"Fillâtre".

Ce substantif indifféremment masculin ou féminin, désigne selon le contexte :

  • dans le registre désuet :l'enfant du nouvel époux ou de la nouvelle épouse, le bel-enfant, aujourd'hui le beau-fils ou la belle-fille.
  • et de nos jours :
    • le mauvais beau-fils ou la mauvaise belle-fille,

On dit par exemple : "Ma fillâtre est largement à l'origine de mon divorce".

    • ou : le mauvais fils ou la mauvaise fille.

On dit par exemple : "Mon fillâtre est bien le fils de son père !".

Sources : Littré et wiktionary.org

"Feu" et "Un feu".

Ces deux mots homophonographes ne doivent surtout pas être confondus.

  • "Feu" est en effet un adjectif invariable :
    • désignant, dans le langage courant : une couleur rouge-orangé très vive.

La couleur "rouge feu"

    • et signifiant, dans le registre soutenu : décédé depuis peu, défunt.

On dit par exemple : "Feu mon mari avait acheté cette magnifique maison pour notre retraite".

Une tombe fleurie

  • Tandis que "Un feu" est un substantif polysémique masculin relevant du langage courant, désignant, selon le contexte :
    • la manifestation d'une combustion rapide et persistante accompagnée d'émission de lumière et d'énergie thermique.

On dit par exemple : "Nous avons aperçu une colonne de feu".

Une colonne de feu

    • un amas de matières en combustion ; l'embrasement d'une matière par les flammes.

On dit par exemple : "Viens donc te réchauffer près du feu".

Un feu de cheminée

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On n'écrit pas : ""La vilénie", "Une vilénie" ni "Des vilénies" !

Mais : "La vilEnie", "Une vilEnie" et "Des vilEnies" !

Sans accent aigu.

Même si ce substantif se prononce indifféremment vi-le-ni ou vi--ni.

Ce joli substantif féminin désigne, selon le contexte :

  • dans le registre désuet : l'action d'un vilain,
  • et dans le registre soutenu :
    • le caractère vil d'une personne ou d'un comportement,
    • une action ou une parole vile, basse et mesquine, l'acte d’une personne ayant des sentiments bas et laids,

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org

"Collet-monté" ou "Collet monté".

J'aime beaucoup cette locution adjectivale en forme d'idiotisme textile et vestimentaire, qui fait référence au "Collet-monté", un col montant soutenu par de la carte ou du fil de fer.

Gilbert du Motier, marquis de La Fayette
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette

Très à la mode à la Renaissance, cet accessoire avait été imposé aux nobles par la reine Catherine de Médicis.

Catherine de Médecis
Catherine de Médecis

Le port de cette haute collerette en tissu, rigidifiée par un mélange de carton, de fils de fer et d’amidon, ne laissait guère de liberté de mouvement à celui qui la portait, donnant une impression de raideur

Relevant du registre soutenu, elle signifie :

  • pudibond, prude, coincé,

On dit par exemple : "Je ne pense pas être collet-monté, mais je suis choqué par la façon dont commencent à s'exprimer de plus en plus de journalistes".

  • austère, grave,

On dit par exemple : "Élisabeth Borne est très collet-monté".

La femme politique française Élisabeth Borne

  • ou encore : raide, contraint, guindé, coincé. prude, rigide sur les manières et les principes.

On dit par exemple : "Au début du XXe siècle, les aristocrates britanniques étaient encore très collet-monté".

Les acteurs du feuilleton britannique "Downton Abbey"

Sources : wiktionary.org et www.cnews.fr

"La bougrerie" ou "Une bougrerie".

Ce substantif féminin relève du registre désuet.

Et il désigne, selon le contexte, deux choses pour le moins différentes :

  • le coït anal, autrement dit la sodomie,

On dit par exemple : "Je ne suis pas un spécialiste de la bougrerie, mais il m'arrive de la pratiquer".

  • mais également : un excès de langage.

On dit par exemple : "Je me délecte parfois des bougreries de l'un de mes amis quelque peu excessif".

Sources : www.cnrtl.fr et www.lalanguefrancaise.com

"Nib" et "Un nib".

Le mot "Nib" nous vient de l'arabe marocain "Nib" signifiant "Rien".

En français, il relève du registre argotique, du registre populaire ainsi que du registre désuet.

Et il peut tout aussi bien être pronom indéfini invariable, qu'adverbe ou substantif masculin.

  • Pronom indéfini invariable : dans ce cas, nib signifie rien.

On dit par exemple : "Je te préviens : dans cette boîte, pour ce qui est des augmentations, nib !".

  • Adverbe de négation : nib signifie alors rien à faire.

On dit par exemple : "Alors, elle te va cette robe ? Nib de nib : elle me boudine !".

  • Substantif masculin : un nib désigne alors, selon le contexte :
    •   un incapable, un bon à rien.

On dit par exemple : "Ce nib ne sait même pas tenir un stylo !".

    • une affaire, un vol.

On dit par exemple : "Pas question de monter un nib avec ce mec-là !".

