on donc pouvoir - ou devoir - dire la prochaine fois ?
(*) : J'ai sciemment exclu de ma liste l'ensemble des termes à connotation expressément raciste, auxquels je consacrerai ultérieurement un autre article.