"Collet-monté" ou "Collet monté".

J'aime beaucoup cette locution adjectivale en forme d'idiotisme textile et vestimentaire, qui fait référence au "Collet-monté", un col montant soutenu par de la carte ou du fil de fer.

Gilbert du Motier, marquis de La Fayette
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette

Très à la mode à la Renaissance, cet accessoire avait été imposé aux nobles par la reine Catherine de Médicis.

Catherine de Médecis
Catherine de Médecis

Le port de cette haute collerette en tissu, rigidifiée par un mélange de carton, de fils de fer et d’amidon, ne laissait guère de liberté de mouvement à celui qui la portait, donnant une impression de raideur

Relevant du registre soutenu, elle signifie :

  • pudibond, prude, coincé,

On dit par exemple : "Je ne pense pas être collet-monté, mais je suis choqué par la façon dont commencent à s'exprimer de plus en plus de journalistes".

  • austère, grave,

On dit par exemple : "Élisabeth Borne est très collet-monté".

La femme politique française Élisabeth Borne

  • ou encore : raide, contraint, guindé, coincé. prude, rigide sur les manières et les principes.

On dit par exemple : "Au début du XXe siècle, les aristocrates britanniques étaient encore très collet-monté".

Les acteurs du feuilleton britannique "Downton Abbey"

Sources : wiktionary.org et www.cnews.fr

"La bougrerie" ou "Une bougrerie".

Ce substantif féminin relève du registre désuet.

Et il désigne, selon le contexte, deux choses pour le moins différentes :

  • le coït anal, autrement dit la sodomie,

On dit par exemple : "Je ne suis pas un spécialiste de la bougrerie, mais il m'arrive de la pratiquer".

  • mais également : un excès de langage.

On dit par exemple : "Je me délecte parfois des bougreries de l'un de mes amis quelque peu excessif".

Sources : www.cnrtl.fr et www.lalanguefrancaise.com

"Nib" et "Un nib".

Le mot "Nib" nous vient de l'arabe marocain "Nib" signifiant "Rien".

En français, il relève du registre argotique, du registre populaire ainsi que du registre désuet.

Et il peut tout aussi bien être pronom indéfini invariable, qu'adverbe ou substantif masculin.

  • Pronom indéfini invariable : dans ce cas, nib signifie rien.

On dit par exemple : "Je te préviens : dans cette boîte, pour ce qui est des augmentations, nib !".

  • Adverbe de négation : nib signifie alors rien à faire.

On dit par exemple : "Alors, elle te va cette robe ? Nib de nib : elle me boudine !".

  • Substantif masculin : un nib désigne alors, selon le contexte :
    •   un incapable, un bon à rien.

On dit par exemple : "Ce nib ne sait même pas tenir un stylo !".

    • une affaire, un vol.

On dit par exemple : "Pas question de monter un nib avec ce mec-là !".

On retrouve également le mot "nib" dans les formules "Nib !", "Nib de", "Nib de nib" et "Que nib !".

Sources : wiktionary.org et www.cnrtl.fr

Ne dites surtout pas : "T'écris que d'la merde, espèce de connard !"

Mais plutôt : "Je ne goûte guère le flux alvin de votre prose, mon ami" !"

Vous passerez ainsi du registre vulgaire au registre soutenu et au registre désuet, ainsi qu'au registre scatologique.

Mais votre propos ne perdra rien en violence, bien au contraire, je vous le garantis !

"Nib !", "Nib de", "Nib de nib" et "Que nib !".

Ces différentes formules sont construites à partir du mot "Nib", qui nous vient de l'arabe marocain "Nib" signifiant "Rien".

Elles relèvent toutes du registre argotique, du registre populaire ainsi que du registre désuet.

Et elles signifient respectivement :

  • "Nib !" : rien à faire !

On dit par exemple : "Alors, tu te décides à venir ? Nib !".

  • "Nib de" : pas de.

On dit par exemple : "Nib de frites à la cantoche, ce midi ! C'est vraiment la misère ce bahut !".

  • "Nib de nib" : absolument rien.

