Mais qui étaient donc "Brigitte", "Catherine", "Pascaline", "Séverine" et "Virginie" ?

Il s'agit des surnoms des cinq tunneliers français utilisés à partir de février 1988 sur le chantier du tunnel sous la Manche, entre la France et la Grande-Bretagne.

Un tunnelier en action

  • "Brigitte, qui creusa les 15 618 mètres du Tunnel de service sous mer (T1) à compter du 4 février 1988, portait le prénom de Brigitte Matheron, épouse de Pierre Matheron, Directeur construction France, surnommé "le Pharaon".
  • "Catherine, qui creusa les 18 857 mètres du Tunnel ferroviaire Sud sous mer (T2) à compter du 31 mars 1989, portait le prénom de Catherine Evrard, secrétaire de Bernard Pavot, Directeur du T3, et de toutes les "Catherine" de TML (TransManche Link) car ce prénom était le plus fréquent sur le chantier.

Le tunnelier "Virginie", qui creusa les 3 251 mètres du Tunnel de service sous terre (T4) du Tunnel sous la Manche, à compter du 11 mai 1988

  • Et "Virginie", qui creusa les 3 251 mètres du Tunnel de service sous terre (T4) à compter du 11 mai 1988, portait le prénom de Virginie Huez, fille de Michel Huez, ouvrier sur le chantier du tunnel, et lauréate à l’âge de 11 ans du concours intitulé "Dessine-moi ton tunnel".

Quant à "Pascaline" et "Séverine", le choix des prénoms de deux soeurs jumelles est particulièrement judicieux, puisque, en réalité, un seul et même tunnelier a été utilisé pour creuser les tunnels ferroviaires sous terre. Ladite machine est en effet d’abord partie depuis le puits de Sangatte (62) sur le Tunnel Sud (T5) en direction du terminal français. Puis, dès sa sortie au portail de Beussingues, à Peuplingues (62), elle a été retournée de 180°, pour reprendre aussitôt le chemin inverse, sur le Tunnel Nord (T6), jusqu’au puits de Sangatte (62).

  • Ainsi, "Pascaline", qui creusa les 3 265 mètres du Tunnel ferroviaire Sud sous mer (T5) à compter du 27 janvier 1989, portait le prénom de Pascaline Joly, fille de Louis Joly, Chef du personnel de la préfabrication.
  • Tandis que "Séverine", qui creusa les 3 265 mètres du Tunnel ferroviaire Nord sous terre (T6) à compter du 5 mars 1990, portait le prénom de sa soeur jumelle, Séverine Joly.

Cette tradition de baptiser au féminin les tunneliers remonte à la grande époque des houillères. Le travail au fond des mines leur étant interdit (loi du 13 décembre 1889), les femmes ne pouvaient alors y descendre. Mais, pour marquer quand même leur présence, les mineurs avaient l’habitude de donner des prénoms féminins aux chevaux et autres engins de roulage.

Seule exception à la règle sur le "chantier du siècle" du tunnel sous la Manche, "Europa", qui creusa les 20 007 mètres du Tunnel ferroviaire Nord sous mer (T2) à compter du 5 décembre 1988.

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