Ce très joli adjectif relève du registre soutenu.
Et il est formé à partir des termes latins "germanus" ("germain") et "pratum" ("pré").
Datant de 1950, il désigne :
- au sens propre :
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- ce qui se réfère au quartier de "Saint-Germain-des-Prés", à Paris (75), situé sur la rive gauche de la Seine, à proximité du Quartier latin.
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- et en particulier : les personnes qui venaient, la nuit, y faire la fête.
Dans les années qui suivirent la Libération, on parlait ainsi des "milieux germanopratins" liés à l'"existentialisme", ce mot ayant fini par désigner une mode et un mode de vie.
On dit par exemple : "Boris Vian et Juliette Gréco sont assurément deux des plus célèbres germanopratins de l'après-guerre".
Après la Seconde Guerre mondiale, le quartier de Saint-Germain-des-Prés, qui était encore un village, est en effet devenu un haut lieu de la vie intellectuelle et culturelle parisienne avec notamment la présence de Marguerite Duras (et le "Groupe de la rue Saint-Benoit"), de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir, de la chanson dite "rive gauche" (dont deux des emblèmes étaient Juliette Gréco et Léo Ferré), de cinéastes tels que Jean-Luc Godard et François Truffaut, de poète comme Jacques Prévert ou d'artiste comme Alberto Giacometti.
Philosophes, auteurs, acteurs et musiciens se cotoyaient dans les boîtes de nuit (où la France découvrait le "bebop") et les brasseries, où la philosophie existentialiste coexistait avec le jazz américain, dans les caves de la rue de Rennes, que fréquentaient notamment Boris Vian et les "zazous".
Enfin Saint-Germain-des-Près était également le principal lieu de sociabilité homosexuelle masculine parisienne.
Ou les habitants et habitantes du quartier, ce qui fait de ce mot un gentilé.
- et par extension, depuis quelques décennies, de façon légèrement péjorative : ce qui se réfère au milieu intellectuel parisien, symbolisé par ce quartier de Saint-Germain-des-Prés.
Les grandes maisons d'éditions françaises (Gallimard, Le Seuil, Grasset) ont en effet leur siège dans le quartier.
La brasserie Lipp demeure le lieu de rendez-vous priviligié des journalistes, acteurs en vue et hommes politiques.
Et beaucoup d'intellectuels, d'écrivains, d'artistes ou de journalistes de renom continuent d'y résider malgré la flambée des prix de l'immobilier.
Surtout, ceux qui n'ont plus les moyens d'y habiter continuent d'y flâner et d'apprécier l'ambiance du café Les Deux Magots ou du Café de Flore.
On dit par exemple : "Encore une pétition signée par les germanopratins habituels".
Sources : wikipedia.org et Le Robert