Ces deux surnoms sont ceux de "Rahan", un héros préhistorique "super sapiens", sorti de l'imagination d'André Chéret et Roger Lecureux et apparu dans "Le secret du soleil", sa première aventure, publiée le 3 mars 1969, dans le numéro 1 de "Pif et son gadget surprise", devenu par la suite "Pif Gadget", l'hebdomadaire du PCF, héritier de "Vaillant, le journal de Pif le chien", créé le 1er juin 1945.
Né en octobre 1961, j'étais un peu trop jeune, à la fin des années 60, pour apprécier à sa juste valeur "Pilote, le journal qui s'amuse à réfléchir".
Longtemps, j'ignorais curieusement tout du journal "Spirou" et ne lisais que "Tintin", auquel Thierry, mon voisin du dessus, à Courbevoie (92), âgé d'un an de plus que moi, était abonné.
C'est donc avec "Pif Gadget", que j'ai grandi, comme de nombreux garçons de ma génération.
Il s'agit des différents surnoms de Lucky Luke, le célèbre cow-boy de bande dessinée créé en 1946 par le dessinateur belge Morris.
"L'homme qui tire plus vite que son ombre" correspond à l'extraordinaire dessin figurant en quatrième de couverture des albums.
"Le poor lonesome cow-boy" correspond à la chanson que chante le héros dans la dernière case de chaque aventure, chevauchant seul vers le soleil couchant : "I'm a poor lonsesome cow-boy" ("Je suis un pauvre cow-boy solitaire").
Et "Le maître de Jolly Jumper" fait référence à son étonnant cheval blanc.
Le génial René Goscinny en a écrit les scénarios de 1955 ("Des rails sur la prairie") à 1976 ("L'empereur Smith").
Avant que ne se succèdent toute une série de scénaristes : Vicq, Bob de Groot, Jean Léturgie, Xavier Fauche, Lo Hartog Van Banda, Guy Vidal, Claude Guylouis, Éric Adam, Patrick Nordmann, Laurent Gerra, Daniel Pennac, Tonino Benacquista et Jul.
Et le dessin a été repris par le dessinateur français Achdé, à la mort de Morris en 2001.
La géniale formule "Plus vite que son ombre" est entrée dans le langage courant, pour signifier "Très rapidement". Et le nom même de "Lucky Luke" est devenu synonyme de rapidité.
Toujours accompagné de son fidèle cheval blanc Jolly Jumper et la plupart du temps par le chien Rantanplan, Lucky Luke est souvent opposé aux frères Dalton.
La série est truffée d'éléments humoristiques qui parodient les films de western qui ont nourri l'enfance de Morris et Goscinny au point qu'ils leur ont inspiré nombre de leurs titres d'albums.
La série compte plus de 70 albums parus tout d'abord aux éditions Dupuis, puis Dargaud et enfin Lucky Comics. Les histoires ont généralement été pré-publiées dans un journal : "Spirou" entre 1946 et 1967, "Pilote", entre 1967 et 1973, "Lucky Luke" entre 1974 et 1975, "Tintin" (édition française) entre 1975 et 1976, puis dans "Spirou" ou "Pif Gadget", mais également dans des magazines tels que "Paris Match" ou "VSD".
Lucky Luke est l'une des bandes dessinées les plus connues et les plus vendues en Europe, et elle a été traduite dans de nombreuses langues. La série a également été adaptée sur de nombreux supports : au cinéma, en prises de vue rélle et en animation, à la télévision, en série animée, mais aussi en jeux vidéo, jouets et jeux de société.