Les journalistes des différents organes d'information - en particulier audiovisuels - ont malheureusement de plus en plus tendance à confondre les deux figures de style que sont la litote et l'euphémisme, présentant des litotes comme des euphémismes.
Aussi est-il bon, je pense, de rappeler ce dont il s'agit exactement :
- "Une litote" est une figure de style consistant à atténuer l'expression de sa pensée et à dire moins pour laisser entendre davantage.
Elle est fréquente dans le registre familier, où l'on dit par exemple :
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- "Cette fille n'est pas sotte" pour "Cette fille est (très) intelligente".
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- ou : "Il n'est pas mauvais ce vin !" pour "Il est (très) bon ce vin !".
La célébre réplique de Chimène dans "Le Cid" de Corneille - "Va, je ne te hais point" - n'en est cependant pas une à mes yeux, ainsi que je m'en explique dans un autre article de J'aime les mots.
- tandis que "Un euphémisme" est une figure de style consistant à atténuer l'expression de faits ou d'idées considérés comme brutaux, déplaisants, choquants, désagréables, tristes dans le but d'adoucir la réalité.
L'euphémisme se différencie donc de la litote par la volonté de rendre un terme moins choquant en amoindrissant l'information.
L'euphémisme a pour antonyme l'hyperbole et le dysphémisme.
La novlangue journalistique et politique actuelle regorge d'euphémismes :
On dit par exemple : "Le disparu" pour "Le mort", "Le corps sans vie" pour "Le cadavre" ou "Il est parti pour un monde meilleur" plutôt que "Il est mort".
Et : "Le PSE ou Plan de Sauvegarde de l'Emploi" pour "Le plan de licenciement".
Source : wikipedia.org