"Ben mon vieux, si j'aurais su, j'aurais pas v'nu" !

Cette réplique culte est entrée dans le langage courant.

Au point que l'on a presque fini par oublier que l'on doit normalement dire : "Si j'AVAIS su, jE NE SERAIS pas vEnu" !

Couverture du roman de Louis Pergaud, paru en 1912, "La guerre des boutons. Roman de ma douzième année"
Couverture du roman français de Louis Pergaud, paru en 1912, "La guerre des boutons. Roman de ma douzième année"

Elle nous vient de "La guerre des boutons", le film réalisé en 1962 par Yves Robert d'après le roman homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912 et dont il constituait alors la seconde adaptation.

L'affiche du film français "La guerre des gosses", réalisé en 1936 par Jacques Daroy, première adaptation du roman français "La guerre des boutons", de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film français "La guerre des gosses", réalisé en 1936 par Jacques Daroy, première adaptation du roman français "La guerre des boutons", de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert, d'après le roman homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film français "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert, d'après le roman français homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert, d'après le roman homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film français "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert, d'après le roman français homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert, d'après le roman homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film français "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert, d'après le roman français homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912

Cette excellente comédie enfantine nous narre les combats d'écoliers que se livrent les bandes d'enfants de deux villages rivaux, Longeverne et Velrans, l'auteur s'étant inspiré de la vie dans le village de Landresse (25), où il a enseigné deux ans.

L'étrange formule "Guerre des boutons" vient de la guerre sans merci que se livrent les gamins, à coups de bâtons, de cailloux et surtout de coups de pieds et de poings, les vainqueurs dépouillant les vaincus de tous leurs boutons de vêtements, agrafes, lacets, etc., afin de les obliger à rentrer dépenaillés chez eux. Ce qui va les amener  à s'affronter nus comme des vers !

En 2011, à 59 ans, Martin Lartigue, l'inoubliable "Petit Gibus" du film "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert, d'après le roman homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
Martin Lartigue, né le 2 juillet 1952, l'inoubliable "Petit Gibus" du film "La guerre des boutons", réalisé en 1962 par Yves Robert (photographié ici en 2011)

La réplique "Si j'aurais su, j'aurais pas v'nu" est prononcée par l'inoubliable Petit Gibus, interprété par Martin Lartigue, 9 ans au moment du tournage, petit-fils du photographe Jacques-Henri Lartigue, auteur notamment de la photo officielle du président Valéry Giscard d'Estaing.

Le photographe français Jacques-Henri Lartigue (13 juin 1894 - 12 septembre 1986), photographié par Jeanloup Sieff
Le photographe français Jacques-Henri Lartigue (13 juin 1894 - 12 septembre 1986), photographié par Jeanloup Sieff
Le portrait officiel de Valéry Giscard d'Estaing, photographié par Jacques-Henri Lartigue, le 26 août 1974
Le portrait officiel de Valéry Giscard d'Estaing, photographié par Jacques-Henri Lartigue, le 26 août 1974

Une réplique culte propre au film d'Yves Robert... mais pas si originale que cela !

Cette réplique mémorable n'appartient aucunement au roman de Louis Pergaud.

Il s'agit en effet d'une reprise de la phrase "Si j’aurais su, j’aurais pas venu", figurant dans la rubrique "Une heure dix avec..." du n° 61, du vendredi 7 juillet 1939, de "L'Os à moelle", le célèbre magazine satirique créé le 13 mai 1938 par l'humoriste Pierre Dac.

L'humoriste français Pierre Dac (15 août 1893 - 9 février 1975)
L'humoriste français Pierre Dac (15 août 1893 - 9 février 1975)

Qui reprenait alors une phrase inventée des décennies plus tôt par le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux.

Le sculpteur, peintre et dessinateur français Jean-Baptiste Carpeaux (11 mai 1827- 12 octobre 1875)
Le sculpteur, peintre et dessinateur français Jean-Baptiste Carpeaux (11 mai 1827- 12 octobre 1875)

Et cette même phrase était prononcée depuis 1953 par "Philibert", personnage de cancre inventé par l'humoriste Jacques Bodoin !

Disque de 1957 de l'humoriste français Jacques Bodoin
"Philibert et son papa" : disque 45t de 1957 de l'humoriste français Jacques Bodoin (26 mars 1921 - 8 mars 2019)

De ce fait, cette réplique ne figure pas dans les trois adaptations suivantes du livre de Pergaud :

  • "La guerre des boutons ça recommence", film britannique de John Roberts, sorti en 1994.

L'affiche du film britannique "La guerre des boutons, ça recommence", réalisé en 1994 par John Roberts, troisième adaptation du roman français "La guerre des boutons", de Louis Pergaud, paru en 1912

  • "La Guerre des boutons", film français de Yann Samuell, sorti en 2011,
L'affiche du film "La guerre des boutons", réalisé en 2011 par Yann Samuell, d'après le roman homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film français "La guerre des boutons", réalisé en 2011 par Yann Samuell, d'après le roman français homonyme de Louis Pergaud, paru en 1912
  • et "La Nouvelle Guerre des boutons", film français de Christophe Barratier, sorti en 2011.
L'affiche du film "La nouvelle guerre des boutons", réalisé en 2011 par Christophe Baratier, d'après le roman de Louis Pergaud, paru en 1912
L'affiche du film français "La nouvelle guerre des boutons", réalisé en 2011 par Christophe Baratier, d'après le roman français de Louis Pergaud, paru en 1912

L'actrice et productrice Danièle Delorme, veuve d'Yves Robert était en effet farouchement hostile à l'idée d'une nouvelle version de son film et avait interdit aux auteurs du double projet de réutiliser la phrase mythique.

L'actrice et productrice de cinéma française Danièle Delorme (9 octobre 1926 - 18 octobre 2015)
L'actrice et productrice de cinéma française Danièle Delorme (9 octobre 1926 - 18 octobre 2015)

Un succès planétaire pour le film de 1962.

Le film entame sa carrière dans seulement 4 salles parisiennes. Mais Yves Robert se démène pour rester en deuxième semaine et le film décolle enfin. Les Français tombent sous le charme du "Petit Gibus" joué par Martin Lartigue et de nombreuses salles de cinéma projettent enfin le film à travers toute le pays, puis à l'étranger. Le film se révèle un grand succès auprès du public, avec 9,93 millions d'entrées, se classant en seconde place, cette année-là, après "Le Jour le plus long". Et toujours classé 27e de nos jours, juste devant "Le docteur Jivago".

Il ne fait pas de carrière aux États-Unis d'Amérique à cause des scènes de nus qui choquent le puritanisme des ligues de vertu, mais il reste deux ans à l'affiche d'un grand cinéma de Tokyo (Japon).

Et Petit Gibus devient si célèbre au Japon qu'il a sa marque de chocolat et de sous-vêtements !

Sources : www.telestar.fr et wikipedia.org

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.