"Je m'en vais comme un prince !".

Les candidats de "Tournez ménages !" Jean-Pierre (Didier Bourdon) et Mohamed dit "Momo" (Pascal Légitimus)

Cette phrase est entrée dans le langage courant depuis - très exactement - le 19 mars 1990 !

Et elle est désormais régulièrement utilisée, de façon ironique, lorsqu'une personne fait mine d'être offensée et de quitter les lieux.

À l'instar de l'humoriste français Pascal Légitimus, membre du trio humoristique "Les Inconnus", qui interprète le rôle de Mohamed, dit "Momo", un candidat du jeu télévisé matrimonial "Tournez ménages", dans la célébrissime saynète homonyme, diffusée le 19 mars 1990 sur la chaîne de télévision publique Antenne 2, dans le cadre de la toute première émission de "La télé des inconnus".

En compagnie d'un second candidat prénommé Jean-Pierre (Didier Bourdon), Momo tente d'y séduire l'une des deux candidates, Nathalie (Bernard Campan) et Ingrid (une mannequin prénommée Marianne), par l'entremise de l'animatrice Fabienne (Michèle Laroque).

Il s'agissait naturellement d'une extraordinaire parodie du jeu télévisé matrimonial français "Tournez manège !", diffusé tous les midis, du 9 septembre 1985 au 4 juillet 1993, sur la chaîne de télévision française TF1, et animé par les animatrices de télévision Fabienne Égal, Évelyne Dhéliat et Simone Garnier (celle à qui Guy Lux lançait son fameux "En voiture, Simone !").

Les animatrices de l'émission de télévision française "Tournez manège !", sur TF1 (1985-1993) : Simone garnier, Fabienne Égal et Évelyne Leclercq
Les animatrices de l'émission de télévision française "Tournez manège !", sur TF1 (1985-1993) : Simone garnier, Fabienne Égal et Évelyne Leclercq

"En voiture Simone !" et "En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !".

"En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !"

Ces deux expressions appartiennent au registre populaire.

Ellipse de l'expression complète "En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !", la forme abrégée "En voiture, Simone !" signifie, selon le contexte :

  • au sens propre, lorsqu'au moment de prendre la route, un conducteur invite son ou ses passagers à monter dans la voiture sans perdre une minute : "Allons-y !", "Partons !".

On dit par exemple : "Allez, allez, fini les embrassades, on y va : en voiture Simone !".

  • et au sens figuré :
    • , pour encourager son ou ses interlocuteurs à commencer quelque chose, à démarrer une action : "On commence !", "Il est temps de s’y mettre !".

On dit par exemple : "Allez les gars, on se remue : en voiture Simone !".

    • ou pour évoquer la façon rapide et efficace avec laquelle on débute une activité : "C'est parti !", "Ça roule !".

On dit par exemple : "Tu as commencé les travaux de ta véranda ?" "Oh oui, depuis plusieurs jours déjà. J'ai passé la commande et en voiture Simone !"

Ou : "Tu te souviens de la petite blonde à la soirée de Jean-Marc ? Je l'ai rappelé mardi soir et en voiture Simone ! Elle déjeune avec moi samedi".

Ayant également conduit un camion de la Croix-Rouge pendant la Seconde Guerre mondiale et été la première femme à ouvrir une auto-école, c'est sa renommée qui a fait naître l'expression "En voiture Simone", ellipse de "En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !", seulement popularisée ensuite par Guy Lux, à partir de 1962.

Sources : www.envoituresimone.com, rmc.bfmtv.com et wiktionary.org

"Cela ne nous regarde pas".

Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal legitimus dans leur célébrissime saynète de "les inconnus de la télé" : "Tout ceci ne nous regarde pas"

Cette formule est entrée dans le langage courant depuis maintenant 30 ans.

Et on l'utilise couramment sur le ton de la plaisanterie, en la prononçant d'ailleurs sur un ton et selon un rythme bien particulier.

Car nous la devons bien sûr à une excellente saynète des "Inconnus", datant de l'émission "La télé des inconnus" du 28 octobre 1991.

