- J'aime beaucoup le subtantif féminin "Une villégiature", qui relève du registre soutenu et désigne :
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- un séjour de repos, pris à la belle saison dans un lieu de plaisance ou de tourisme : campagne, montagne, bord de mer ou ville thermale.
On dit par exemple : "Cet été, mon oncle sera en villégiature en Suisse".
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- et par métonymie :
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- un lieu de séjour de vacances ; une maison où l'on va en villégiature.
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On dit par exemple : "Mon grand-père possédait une superbe villégiature en Corse".
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- la durée pendant laquelle on est hors de chez soi ou d'un lieu habituel.
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On dit par exemple : "Ce livre a été écrit durant une villégiature d'un an à la campagne".
- Quant aux substantifs masculin "Un villégiateur" et féminin "Une villégiatrice", ils désignent, dans le registre désuet : l'homme ou la femme en villégiature.
Mais pas le "vacancier" ou la "vacancière". Ni le ou la "touriste".
La villégiature se distingue en effet des vacances, qui correspondent à une interruption des activités habituelles (congés payés, vacances scolaires) et n'impliquent pas systématiquement un déplacement depuis la résidence principale.
Et elle se distingue également du tourisme lorsque celui-ci est un tourisme de masse ou un tourisme itinérant.
Le terme "Villégiature" vient de l'italien "Villegiare" signifiant littéralement "Être dans sa maison". Et il est introduit dans la langue française en 1755 par l'abbé Prévost.
La villégiature est le lieu et le temps de l'oisiveté. Le terme a pour origine le concept, initié par les Vénitiens fortunés de la Renaissance italienne, de la résidence durant certaines parties de l'année (et notamment l'été) dans leurs villas de plaisance à la campagne, rappelant la pratique de l'"otium" dans les villas de Campanie durant l'Antiquité romaine.
Le concept de villégiature est directement associé à l'appartenance à une classe sociale privilégiée. De la résidence aristocratique à la maison de campagne, l'évolution de la pratique, à l'origine élitiste, indique son appropriation par les classes moyennes, les classes économiquement défavorisées en étant de fait exclues.
Les saisons de la villégiature varient au fil de l'histoire et des modes : des campagnes de la Renaissance elle se déplace vers les côtes aux hivers doux et vers les montagnes aux étés frais jusqu'au XIXe siècle. La tendance s'inverse au XXe siècle où les côtes deviennent des stations balnéaires estivales et les montagnes des stations de sport d'hiver.
La santé est souvent prétexte à l'éloignement des villes et donne à nouveau naissance à la pratique antique du thermalisme.
Sources : Le Robert, www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et wikipedia.org