Une contrepèterie est un jeu de mots consistant à permuter certains phonèmes ou syllabes d’une phrase afin d’en obtenir une nouvelle.
La locution nominale « La vie des mots » devient, par exemple, lorsque l’on permute les phonèmes « v » de « vie » et « m » de « mots » : « L’ami des veaux ».
L’orthographe n’entre absolument pas en ligne de compte, mais seulement les sons : la contrepèterie est exclusivement affaire d’homophonie (même son) et non d’homographie (même orthographe).
Le français est, à ma connaissance, la langue dans laquelle se pratique le plus la contrepèterie. Et les français s’en donnent à coeur joie. Les amateurs se régalent ainsi chaque semaine de la rubrique spécialisée « Sur l’Album de la Comtesse », publiée chaque semaine depuis 1951 dans l’hebdomadaire satirique « Le Canard enchaîné ».
Naturellement, la grivoiserie qui nous caractérise, fait que les contrepèteries présentent dans l’immense majorité des cas un sens indécent masqué par l’apparente innocence de la phrase initiale.
Ainsi, la phrase en apparence anodine « Je te laisse le choix dans la date », que l’on vous a certainement moult fois servie, mesdames et mesdemoiselles, s’avère être purement sexuelle sitôt que l’on permute les phonèmes « ch » de « choix » et « d » de « date », pour devenir : « Je te laisse le doigt dans la chatte »…
Je le sais parfaitement, l’usage veut que l’on ne donne jamais la solution d’une contrepèterie, chacun devant la trouver par lui-même.
Je ne me tiendrai cependant pas à cette règle et expliquerai au contraire systématiquement l’ensemble des contrepèteries de cette collection, à l’instar des devinettes ou calembours.
Et ce en raison de la spécificité de mon blogue, qui a pour vocation de faire découvrir au plus grand nombre la richesse et les curiosités de notre langue, et de mon propos, qui est notamment d’essayer de montrer comment il est possible de se cultiver, de satisfaire sa curiosité, mais également s’amuser avec les mots.
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Cette amusante contrepèterie ("Ma langue a fourché") s'utilise couramment - par plaisanterie - après que l'on se soit embrouillé dans ce que l'on voulait dire.
On dit par exemple : "Ma fille prend des cours de panio. Enfin... de piano ; ma langue a fourché !".
« Pine » est un mot du registre argotique désignant la « verge » (ou le pénis »).
Je confesse demeurer éperdu d'admiration pour la sagacité et le culot de la journaliste de la radio publique française France Inter ayant astucieusement réussi à caser cette superbe contrepèterie au cours d'un journal d'information matinal, à l'occasion d'un commentaire tout à fait sérieux sur le passage - à pied - d'un dirigeant chinois à Hong-Kong, via la frontière terrestre séparant les deux territoires.