La scène se déroule en 2004. Ma fille aînée souhaitant un vélo pour ses 8 ans, nous décidons de commencer à nous renseigner sur les modèles existants et les prix, au rayon "bicyclettes" de l'hypermarché le plus proche.
D'assez nombreux modèles sont exposés, dont plusieurs semblent convenir aux attentes de ma fille, tout en restant dans la fourchette de prix envisagée.
Nous nous posons néanmoins différentes questions et nous mettons donc en quête d'un vendeur susceptible de nous renseigner. La tâche s'avère naturellement ardue, mais nous finissons par trouver, en pleine discussion au rayon "Jardinage", plusieurs vendeurs, dont l'un me fait la grâce de répondre, enthousiaste, "Ici : c'est moi le spécialiste !" à ma question "Pardon messieurs, pourriez-vous, s'il vous plaît, m'indiquer où et comment trouver le vendeur en charge du rayon "Vélos" ?".
Las, ma progéniture calme de suite les ardeurs de l'infortuné, aux côtés duquel nous rejoignons son rayon, d'un glacial : "En étant dans votre rayon vous en vendrez peut-être plus !"
Face à son sourire crispé, je me contente de savourer en mon for intérieur la pertinence et la causticité de la réflexion : les chiens ne font pas des chats !
Puis, faisant comme si de rien n'était, j'enchaîne avec nos différentes questions.
Les réponses embarrassées du vendeur allant cependant de "Je ne sais pas trop" à "Je ne saurais vous dire", "Alors là !", "Aucune idée", "Ça je ne sais pas", "Sans doute que oui ?" ou "Probablement que non", je ne suis guère étonné d'entendre ma fille lui demander, en guise de conclusion, : "Et sinon, avant aujourd'hui, vous faisiez quoi comme métier ?"...
Je la reconnais bien !