On retrouve également le mot "nib" dans les formules "Nib !", "Nib de", "Nib de nib" et "Que nib !".

Sources : wiktionary.org et www.cnrtl.fr

Ne dites surtout pas : "T'écris que d'la merde, espèce de connard !"

Mais plutôt : "Je ne goûte guère le flux alvin de votre prose, mon ami" !"

Vous passerez ainsi du registre vulgaire au registre soutenu et au registre désuet, ainsi qu'au registre scatologique.

Mais votre propos ne perdra rien en violence, bien au contraire, je vous le garantis !

"Nib !", "Nib de", "Nib de nib" et "Que nib !".

Ces différentes formules sont construites à partir du mot "Nib", qui nous vient de l'arabe marocain "Nib" signifiant "Rien".

Elles relèvent toutes du registre argotique, du registre populaire ainsi que du registre désuet.

Et elles signifient respectivement :

  • "Nib !" : rien à faire !

On dit par exemple : "Alors, tu te décides à venir ? Nib !".

  • "Nib de" : pas de.

On dit par exemple : "Nib de frites à la cantoche, ce midi ! C'est vraiment la misère ce bahut !".

  • "Nib de nib" : absolument rien.

On dit par exemple : "Tu crois qu'il a quoi, le gros Raymond ? Nib de nib !".

  • et "Que nib !" : rien du tout, que dalle ! (registre argotique).

On dit par exemple : "Tu as trouvé des choses intéressantes dans ce vide-grenier ? Que nib !".

13 façons d'appeler sa "grand-mère" en français.

Une petite fille et sa mamie

"Mémère" et "Mémé" relèvent du registre populaire.

Tandis que "Mamie", "Mamy" et "Maminou" appartiennent au registre familier.

"Mammy", "Granny" et "Grannie" aussi, mais sont des mots anglais.

Quant à "Mamita", il s'agit d'un mot espagnol.

Dans le même registre familier existe le mot "Mamée", qui s'utilise essentiellement dans le Sud de la France.

Enfin, "Grand-mère" et "Grand-maman" relèvent plutôt du registre soutenu.

Et "Bonne maman" et "Mère-grand" du registre désuet.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons d'appeler son "grand-père" en français.

"Un margoulin".

J'aime beaucoup ce substantif masculin qui désigne, de manière péjorative :

 

  • dans le registre familier : un individu, un commerçant ou un homme d'affaires peu scrupuleux qui fait de petites affaires,

On dit par exemple : "Ce margoulin a essayé de me vendre une vulgaire réédition pour une édition originale !".

  • et dans le registre désuet : un ouvrier qui fait du margouillis, du travail malpropre.

On disait par exemple : "Dans cette fabrique le patron ne garde pas les margoulins !".

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"Malgré que j'en aie".

Cette curieuse locution conjonctive relève du registre soutenu ainsi que du registre désuet.

Il s'agit d'une expression figée issue de la formule "Quelque mal (mauvais) gré que j’en aie".

Et elle signifie : "Malgré (moi/toi/elle/lui/nous/vous/eux)", "Malgré (mes/tes/ses/nos/vos/leurs) hésitations", "Contre (mon/ton/son/notre/votre/leur) gré", "À contre-coeur".

Prosper Mérimée écrit par exemple dans "Carmen" (1845) : "Il faut bien que je vous aime, malgré que j'en aie, car, depuis que vous m'avez quittée, je ne sais ce que j'ai.»

Sources : www.lefigaro.fr, www.cnrtl.fr, www.dictionnaire-academie.fr et www.projet-voltaire.fr

"Moscovite" et "Moscoutaire".

Ces deux adjectifs et subtantifs masculins ne doivent sutout pas être confondus.

Faisant tout deux référence à la ville de Moscou, capitale de la Russie et de l'URSS (du 30 décembre 1922 au 26 décembre 1991), ils désignent en effet respectivement :

  • Dans le langage courant :
    • "Moscovite" : relatif à Moscou,

On dit par exemple : "Les loyers moscovites atteignent désormais des sommets".

    • "Un moscovite" : un habitant de Moscou,

MoscouLocalisation de la ville de Moscou (Russie)

 

On dit par exemple : "Les moscovites sont habitués à ces températures glaciales".

Moscou l'hiver

  • Et péjorativement, dans le registre désuet :
    • "Moscoutaire" : relayant les directives politiques de l’URSS,

On disait par exemple : "Je n'ai que faire de cette propagande moscoutaire".

    • "Un moscoutaire" : un communiste, partisan de la IIIe internationale, ne jurant que par l'URSS et en suivant inconditionnellement les directives politiques.

On disait par exemple : "Ces propos de moscoutaires ne m'intéressent pas".

La Troisième Internationale ou Internationale communiste (souvent abrégée IC ou Komintern, d'après son nom russe Kommounistitcheskiï internatsional) (2 mars 1919 -15 mai 1943)

Sources : www.larousse.fr, wiktionary.org et www.lalanguefrancaise.com