Comme sa consonance l’indique, c’est dans la ville française de Bayonne (64) que cet accessoire apparaît au XVIe siècle.
Initialement utilisée pour la chasse, la baïonnette est directement fixée dans le canon du fusil afin d’achever l’animal blessé. L’objet obture alors l’arme, neutralisant ainsi la capacité de faire feu.
Malgré ce défaut, la baïonnette intéresse assez rapidement les militaires. Au XVIIe siècle, la cadence des armes à feu est en effet très faible, tout comme la portée de tir. À cent mètres, les soldats ont généralement le temps de ne faire feu qu’une seule fois avant de devoir engager un combat au corps à corps.
Afin d’allier la force de la poudre et celle des bras, le célèbre ingénieur de Louis XIV, Vauban, conçoit donc la baïonnette "à douille", munie d’un coude. Grâce à elle, le soldat peut désormais équiper son fusil de la lame, tout en étant capable de faire feu sur son ennemi. Et Vauban intègre l’accessoire au paquetage du soldat français.
Avant que celle-ci ne connaisse un succès planétaire.
Mais c’est durant la Grande Guerre qu’elle prit cependant toute son importance, la guerre de position qui l'a caractérisé étant en effet favorable aux assauts meurtriers se terminant souvent en combat rapproché.
La baïonnette contribua ainsi pleinement à la cruauté des mêlées sanglantes de la Première Guerre mondiale.
Les Poilus lui donnèrent plusieurs surnoms : "le cure-dent", "la fourchette", "Rosalie", "le tire-boche" ou le "tourne-boche".
De nos jours, la baïonnette équipe toujours le FAMAS (Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne). Elle est principalement utilisée lors des cérémonies, pour les piquets d’honneur ou le défilé de troupes en armes.
Sur un sujet contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à la locution nominale "Baïonnette au canon".
Source : www.defense.gouv.fr et "Nouveau Dictionnaire des Origines, Inventions et Découvertes" de M. Noel et M. Carpentier (1923)