"Un deux pièces".

Cette locution nominale masculine polysémique relève du langage courant.

Ne manquant pas d'intriguer nos amis étrangers ou nos jeunes enfants, elle désigne, par ellipse lexicale, selon le contexte :

  • un APPARTEMENT DE deux pièces, le plus souvent constitué d'un séjour-salle à manger et d'une chambre, auxquels s'ajoute généralement une cuisine ainsi qu'une salle de bain et parfois des WC séparés.

Le plan d'un (appartement de) deux pièces

 

  • ou : un MAILLOT DE BAIN FÉMININ CONSTITUÉ DE deux pièces.

Une jeune femme en "swimwear" (maillot de bain) 2 pièces

Pourquoi dire : "Un magasin outlet" ou "Un outlet" ?

Un centre de marques réunissant des magasins d'usine

Par ellipse de la locution nominale anglaise : "Factory outlet".

Et pas, en français : "Un magasin d'usine" !

C'est à dire : un magasin qui vend directement des produits du fabricant au consommateur. Le but est d'écouler des surstocks, fins de série et articles de second choix ou présentant des défauts.

Le tout premier magasin d'usine en France a été répertorié à Troyes (10) en 1936. À l'origine l'accès de ces magasins était réservé aux employés du fabricant, auxquels celui-ci vendait à prix réduit des produits comportant de légers défauts qu'il aurait dû jeter. Une solution qui satisfaisait tout le monde.

Dans les années 1950 et 1960, le concept de magasin d'usine se développe et de nombreux magasins ouvrent à côté des sites de production. La clientèle est élargie à l'entourage des ouvriers.

C'est à partir des années 1970 que les magasins d'usine sont ouverts au grand public, avant de se développer à partir des années 1980, en particulier autour de la ville de Troyes (10).

McArthur Glenn, à Troyes (13) : un centre de marques réunissant des magasins d'usine
McArthur Glenn, à Troyes (13) : un centre de marques réunissant des magasins d'usine

Source : wikipedia.org

"Happy electrio" et "Jusqu'à 6 électros pour 1£ de plus" !

Publicité d'octobre 2021 pour le "Happy electrio" du cuisiniste français "Cuisine Plus"

Tels sont les slogans que se permet de nous infliger l'enseigne française "Cuisine Plus" sur ses affiches publicitaires d'octobre 2021.

Cuisine Plus est un cuisiniste franchisé créé en 194 à Quimper (29).

Logotype du cuisiniste français "Cuisine Plus"

Et le terme "électros", que j'avoue découvrir ici pour la première fois, désigne, par ellipse lexicale (le substantif "appareil" est éliminé : trop compliqué, certainement) et apocope ("ménager" disparaît également : trop long à prononcer, vraisemblablement) : des appareils électroménagers.

 

"Faire un joueur", "Faire M'Bappé" ou "Faire Messi".

Cette locution verbale relève du registre familier.

Et elle régulièrement utilisée par les journalistes sportifs spécialisés, dans le domaine du football, pour signifier, par ellipse lexicale de "Faire signer un joueur" : recruter un joueur.

31 façons de dire "Une arme à feu de poing".

Des armes à feu de poing

Je suis toujours surpris de l'incroyable richesse de notre langue concernant les différentes façons d'évoquer "une arme à feu de poing".

Comme toujours en pareil cas, c'est dans le registre argotique que l'on trouve le plus de termes, avec : "un aboyeur", "un calibre" (ou "un gros calibre"), "un feu", "un flingue", "un pétard" et "un soufflant".

Nous y trouvons également l'affreux "un gun", qui relève bien évidemment uniquement de l'anglais.

Mais encore : "un feu", "un flingot", "un rif" et "un rigolo", qui appartiennent désormais au registre désuet.

"Un six-coups" désigne un type de revolver avec barillet de six cartouches fréquemment employé et évoqué dans les films et bandes dessinées de western.

Et le Colt SAA (Single Action Army) était surnommé "Pacificateur" ou "Faiseur de paix" ("Colt Peacemaker").

Les appellations "un Beretta", "un Browning", "un Colt", un Glock", "un Luger" , "un Mauser" et "Smith & Wesson" - qui sont des noms de marques - se retrouvent dans les vieux films et romans policiers.

"Un 38" et "un 45", de même que "un Parabellum" ou "un .357 Magnum" font référence au calibre de l'arme employée et appartiennent donc au registre familier et au jargon de la police ou des truands.

