Pourquoi, alors que la "Ligue des Champions de l'UEFA" s'appelle la "C1", la "Ligue Europa de l'UEFA" s'appelle la "C3" et pas la "C2", et la "Ligue Europe Conference" la "C4" et pas la "C3" ?

La raison en est, sinon toute simple, du moins parfaitement logique :

  • La "Ligue des Champions de l'UEFA" ou "UEFA Champions League" (par ellipse "Champions League" et "Ligue des Champions"), a été rebaptisée ainsi en 1992.

Logo de l'UEFA Champions League ou Ligue des Champions de l'UEFA

Mais elle est l'héritière directe de la "Coupe d'Europe des Clubs Champions", réunissant, de 1955 à 1991, les seuls vainqueurs des championnats nationaux des 32 pays composant alors l'Europe.

Elle est donc, à ce titre, considérée comme la plus ancienne des coupes européennes de clubs et qualifiée de "C1" pour "Coupe 1" ou "Première Coupe".

  • Alors que la "Ligue Europa de l'UEFA" ou "UEFA Europa League" (par ellipse "Europa League" et "Ligue Europa"), est l'héritière d'une compétition dénommée "Coupe de l'UEFA", réunissant à l'origine les clubs des 32 pays européens ayant terminé deuxième et troisième de leur championnat national.

Logo Europa League

Succédant, en 1971, à la "Coupe des villes de foire", disputée de 1955 à 1971, la "Coupe de l'UEFA" n'était cependant que la troisième en date des coupes européennes de clubs. Et est donc, à ce titre, toujours qualifiée de nos jours de "C3" pour "Coupe 3" ou "Troisième Coupe".

  • Et que la "Ligue Europe Conference", née en juillet 2021, n'est que la quatrième en date des coupes européennes de clubs, et donc, à ce titre, qualifiée de "C4" pour "Coupe 4" ou "Quatrième Coupe".

Logotype de la Ligue Europa Conference, créée en juillet 2021

En 1960, en effet, était née une deuxième compétition, dénommée "Coupe d'Europe des Clubs Vainqueurs de Coupe" - ou par ellipse "Coupe des Coupes" - réunissant, comme son nom l'indique, les clubs des 32 pays européens ayant remporté la coupe nationale de leur pays, unique à cette époque ; les coupes ne réunissant que les clubs professionnels, de type Coupe de la Ligue (France, Angleterre) ou Coupe du Roi (Espagne) n'ayant pas encore été créées. Et c'est donc cette deuxième coupe d'Europe que l'on appelait "C2" pour "Coupe 2" ou "Deuxième Coupe".

Rappellons que le PSG a remporté cette C2 le 8 mai 1996 à Bruxelles (Belgique), face au Rapid de Vienne (Autriche).

À l'automne 1999, près d'une décennie après la chute du mur de Berlin, la fin de la division de l'Europe en deux blocs et l'éclatement de l'ex-URSS, de l'ex-Tchécoslovaquie et de l'ex-Yougoslavie en respectivement 15, 2 et 6 pays (soit, tout de même pas moins de 20 nouveaux pays !), le système a été entièrement remis à plat.

  • La "C3", rebaptisée "Ligue Europa de l'UEFA" en 2009, voit désormais s'affronter en phase finale 32 équipes, issues d'un très long et très complexe processus :
    • d'abord, en effet, un tour préliminaire, constitué des vainqueurs de coupe nationale et des deuxièmes et troisièmes de championnat des associations les moins bien classées dans le classement UEFA,
    • puis quatre tours de qualification, les clubs étant séparés en deux séries de qualifications : l'une pour les champions nationaux (dite "Voie des champions") et l'autre pour les non-champions (dite "Voie principale") ; des équipes éliminées de la "Ligue des champions" se voyant offrir une "séance de rattrapage" en étant reversées en "C3" et en ayant donc la possibilité de participer directement aux deuxième, troisième et quatrième tours de cette phase de qualification,
    • puis une phase de groupes, consistant en douze mini-championnats de quatre équipes par groupe ; les deux premiers de chaque groupe - soit 24 au total - pouvant poursuivre la compétition,
    • et, enfin, une phase finale, constituée de 32 équipes (les 24 clubs qualifiés de la phase de groupes et 8 clubs repêchés de la phase de groupes de la Ligue des champions) et décomposée en seizièmes de finale , huitièmes de finale, quarts de finale, demi-finales et finale.