On dit par exemple : "Tu crois qu'il a quoi, le gros Raymond ? Nib de nib !".

  • et "Que nib !" : rien du tout, que dalle ! (registre argotique).

On dit par exemple : "Tu as trouvé des choses intéressantes dans ce vide-grenier ? Que nib !".

13 façons d'appeler sa "grand-mère" en français.

Une petite fille et sa mamie

"Mémère" et "Mémé" relèvent du registre populaire.

Tandis que "Mamie", "Mamy" et "Maminou" appartiennent au registre familier.

"Mammy", "Granny" et "Grannie" aussi, mais sont des mots anglais.

Quant à "Mamita", il s'agit d'un mot espagnol.

Dans le même registre familier existe le mot "Mamée", qui s'utilise essentiellement dans le Sud de la France.

Enfin, "Grand-mère" et "Grand-maman" relèvent plutôt du registre soutenu.

Et "Bonne maman" et "Mère-grand" du registre désuet.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons d'appeler son "grand-père" en français.

"Un margoulin".

J'aime beaucoup ce substantif masculin qui désigne, de manière péjorative :

 

  • dans le registre familier : un individu, un commerçant ou un homme d'affaires peu scrupuleux qui fait de petites affaires,

On dit par exemple : "Ce margoulin a essayé de me vendre une vulgaire réédition pour une édition originale !".

  • et dans le registre désuet : un ouvrier qui fait du margouillis, du travail malpropre.

On disait par exemple : "Dans cette fabrique le patron ne garde pas les margoulins !".

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"Malgré que j'en aie".

Cette curieuse locution conjonctive relève du registre soutenu ainsi que du registre désuet.

Il s'agit d'une expression figée issue de la formule "Quelque mal (mauvais) gré que j’en aie".

Et elle signifie : "Malgré (moi/toi/elle/lui/nous/vous/eux)", "Malgré (mes/tes/ses/nos/vos/leurs) hésitations", "Contre (mon/ton/son/notre/votre/leur) gré", "À contre-coeur".

Prosper Mérimée écrit par exemple dans "Carmen" (1845) : "Il faut bien que je vous aime, malgré que j'en aie, car, depuis que vous m'avez quittée, je ne sais ce que j'ai.»

Sources : www.lefigaro.fr, www.cnrtl.fr, www.dictionnaire-academie.fr et www.projet-voltaire.fr

"Moscovite" et "Moscoutaire".

Ces deux adjectifs et subtantifs masculins ne doivent sutout pas être confondus.

Faisant tout deux référence à la ville de Moscou, capitale de la Russie et de l'URSS (du 30 décembre 1922 au 26 décembre 1991), ils désignent en effet respectivement :

  • Dans le langage courant :
    • "Moscovite" : relatif à Moscou,

On dit par exemple : "Les loyers moscovites atteignent désormais des sommets".

    • "Un moscovite" : un habitant de Moscou,

MoscouLocalisation de la ville de Moscou (Russie)

 

On dit par exemple : "Les moscovites sont habitués à ces températures glaciales".

Moscou l'hiver

  • Et péjorativement, dans le registre désuet :
    • "Moscoutaire" : relayant les directives politiques de l’URSS,

On disait par exemple : "Je n'ai que faire de cette propagande moscoutaire".

    • "Un moscoutaire" : un communiste, partisan de la IIIe internationale, ne jurant que par l'URSS et en suivant inconditionnellement les directives politiques.

On disait par exemple : "Ces propos de moscoutaires ne m'intéressent pas".

La Troisième Internationale ou Internationale communiste (souvent abrégée IC ou Komintern, d'après son nom russe Kommounistitcheskiï internatsional) (2 mars 1919 -15 mai 1943)

Sources : www.larousse.fr, wiktionary.org et www.lalanguefrancaise.com

"Se casser la margoulette".

J'ai toujours beaucoup aimé cette locution verbale, entendue pour la première fois vers l'âge de 5 ou 6 ans, au milieu des années 1960.