Dans celle-ci, Didier Bourdon, Beranard Campan et Pascal Légitimus parodient à merveille les propos ineptes des commentateurs sportifs de l'émission "Stade 2", diffusée sur  la chaîne de télévision publique Antenne 2, à l'occasion d'une rencontre d'athlétisme (les "demi-finales de la coupe du critérium inter-européen des trophées régionaux").

Les trois compères nous narrent en détail la vie privée et sexuelle du malheureux athlète français "Jean-Claude Poupon", tout en ponctuant régulièrement leurs invraisemblables indiscrétions d'un "Cela ne nous regarde pas" !

"Magnéto, Serge !".

L'animateur et producteur de télévision français Thierry Ardisson

Cette expression culte de l'histoire de la télévision française remonte au tournant du XXIe siècle.

Et nous la devons à l'animateur de télévision français Thierry Ardisson, qui, entre 1998 et 2006, animait chaque samedi soir en troisième partie de soirée, sur la chaîne de télévision publique France 2, l'émission "Tout le monde en parle".

"Magnéto, Serge !" constitue l'apocope et l'ellipse de "Séquence magnétoscope, Serge Khalfon !".

Et il s'agit de la phrase qu'adressait Ardisson au réalisateur de l'émission Serge Khalfon à chaque fois qu'il fallait lancer des images vidéos.

Le réalisateur de télévision français Serge Khalfon
Le réalisateur de télévision français Serge Khalfon

Thierry Ardisson a rapidement fait de la prononciation de cette phrase un véritable moment rituel de son émission, demandant régulièrement à ses invités eux-mêmes de la prononcer.

L'animateur a ensuite repris sa phrase culte en 2018 et 2019, sur la chaîne privée Canal +, dans le cadre de son émission "Les Terriens du samedi !", lorsque Serge Khalfon est venu la réaliser une saison durant.

Source : www.linternaute.com

"Avoir une coupe à la Kojak", "Être coiffé à la Kojak" ou "Être coiffé comme Kojak".

Le gardien de but international français Fabien Barthez

Ces trois expressions du langage familier signifient : être chauve ou avoir le crâne rasé.

À l'instar du lieutenant Theo Kojak dans le feuilleton télévisé états-unien des années 1970 "Kojak", dont le rôle-titre était interprété par l'acteur états-unien Telly Savalas.

Sur un sujet contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être chauve".

"À la une", "La une", "Faire la une", "Être à la une", "Être en une".

Unes de journaux du monde entier, après les attaques terroristes perpétrées vendredi 13 novembre 2015 à Paris (75), au cours desquelles 130 personnes ont trouvé la mort et 400 ont été blessées

Ces différentes locutions verbales du langage courant, qui relèvent du vocabulaire et du jargon journalistique, signifient respectivement, par ellipse lexicale :

  • "À la PAGE une DES JOURNAUX".

On dit par exemple : "Le mariage du prince est à la une".

  • "La PAGE une DES JOURNAUX";

On dit par exemple : "La une est entièrement consacrée à cette victoire inattendue".

  • "Faire la PAGE une DES JOURNAUX".

On dit par exemple : "La démission du président fait la une".

  • "Être à la PAGE une DES JOURNAUX".

On dit par exemple : "La nomination de ce premier pape noir est à la une".

  • ou "Être en PAGE une DES JOURNAUX".

On dit par exemple : "La nouvelle de la mort de ce héros est en une".

Il s'agit là, me semble-t-il, d'un cas assez peu fréquent d'omission d'un ou plusieurs mots au début ET à la fin d'une locution.

5 colonnes à la une

La formule "À la une" a été popularisée par le titre d'une célèbre émission de télévision de la RTF puis de l'ORTF, "5 colonnes à la une".

Cette formule qualifie une information suffisamment exceptionnelle pour être annoncée sur toute la largeur de la première page d'un journal quotidien.

Un titre du journal "Le Monde" imprimé "cinq colonnes à la une"
Un titre du journal "Le Monde" imprimé "cinq colonnes à la une"

Emblématique de la présidence du général de Gaulle, car ayant été diffusée du 9 janvier 1959 au 3 mai 1968, "5 colonnes à la une" l'accompagne de sa prise de fonction jusqu'à pratiquement son départ.

