Ce substantif masculin italien signifiant "verrou" se prononce ca-té-na-tch-io.
Et il désigne, dans le domaine du football, un système de jeu inspiré du "verrou suisse", reposant sur la solidité défensive de l'équipe.
Un catenaccio classique aligne en effet, en plus du gardien de but, cinq défenseurs, deux milieux de terrain défensifs, et seulement deux milieux de terrains offensifs sur les ailes et un attaquant.
Souvent stigmatisé comme un manque total d'ambition, ce système de jeu efficace est souvent adopté depuis les années 1990 par les équipes menant d'un faible écart de buts lors de compétitions à fort enjeu, pour préserver à tout prix leur avance, ou par les équipes se sachant nettement inférieures techniquement ou physiquement à leur adversaire.
C'est d'abord l'entraîneur autrichien du Servette de Genève Karl Rappan, qui modifie le système de jeu 3-2-2-3 dit "WM", de l'entraîneur anglais 'Herbert Chapman, en ajoutant un défenseur, qu'il appelle "Libéro" puisqu'il n'est pas affecté au marquage précis d'un joueur.
Il est ensuite utilisé en Italie, notamment par Nereo Rocco à l'US Triestina, qui obtient, grâce à ce système, une belle seconde place en 1948. Il est par la suite réintroduit par Alfredo Foni, qui remporte deux scudetti avec ce système. Et est ensuite popularisé par l'entraîneur argentin naturalisé français Helenio Herrera, qui l'adapte et l'applique avec succès au jeu de l'Inter Milan. L'Inter d'Herrera (la "Grande Inter") gagne trois titres de champion d'Italie, deux titres de champion d'Europe, et deux Coupes intercontinentales en 1964 et 1965.
Pendant des années, le catenaccio est surtout utilisé par l'équipe nationale italienne, à la suite d'un accident d'avion. Le tragique accident survenu le 4 mai 1949 a en effet décimé l'équipe du Torino FC, qui composait alors l'ossature de l'équipe nationale : on compte 18 joueurs mots, dont 8 internationaux. Pour pallier ces absences et afin de conserver son rang sur la scène internationale (à cette date l'Italie avait gagné deux des trois premières Coupes du monde, en 1934 et 1938), la sélection décide de mettre en place le catenaccio, ce schéma tactique ultra-défensif. L'Italie a abandonné officiellement ce système de jeu, en se tournant depuis vers une formation plus offensive. Mais elle a plusieurs fois réutilisé le catenaccio lors de compétitions internationales.
Ce système de jeu est toujours utilisé dans les années 2000, par des sélections nationales telles que la Grèce, à l'Euro 2004.
Ou - mais oui ! - la France, qui a gagné la Coupe du monde 1998 et est arrivée en finale de la Coupe du monde 2006 en se basant sur un système relativement proche de celui-ci.
Source : wikipedia.