Relevant du registre familier et malheureusement aujourd'hui du registre désuet, elle signifie : choir (registre soutenu), chuter, tomber (langage courant), se casser la figure (registre familier).

On dit par exemple : "Arrête de te balancer comme ça sur ta chaise, tu vas te casser la margoulette !".

Et Gustave Flaubert écrivait à sa nièce Caroline Commanville, dans une lettre adressée le 9 septembre 1873 : "Mon serviteur hier a manqué de se casser la margoulette en dégringolant du haut d’un noyer".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les autres façons de dire "Tomber" en français.

Source : www.europe1.fr

"Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ?" ou "Demander à quelqu'un si sa grand-mère fait du vélo".

Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ?

J'ai toujours beaucoup aimé cette curieuse et drolatique locution verbale.

Relevant du registre populaire et aujourd'hui, hélas, du registre désuet, elle signifie, dans le langage courant : je ne t'ai rien demandé ! ; mêle-toi de tes affaires !

Et, dans le registre argotique : occupe-toi de tes fesses !

Elle est apparue au cours des années 1930, dans la foulée de la chanson populaire éponyme "Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo", interprétée par Dranem en 1925 et aujourd'hui totalement oubliée.

Mais entrée dans la mémoire collective à travers cette expression.

Paroles d'Yves Mirande et Albert Willemetz

"Il est des personnes
Qui vous questionnent,
Vous empoisonnent,
En vous disant : Où donc vous ai-je vu ?
Au lieu d'être discrètes,
Elles vous embêtent
Par leur enquête
Jusqu'à ce que vous ayez répondu
Pour les satisfaire,
Pour les faire taire,
Y a rien à faire
Ces gens-là sont plus collants que la glu
Je crois que pour éviter
Leur excès d’curiosité
L’ meilleur expédient,
C'est de leur dire en souriant :

Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo
Si ta p’tite sœur est grande
Si ton p’tit frère a un stylo
Si ta cousine Fernande,
Pour coudre des anneaux aux rideaux
Bien qu'on le lui défende,
Prend les aiguilles du phono ?
Est-ce que je te demande
Si, lorsque t'achètes des pruneaux
T'exiges de la marchande
Qu'elle te retire les noyaux
Si ton boucher joue du banjo
Si ton parrain aime les poireaux ?
Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo ?

La semaine dernière,
L’allure altière, la mine fière
Le percepteur m'a dit, d'un ton bourru :
Vos boutons de manchette,
Vot’ casse-noisettes, vos cigarettes
La façon dont vous êtes chaussé, vêtu
Votre paire de bretelles,
Votre eau de vaisselle, tout me révèle
Qu' vous avez plus
D'cent mille francs de revenus
Au lieu d’ paraître embêté
D’être suspecté, inquiété
Très timidement,
Je répondis en rougissant :

Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo
Si ta p’tite sœur est grande
Si ton p’tit frère a un stylo
Si ta cousine Fernande,
Pour coudre aux rideaux les anneaux
Bien qu'on le lui défende,
Prend les aiguilles du phono ?
Est-ce que je te demande
Si, lorsque t'achètes des pruneaux
T'exiges de la marchande
Qu'elle te retire les noyaux
Si ton pipelet joue du pipeau
Si ton fruitier joue du flutiau ?
Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo ?"

Sources : www.expressio.fr et dictionnaire.notretemps.com

24 façons de dire "Tomber" en français.

Un bébé pleurant après être tomber par terre, en extérieur

"Prendre une gaufre", "Se casser la gueule", "Se gaufrer", "Se péter la gueule", "Se rétamer", "Se rétamer la gueule", "Se viander" et "Se vautrer" relèvent du registre argotique.

Tandis que "Ramasser un gadin", "Se boîter", "Se casser la binette", "Se casser la figure", "Se casser la margoulette", "Se gameller", "Se prendre une boîte", "Se ramasser" et "Se ratatiner" appartiennent au registre familier.

"Chuter", "Faire une chute", "S'étaler", "S'étaler de tout son long" et "Trébucher" relèvent du langage courant.

"Broncher" appartient au registre désuet.

Et "Choir" relève du registre soutenu.