"Une cohorte".

Ce substantif féminin est polysémique puisqu'il désigne selon le contexte :

  • dans l'Antiquité romaine : un corps d’infanterie dans la légion romaine ("une cohorte de fantassins"),
  • par extension, surtout au pluriel, dans le registre soutenu : une troupe armée ("de vaillantes cohortes"),
  • au sens figuré :
    • un groupe important de personnes ("une cohorte d'étudiants"),
    • dans le domaine religieux : l'ensemble des anges, des saints et des bienheureux ("Les saintes cohortes"),
  • en démographie : un ensemble d’individus ayant vécu un même événement au cours d’une période donnée ("la cohorte des hommes devenu veuf en 2020),
  • et en biologie : un niveau intermédiaire introduit entre légion et ordre, afin de mieux décomposer l’arbre de la vie entre les classes et les ordres de la classification classique du vivant.

Source : wiktionary.org

Merci à David Pujadas !

Le journaliste français David Pujadas

Pour avoir parlé, ce 8 février 2023, dans son émission "24 heures Pujadas", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LC, de "guerre d'usure".

Et non, comme la plupart de ses confrères, de "guerre d'attrition" !

Grâce lui en soit ici rendue.

 

Pourquoi dire : "Une guerre d'attrition" ?

Ainsi que nombre de journalistes et consultants militaires prétendument éclairés ne cessent malheureusement de le faire depuis quelques semaines sur les différentes chaînes de télévision française d'information en continu.

Et pas simplement, en français : "Une guerre d'USURE" !

Il s'agit naturellement d'un lamentable calque de la locution anglaise "attrition war", que tous ces veaux se précipitent pour reprendre bêtement et stupidement, comme ils le font régulièrement.

Une guerre d'usure est un conflit au cours duquel la stratégie militaire consiste à chercher la reddition de l’adversaire en l’épuisant par des pertes continues en personnel et matériel. La stratégie est donc simple : l’attente. La victoire reviendra au camp qui parvient à attendre et supporter les pertes que l’adversaire lui inflige sur une plus longue période que ce même adversaire ne puisse endurer. Ainsi, en théorie, la guerre sera gagnée par le camp qui dispose de la plus grande quantité de ressources en matériel ou personnel, et/ou du plus grand degré de résilience au conflit.

Ce concept de guerre d’usure n’est pas nouveau, et l'on a souvent opposé les guerres d’usure aux guerres de manoeuvres. Ce dernier type de conflit a pour objectif de remporter la victoire dans un temps limité pour minimiser les coûts pour l’État. D’un point de vue opérationnel, la conduite de la guerre est radicalement différente selon le type de guerre que l’on considère. Une guerre de manoeuvre nécessite des troupes légères, pouvant se déplacer rapidement pour surprendre l’ennemi. À l’inverse, une guerre d’usure nécessite une puissance de feu importante afin d’épuiser l’ennemi. Bien que les stratégies d’usure et de manoeuvre puissent coexister au sein d’un même théâtre, dans de très nombreux conflits où les adversaires étaient à peu près égal, le résultat final a presque toujours été déterminé par l’usure.

L’histoire moderne nous enseigne qu’un grand nombre de conflits du XXe siècle peuvent être qualifiés de guerre d’usure : la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, le conflit israélo-arabe (1967-1970), la guerre soviéto-afghane ou certaines guerres civiles, comme celles en Libye ou en Syrie depuis 2011.

Plus proche de nous, la notion de guerre d’usure est revenue au premier plan avec les campagnes militaires en réplique aux attentats du 11 septembre 2001, menées par les coalitions occidentales et notamment l’armée états-unienne, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Ces versions modernes du concept d’usure engendrent toutefois de nouveaux risques pour les belligérants, puisqu'elles peuvent se transformer en véritable "bourbier", dans lesquels le pays interventionniste peut se retrouver "enlisé" avec une image "d’occupant" pour la population locale.

Sources : www.defnat.com et wiktionary.org

"Conducteur" et "Un conducteur".

  • L'adjectif "Conducteur" signifie tout à la fois :
    • qui conduit.

On parle par exemple de "fil conducteur" ou de "principe conducteur".

    • et : qui peut être parcouru par un courant de conduction (pour un milieu, un corps) ; qui transmet l'énergie électrique ou la chaleur.

On parle par exemple de "matériau conducteur".

Conducteur d'électricité

  • Et le substantif "Un conducteur" signifie, selon le contexte :
    • une personne qui conduit un véhicule,
    • On parle par exemple de "conducteur de taxi", de "conducteur de bus" ou de "conducteur de car".

Un conducteur de car au volant

    • une personne qui guide, mène, dirige, gouverne.

On dit par exemple : "C'est un conducteur d'hommes né" ou "Il est le conducteur du peuple".

    • un soldat du train dans l'armée française,

Des conducteurs français ou soldats du trainDes conducteurs français ou soldats du train

    • un corps susceptible de transmettre d'un point à un autre de sa masse la chaleur ou l'électricité.
    • On dit par exemple : "Le métal est un bon conducteur" (et donc : un très mauvais isolant),
    • un plan dont dispose l’animateur d’une réunion ou d’un débat, indiquant l’ordre des questions à aborder, le nom des participants et, le cas échéant, l’enchaînement des interventions prévues,

Un conducteur d'émission

    • en musique : une partition réduite sur laquelle sont portées les principales indications de toutes les parties instrumentales, permettant au chef d’orchestre de diriger une oeuvre musicale.