Cette émission a lancé le genre du magazine de reportages à la télévision française et est, aujourd’hui encore, considérée comme une référence du genre.

Les plus de 55 ans se souviennent toujours du célèbre générique de ce rendez-vous vespéral mensuel, qui égrenait le nom de ses producteurs - "les trois Pierre"- et de son réalisateur : Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère.

Et de son indicatif musical, "La danse des flamme", extrait de la musique du ballet "Le rendez-vous manqué" de Michel Magne.

La première émission, dans son intégralité :

"À l'insu de mon plein gré".

Cette drolatique locution adverbiale du registre familier est entrée dans le langage courant depuis une quinzaine d'années.

Sens initial

Il s'agit d'une expression purement humoristique, construite de manière totalement artificielle par juxtaposition des formules parfaitement antagonistes "À mon insu" et "De mon plein gré" et signifiant tout simplement "À mon insu" ou "Contre mon gré".

On finit parfois par oublier que cette fomule a été popularisée à la toute fin des années 1990 par l'émission quotidienne de la chaîne de télévision payante française Canal Plus "Les Guignols de l’Info".

En effet, ces derniers l'ont fait répéter en boucle, des mois durant, à la marionnette du champion cycliste français Richard Virenque, afin de ridiculiser ses déclarations peu crédibles de 1998, en vertu desquelles il affirmait, contre toute évidence, parfaitement ignorer avoir été dopé.

Ce qui a naturellement fait rire la France entière.

La marionnette du champion cycliste français Richard Virenque dans "Les Guignols de l'info" en 1998
La marionnette du champion cycliste français Richard Virenque dans "Les Guignols de l'info" en 1998

Nouveau sens actuel

Avec le temps, cette amusante formule, initialement conçue de manière volontaire comme un pur solécisme, a fini par prendre, me semble-t'il, un sens nouveau.

Et elle s'utilise couramment de nos jours pour, en quelque sorte, signifier sa satisfaction que quelque chose ait eu lieu ou se soit produit (donc "De mon plein gré"), bien que l'on n'y ait pas soi-même activement participé et n'en ait même rien su jusqu'alors (donc "À mon insu").

On dit par exemple : "Alors, il paraît que tu as une nouvelle assistante ?" "Oui, ça c'est fait à l'insu de mon plein gré !".

Ou : "Il paraît que vous allez en Grèce cette été avec ta femme ?" "Oui, ça c'est décidé à l'insu de mon plein gré !".

Là où les "Guignols" ont trouvé leur source d'inspiration

Naturellement, même s'il n'a jamais brillé par sa syntaxe - mais ce n'est pas ce que l'on demande en priorité à un grimpeur d'exception, comme il l'était -, Richard Virenque n'a jamais déclaré "À l'insu de mon plein gré"...

Mais les Guignols de l'Info ont tout de même largement trouvé leur inspiration dans un entretien accordé à une journaliste :

- Richard Virenque : "Les ampoules je les connais parce que bon, on fait souvent des récupérations. Et pour ma part, ça peut pas être à son insu parce que je vois et... Une piqûre à son insu ça doit être difficile".

- La journaliste : "À VOTRE insu"...

- Richard Virenque : "Voilà, à mon insu".

Le champion cycliste français Richard Virenque interrogé par les organes d'information pendant le tour de France 1998
Le champion cycliste français Richard Virenque interrogé par les organes d'information pendant le tour de France 1998

Source : wikipedia.org

"Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?".

Devise Shadoks : "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué", Jacques Rouxel (1968)

Qui n'a pas utilisé un jour ce célèbre adage destiné à dénoncer les personnes cherchant toujours la complication...

Peu d'entre nous cependant se souviennent qu'il s'agit à l'origine d'une devise extraite de la série d'animation télévisée "Les shadoks", créé en 1968 par le français Jacques Rouxel.

Celui-ci s'était alors contenté de renverser ironiquement la traditionnelle question jusqu'alors posée lorsque l'on souhaitait mettre en évidence l’existence d’une alternative plus simple : "Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?".

Source : wiktionary.org