"Infatué".

J'adore cet adjectif, qui relève du registre soutenu.

Et qui signifie : affichant une satisfaction sottement prétentieuse pour ce qu'il croit être ou croit pouvoir faire, trop pénétré de ses mérites, ayant une trop bonne opinion de soi-même ; content de soi, fier, hautain, orgueilleux, fat (registre soutenu), outrecuidant (registre soutenu), excessivement prétentieux, suffisant (registre soutenu), vaniteux.

On dit par exemple : "Qui pourrait mieux illustrer l'adjectif infatué que le méprisant de la République Emmanuel Macron ?".

Sources : www.larousse.fer et www.cnrtl.fr

"Former le voeu que".

J'aime beaucoup cette jolie locution verbale, que j'emploie régulièrement dans mes courriers.

Relevant du registre soutenu, elle signifie : je souhaite, j'espère.

On dit par exemple : "Je forme le voeu que tu retrouves rapidement un poste qui te convienne".

"Collet-monté" ou "Collet monté".

J'aime beaucoup cette locution adjectivale en forme d'idiotisme textile et vestimentaire, qui fait référence au "Collet-monté", un col montant soutenu par de la carte ou du fil de fer.

Gilbert du Motier, marquis de La Fayette
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette

Très à la mode à la Renaissance, cet accessoire avait été imposé aux nobles par la reine Catherine de Médicis.

Catherine de Médecis
Catherine de Médecis

Le port de cette haute collerette en tissu, rigidifiée par un mélange de carton, de fils de fer et d’amidon, ne laissait guère de liberté de mouvement à celui qui la portait, donnant une impression de raideur

Relevant du registre soutenu, elle signifie :

  • pudibond, prude, coincé,

On dit par exemple : "Je ne pense pas être collet-monté, mais je suis choqué par la façon dont commencent à s'exprimer de plus en plus de journalistes".

  • austère, grave,

On dit par exemple : "Élisabeth Borne est très collet-monté".

La femme politique française Élisabeth Borne

  • ou encore : raide, contraint, guindé, coincé. prude, rigide sur les manières et les principes.

On dit par exemple : "Au début du XXe siècle, les aristocrates britanniques étaient encore très collet-monté".

Les acteurs du feuilleton britannique "Downton Abbey"

Sources : wiktionary.org et www.cnews.fr

"La bougrerie" ou "Une bougrerie".

Ce substantif féminin relève du registre désuet.

Et il désigne, selon le contexte, deux choses pour le moins différentes :

  • le coït anal, autrement dit la sodomie,

On dit par exemple : "Je ne suis pas un spécialiste de la bougrerie, mais il m'arrive de la pratiquer".

  • mais également : un excès de langage.

On dit par exemple : "Je me délecte parfois des bougreries de l'un de mes amis quelque peu excessif".

Sources : www.cnrtl.fr et www.lalanguefrancaise.com

Ne dites surtout pas : "T'écris que d'la merde, espèce de connard !"

Mais plutôt : "Je ne goûte guère le flux alvin de votre prose, mon ami" !"

Vous passerez ainsi du registre vulgaire au registre soutenu et au registre désuet, ainsi qu'au registre scatologique.

Mais votre propos ne perdra rien en violence, bien au contraire, je vous le garantis !

"Superbe" et "La superbe".

  • "Superbe" est un joli adjectif du langage courant qui nous vient du latin "superbus" ("orgueilleux") et qui signifie, selon le contexte :
    • produisant une forte impression par sa beauté, sa grandeur, son éclat, ses hautes qualités ; admirable, grandiose, imposant, magnifique, majestueux, merveilleux.

On dit par exemple : "Aix-en-Provence (13) est une ville superbe".

Le cours Mirabeau à Aix-en-Provence (13), la fontaine moussue et la statue du Roi René, au loin
Le cours Mirabeau à Aix-en-Provence (13), la fontaine moussue et la statue du Roi René, au loin

Ou : "Ce type a des fesses superbes".

De superbes fesses masculines

    • radieux, splendide ; particulièrement agréables, en parlant de conditions météorologiques.

On dit par exemple : "Voilà bien une superbe journée d'automne".

    • ou : admirable, magnifique, sublime ; atteignant un haut degré de perfection, excellent dans son genre ou dans une qualité particulière.

On dit par exemple : "Cette jeune fille a été superbe de maîtrise : elle n'a jamais tremblé et mérite amplement sa victoire".

 

  • tandis que "La superbe" est un substantif féminin désignant, dans le registre soutenu : une assurance orgueilleuse, se manifeste par l'air, le maintien.

On dit par exemple : "Admirez la superbe de ce magnifique frison !".

Sources : Le robert et www.larousse.fr

"Songer" et "Songer à".

J'aime beaucoup ce joli verbe qui relève du langage courant.

  • "Songer" signifie :
    • rêver, laisser errer sa pensée, s'abandonner à la rêverie (être "songeur").

