Ces différentes locutions verbales du langage courant, qui relèvent du vocabulaire et du jargon journalistique, signifient respectivement, par ellipse lexicale :
- "À la PAGE une DES JOURNAUX".
On dit par exemple : "Le mariage du prince est à la une".
- "La PAGE une DES JOURNAUX";
On dit par exemple : "La une est entièrement consacrée à cette victoire inattendue".
- "Faire la PAGE une DES JOURNAUX".
On dit par exemple : "La démission du président fait la une".
- "Être à la PAGE une DES JOURNAUX".
On dit par exemple : "La nomination de ce premier pape noir est à la une".
- ou "Être en PAGE une DES JOURNAUX".
On dit par exemple : "La nouvelle de la mort de ce héros est en une".
Il s'agit là, me semble-t-il, d'un cas assez peu fréquent d'omission d'un ou plusieurs mots au début ET à la fin d'une locution.
5 colonnes à la une
La formule "À la une" a été popularisée par le titre d'une célèbre émission de télévision de la RTF puis de l'ORTF, "5 colonnes à la une".
Cette formule qualifie une information suffisamment exceptionnelle pour être annoncée sur toute la largeur de la première page d'un journal quotidien.
Emblématique de la présidence du général de Gaulle, car ayant été diffusée du 9 janvier 1959 au 3 mai 1968, "5 colonnes à la une" l'accompagne de sa prise de fonction jusqu'à pratiquement son départ.
Cette émission a lancé le genre du magazine de reportages à la télévision française et est, aujourd’hui encore, considérée comme une référence du genre.
Les plus de 55 ans se souviennent toujours du célèbre générique de ce rendez-vous vespéral mensuel, qui égrenait le nom de ses producteurs - "les trois Pierre"- et de son réalisateur : Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère.
Et de son indicatif musical, "La danse des flamme", extrait de la musique du ballet "Le rendez-vous manqué" de Michel Magne.