"Une redondance", "Un pléonasme", "Une périssologie" et "Une battologie".

Seuls les deux premiers de ces quatre termes sont généralement connus : le pléonasme et la redondance. Et ils sont les seuls à pouvoir être considérés comme des figures de style.

La périssologie et la battologie sont en effet des défauts et ne peuvent donc être employés à bon escient que dans des textes ironiques ou comiques.

Essayer de différencier les quatre n'est cependant pas chose aisée, une certaine confusion règnant clairement quant à ces quatre termes.

"Redondance" et "Pléonasme" sont, a priori, très proches, leur étymologie renvoyant à peu près aux mêmes idées d’excès, de trop-plein ou de surabondance.

"Une redondance" est une figure de style consistant en un redoublement de l’idée dans deux phrases ou membres de phrase.

Le mot procède du latin classique "redundans" ("qui déborde")

Il s'agit d'une abondance de répétitions, de développements, d’ornements, généralement considérée comme excessive, critiquée pour sa lourdeur, son obscurité, son emphase".

"Redondance" est donc un terme générique, ce que l'on nomme en linguistique un "hyperonyme", c'est à dire un mot dont le sens recouvre, par son degré de généralité, le sens d’autres mots, plus précis.

Et "Pléonasme" serait l’un de ses "hyponymes" (antonyme d’"hyperonyme").

Une redondance est un redoublement expressif de l’idée par deux phrases proches.

La redondance n’est pas nécessairement une erreur, elle apparaît comme justifiée lorsqu'il faut insister sur l’étrangeté d’une assertion. S’il y a redondance dans les mêmes termes, c’est une "homéologie" et si c’est en termes différents, une "macrologie".

En d’autres termes, la redondance est propre à de nombreux discours, à de nombreux échanges où il faut revenir sur un élément, préciser, reprendre, rappeler au risque de répéter les mêmes mots ("homéologie") ou de redire quelque chose d’approchant avec d’autres mots ("macrologie").

Elle est donc nécessaire, incontournable, vraisemblablement omniprésente.

"Un pléonasme est une figure de style consistant en un redoublement de l’idée dans deux mots du même membre de phrase.

Le mot procède du grec ancien "Pleonasmos" ("surplus, excédent").

Un pléonasme est un terme ou une expression qui ajoute une répétition (consciente ou inconsciente) à ce qui a été énoncé.

Par exemple lorsque le Tartuffe de Molière dit : "Je l’ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s’appelle vu…" (1669).

Contrairement à la redondance, le redoublement de l’idée se fait dans deux mots du même membre de phrase.

"Une périssologie est un vice d'élocution ("défaut") consistant en un pléonasme vicieux (avec d’autres termes).

La périssologie consiste en effet à ajouter une pensée déjà suffisamment exprimée d’autres termes qui sont surabondants.

Mais bien qu'il s'agisse d'un défaut, ce défaut - et c’est toute la richesse et la puissance créatrice de la langue - peut être mis à profit en littérature ou dans le discours pour obtenir par exemple un effet comique.

Cela peut par exemple être le cas de formules telles que "monter en haut" ou sortir dehors", dès lors qu'elles sont utilisées en connaissance de cause.

Car on a redoublement de l’idée dans deux mots du même membre de phrase (comme dans un pléonasme) mais également vice d’élocution (comme dans une battologie) puisqu’il y a déviance par rapport à une norme d’élocution.

Et "Une battologie" est un vice d'élocution ("défaut") consistant en une redondance excessive, injustifiée (avec reprise des mêmes termes).

Ils'agit d'une répétition inutile, oiseuse et fastidieuse des mêmes pensées sous les mêmes termes dans deux propositions proches.

Et le mot "Battologie" vient du nom de "Battos 1er", un ancien roi qui était bègue et qui fut le fondateur et premier roi de Cyrène (actuelle Libye), vers 630 av. J.-C.

Sources : wsrl.wordpress.com/2013/06/01/de-la-distinction-entre-redondance-pleonasme-perissologie-et-battologie/, www.cnrtl.fr, Littré et "Gradus Les procédés littéraires" (Bernard. Dupriez)

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