On dit par exemple : "La nuit dernière, j'ai songé à nos prochaines vacances : peut-être que nous pourrions aller en Italie cet été ?".

  • et "Songer à" :
    • avoir quelque chose, quelqu'un présents à l'esprit ; réfléchir, se soucier de, s'intéresser, s'occuper de, veiller à.

On dit par exemple : "Ne songeons plus à tout cela et amusons-nous pour une fois !".

    • prendre ses dispositions en vue de quelque chose ; avoir l'intention de faire quelque chose ; envisager, projeter de, se proposer de.

On dit par exemple : "Je ne supporte plus d'avoir ma belle-mère à la maison à longueur d'année. Je songe à me débarrasser d'elle".

    • ou :penser, réfléchir, se dire intérieurement que.

On dit par exemple : "Il faudra que je songe aller enterrer le cadavre de ma belle-mère plus profondément : j'ai remarqué que le chien grattait sous le pommier".

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"Y avoir péril en la demeure" et "Ne pas y avoir péril en la demeure".

Ces deux jolies locutions verbales en forme d'idiotismes architecturaux relèvent du langage courant.

Et elles signifient respectivement :

  • au sens propre dans le domaine juridique :
    • "Péril en la demeure" :  danger sur le point de survenir, situation critique où il est urgent d'agir, car le moindre retard pourrait causer préjudice.

Un film français, réalisé en 1985 par Michel Deville porte ce titre.

Affiche du film français "Péril en la demeure" de Michel Deville (1985)

    • "Y avoir péril en la demeure"  : y avoir un risque à attendre, à rester sans agir, à ne pas trouver de solution à un problème ; devoir agir rapidement.

On dit par exemple : "Protéger les guépards est une priorité car il n'en reste plus que quelques milliers en liberté : il y a péril en la demeure".

  • et par extension, au sens figuré :
    • "Il n'y a pas péril en la demeure" : il n'y a pas d'urgence ; rien ne presse, on ne risque rien à attendre.

On dit par exemple : "Il faudra songer à refaire la toiture du garage, mais il n'y a pas péril en la demeure : elle peut encore tenir quelques années".

Sources : vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca, www.expressio.fr, wiktionary.org et lalanguefrancaise.com

"Un margoulin".

J'aime beaucoup ce substantif masculin qui désigne, de manière péjorative :

 

  • dans le registre familier : un individu, un commerçant ou un homme d'affaires peu scrupuleux qui fait de petites affaires,

On dit par exemple : "Ce margoulin a essayé de me vendre une vulgaire réédition pour une édition originale !".

  • et dans le registre désuet : un ouvrier qui fait du margouillis, du travail malpropre.

On disait par exemple : "Dans cette fabrique le patron ne garde pas les margoulins !".

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"Se casser la margoulette".

J'ai toujours beaucoup aimé cette locution verbale, entendue pour la première fois vers l'âge de 5 ou 6 ans, au milieu des années 1960.

Relevant du registre familier et malheureusement aujourd'hui du registre désuet, elle signifie : choir (registre soutenu), chuter, tomber (langage courant), se casser la figure (registre familier).

On dit par exemple : "Arrête de te balancer comme ça sur ta chaise, tu vas te casser la margoulette !".

Et Gustave Flaubert écrivait à sa nièce Caroline Commanville, dans une lettre adressée le 9 septembre 1873 : "Mon serviteur hier a manqué de se casser la margoulette en dégringolant du haut d’un noyer".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les autres façons de dire "Tomber" en français.

Source : www.europe1.fr

"Une bisbille" et "Être en bisbille" avec quelqu'un.

"Une bisbille"est un substantif féminin qui nous vient de l'italien "bisbiglio" ("murmure").

Relevant du registre familier, il désigne en français : une petite querelle pour un motif futile entre personnes s'entendant bien de façon générale ; un léger différend ; une brouille, une chamaillerie, un désaccord, une fâcherie ; une dissension sur des futilités.

On dit par exemple : "Tu en veux encore à ta cousine pour cette bisbille qui date de six mois ?".

Ou : "Être en bisbille" avec quelqu'un, je veux bien, mais pas pendant six mois !".

Sources : wiktionary.fr, www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et Le Robert

"Céans".

J'aime beaucoup cet adverbe.

  • Relevant du domaine juridique, il signifiait autrefois (registre désuet), dans les jugements et les arrêts : "ici", "en ce lieu", "en ces lieux" ou "là où nous nous trouvons",

On disait par exemple : "Vous avez été convoqué devant la cour de céans".

  • mais ne se dit plus, de nos jours, que par plaisanterie, dans le registre soutenu, notamment dans la locution "Le maître de céans", désignant "Le maître de maison".

On dit par exemple : "Je serai ravi de vous revoir céans".

Sources : Le Robert, www.larousse.fr et www.dictionnaire-juridique.com