De même que"un P38", qui est un modèle spécifique.

Ou "un automatique" - ellipse lexicale de "un pistolet automatique" - qui ne s'utilise que s'il s'agit d'"un pistolet", et pas d'"un revolver".

Pour connaître la différence entre les deux, je me permets de vous renvoyer à l'un de mes anciens articles consacré à ce sujet.

Et sur un thème contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article "Quelle est la différence entre "Une carabine" et "Un fusil" ?".

"Une bicyclette", "Une chalaca", "Un ciseau retourné", "Un ciseau", "Un retourné acrobatique", "Un retourné" ou "Une chilienne".

L'incroyable "bicyclette" du joueur de football international portugais Ronaldo

Toutes ses appellations parfaitement synonymes relèvent du domaine du football.

Et elles désignent : un tir de volée en extension où l'impulsion et le tir sont réalisés avec la même jambe ; les deux jambes se croisant alors dans les airs.

La bicyclette retournée (tête en bas, amorcée dos au but) est généralement considérée comme le geste le plus spectaculaire du football : jugez-en plutôt.

Source : wikipedia.org

"Un routier".

Ce substantif masculin polysémique appartient au registre familier.

Et il désigne, selon le contexte :

Un relais routierUn restaurant routier

  • par ellipse lexicale de "Un restaurant routier" : un type de restaurant fréquenté par des (chauffeurs) routiers (où camionneurs) où l'on sert des repas simples mais copieux pour des prix modérés.
Un relais routier à l'heure du repas
Un relais routier à l'heure du repas

Beaucoup d'entre eux appartiennent à la chaîne des "Relais routiers" dont on connaît bien le pannonceau bleu et rouge, présent le long des routes de France depuis l'initiative du journaliste français de François de Saulieu de la Chomonerie, en 1934 :

Logotype de la chaîne des Relais routiers

Avec les parcs de stationnement bondés de poids-lourds, ce pannonceau est en effet caractéristique de ce type d'établissement.

Le parc de stationnement d'un relais routier

  • par ellipse lexicale "Un chauffeur routier" : un conducteur de poids lourds effectuant de longs trajets, que l'on appelait jusqu'aux années 1930 "Un roulier" ou "Un camionneur",

Un "routier" ou "camionneur"Un "routier" ou "camionneur", montant dans son camion

 

Un "routier" ou "camionneur", au volant de son véhicule

  • un jeune homme faisant du scoutisme, également appelé "Un compagnon" ou "Un pionnier",

Un "routier" scout, également appelé "compagnon" ou "pionnier"Un "routier" scout, également appelé "compagnon" ou "pionnier"

  • dans le domaine du cyclisme : un coureur sur route (par opposition au coureur sur piste appelé "Pistard"),

Un "routier" ou coureur cycliste sur route

  • et dans le jargon maritime : une carte à petite échelle comprenant une partie d'un océan.

Sources: wikipedia.org, www.cnrtl.fr et Le Robert

6 façons de dire "La bande dessinée" ou "Les bandes dessinées".

8 albums de bande dessinée jeunesse franco-belge
  •  Quant aux "Bandes dessinées", on parlait, depuis les années 1930 et jusque dans les années 1960 - avant l'apparition massive des albums - d'"Illustrés" (registre familier), par ellipse lexicale de "Journaux illustrés".
9 revues de bande dessinée petit format noir et blanc ou "Illustrés", par ellipse de "Journaux illustrés"
9 revues de bande dessinée petit format noir et blancou "Illustrés", par ellipse de "Journaux illustrés"

Et les personnes d'un certain âge utilisaient la formule "Des mickeys" voire "Des petits mickeys", en référence au personnage de Mickey, créé le 18 novembre 1928 par le dessinateur états-unien Walt Disney.

16 anciens albums souples de bande dessinée
9 anciens albums souples de bande dessinée

L'appellation "Publications destinées à la jeunesse" relève du jargon administratif et est apparue avec la loi no 49-956 du , visant à réguler la diffusion des livres et de la presse jeunesse.

Et le sigle "BD" pour "Bandes Dessinées" est, à mon sens, apparu  vers le milieu ou la fin des années 1960.

Ne dites pas : "Faire un régime" !

Mais : "COMMENCER un régime" ou "SUIVRE un régime" !

Le substantif masculin "Régime" constituant ici, dans la plupart des cas, une ellipse lexicale de la locution nominale masculine "Régime amaigrissant".