À partir des huitièmes de finale, le tirage au sort est ouvert, sans têtes de série, et avec possibilité de rencontres entre équipes du même pays, ce qui n'est pas le cas en seizièmes de finale où un club ne peut affronter ni un adversaire déjà rencontré en phase de groupes, ni un club du même pays que lui...

L'Olympique de Marseille a ainsi dû disputer pas moins de 18 matches avant de parvenir en finale, en mai 2018, contre l'Atletico Madrid !

Encore n'était-il entré en lice qu'au troisième tour de qualification ; là où un club issu d'un championnat européen peu coté aurait eu - ai-je cru comprendre - , 8 matches de plus à disputer, soit 27 matches au total, finale incluse, pour décrocher le trophée !

Ce qui, vous en conviendrez avec moi, semble parfaitement irréalisable.

Et démontre - s'il en était besoin - la volonté des instances dirigeantes du football de ne surtout pas risquer de voir se reproduire à l'échelle européenne, le phénomène qualifié de "Petit Poucet", que nous connaissons régulièrement en Coupe de France.

Ou se perpétuer l'arrivée possible jusqu'en finale de clubs aussi "modestes" que le Panatinaikos d'Athènes, Club Bruges ou Malmö FF, respectivement parvenus en finale de l'ancienne "Coupe d'Europe des Clubs Champions" en 1971, 1978 et 1979.

  • Quant à la "C1", rebaptisée "Ligue des Champions" en 1992, elle réunit désormais les meilleurs clubs européens ou supposés tels et non plus les seuls champions.

Et cela à l'issue d'un - là aussi et exactement pour les mêmes raisons - très long et très complexe processus :

    • d'abord, en effet, un tournoi de 4 champions nationaux, le club vainqueur de ce tournoi à l'issue des demi-finales et de la finale étant qualifié pour la phase de qualification, tandis que les trois éliminés disputent la "Ligue Europa",
    • puis quatre tours de qualification, les clubs étant séparés en deux séries de qualifications : l'une pour les champions nationaux et l'autre pour onze non-champions ; quatre équipes de la "Voie des Champions" et deux clubs de la "Voie de la Ligue" étant qualifiés pour la phase de groupes et les clubs éliminés pendant ces tours de qualification étant tous reversés en "Ligue Europa",
    • puis une phase de groupes, consistant en huit mini-championnats de quatre équipes par groupe ; les deux premiers poursuivant la compétition et le troisième étant repêché en seizièmes de finale de la "Ligue Europa",
    • et, enfin, une phase finale, constituée de 32 équipes (les 24 clubs qualifiés de la phase de groupes et 8 clubs repêchés de la phase de groupes de la Ligue des champions) et décomposée en huitièmes de finale, quarts de finale, demi-finales et finale.

À partir des quarts de finale, le tirage au sort est ouvert, sans têtes de série et avec possibilité de rencontres entre équipes du même pays, ce qui n'est pas le cas en huitièmes de finale, où un club ne peut affronter ni un adversaire déjà rencontré en phase de groupes, ni un club du même pays que lui...

Pourquoi faire simple quand on peut faire TRÈS compliqué !

Sur un sujet contigue, je me permets de vous recommander la lecture de article consacré au surnom du trophée de cette C1 (depuis 1967) : "La coupe aux grandes oreilles".

Source : wikipedia.org

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