Sources : Le Robert, www.larousse.fr et wiktionary.org

Pourquoi dire : "Une target", "Targeté(e)" ni "Targeter" ?!

Une cible

Et pas : "Une CIBLE", "CIBLÉ(E)" et "CIBLER" !

 

"Bardé de diplômes".

Cette locution adjectivale est utilisée pour désigner une personnes possédant de nombreux diplômes ou qualifications.

Elle nous vient du Moyen Âge et du domaine militaire.

A partir du XVe siècle, lors des combats et des tournois, les chevaux ont commencé à être équipés de "bardes", une carapace en métal qui complétait l’armure des chevaliers.

Des chevaux bardés

Celle-ci tirait son nom de l’arabe "barda", qui faisait référence au bât, la couverture posée sous une selle pour préserver le dos de l’animal.

Ainsi, "être bardé" signifiait être protégé contre le danger. Par extension, l’expression a été reprise dans le monde professionnel, en référence à une personne dont l’avenir est sécurisé grâce à sa formation.

Aujourd’hui, ce terme est également employé pour parler d’une viande "bardée" (entourée de lard).

De la viande bardée

Ou du "bardage" qui recouvre un bâtiment.

Le bardage d'un bâtiment

Source : www.cnews.fr

Pourquoi dire : "Les remote control killers" et "Y a une énorme blackout d'internet" ?

La journaliste française Margot Haddad

Et pas : "IL y a une énorme CENSURE d'internet" ?

Et : "Les TUEURS À DISTANCE" ou "Les tueurs PAR TÉLÉCOMMANDE" !

Le 31 octobre 2002, un collectif de journalistes européens a révélé l'existence d'un "groupe secret d'ingénieurs russes", ayant joué un rôle déterminant dans les attaques de missiles contre des infrastructures civiles en Ukraine.

Le journaliste britannique Eliot Higgins, fondateur de la plateforme d'investigation Bellingcat, a tweeté qu'il était temps de rencontrer l'équipe derrière l'utilisation ciblée de missiles russes sur des infrastructures civiles : "Vous êtes-vous déjà demandé comment les missiles de croisière russes trouvent leur chemin vers les terrains de jeu, les centrales électriques et les habitations ukrainiennes ?".

Ces militaires russes seraient responsables de l'exécution de nombreuses attaques menées avec des missiles de croisière, qui ont tué des centaines de civils en Ukraine et en ont laissé des millions sans chauffage, ni électricité.
"Contrairement à leurs collègues militaires, dont la plupart sont exposés au moins à un certain risque personnel à proximité du front, ces jeunes gens travaillent depuis des centres de commandement sécurisés à Moscou et Saint-Pétersbourg et semblent vivre leur vie sans être affectés par une guerre dans laquelle ils jouent un rôle crucial".

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On ne dit pas : "Les unités d'éclairage" !

Le journaliste français Didier François

Ainsi qu’a pu le déclarer, le 10 novembre 2022, le journaliste français Didier François, dans l’émission "Brunet, Hammett et compagnie", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.

Mais, je pense : "Les unités d'ÉCLAIREURS", qui regroupent les soldats envoyés en reconnaissance !

"Faire aux pattes" ou "Prendre aux pattes".

Ces deux locutions verbales relèvent du registre familier.

Et elles signifient, au sens figuré : attrapper, capturer.

On dit par exemple : "I'z'ont fait aux pattes Marco le Calabrais chez Roger le balafré".

Ou : "L'armée ukrainienne va faire aux pattes des milliers de soldats russes sur la rive droite du Dniepr".

Pourquoi dire : "Un IED" (pour Improvised Explosive Device)?

Un EEI (Engin Explosif Improvisé) ou EEC (Engin Explosif de Circonstance)

Et pas, en français : "Un EEI (Engin Explosif Improvisé)" ou "Un EEC (Engin Explosif de Circonstance)" !

Ces différents sigles désignent en effet des engins explosifs de fortune, pièges explosifs, mines ou bombes artisanales, principalement employés dans les conflits asymétriques par les combattants irréguliers, comme les terroristes et les guérilleros, ainsi que par les commandos.

Ce type d'arme existe depuis l'invention de la poudre à canon, mais il a été largement médiatisé sous l'appellation d'EEI depuis l'intervention états-unienne de 2003 en Irak.

Les dégâts causés par un EEI (Engin Explosif Improvisé) ou EEC (Engin Explosif de Circonstance)

Source : wikipedia

"Retraiter" ou "Se retraiter".

  • Le verbe "Retraiter" signifie :
    • effectuer un nouveau traitement en vue de modifier des données, une matière.

On dit par exemple : "Nous allons retraiter ce minerai".

    • dans le domaine de l'énergie nucléaire : effectuer un retraitement du combustible nucléaire.

On dit par exemple : "Il va falloir retraiter ces déchets".

Le cycle du nucléaire

    • en Afrique ou dans le registre désuet : mettre à la retraite.

On dit par exemple : "Il faut absolument retraiter ce monsieur : il a plus de 70 ans".

    • ou, dans le domaine militaire : battre en retraite, se replier.

On dit par exemple : "L'armée française a retraité en Russie, en 1812".

L'armée française retraite en Russie

  • tandis que "Se retraiter" signifie : faire retraite, se retirer.

On dit par exemple : "Beaucoup de français rêvent de se retraiter en Thaïlande".

Se retraiter en Thaïlande

Source : wwwcnrtl.fr