Ne dites surtout pas : "T'écris que d'la merde, espèce de connard !"

Mais plutôt : "Je ne goûte guère le flux alvin de votre prose, mon ami" !"

Vous passerez ainsi du registre vulgaire au registre soutenu et au registre désuet, ainsi qu'au registre scatologique.

Mais votre propos ne perdra rien en violence, bien au contraire, je vous le garantis !

"Conchier".

J'adore ce verbe, qui relève du registre vulgaire et malheureusement de nos jours du registre désuet.

Il signifie :

  •  au sens propresouiller avec des excréments ; salir.

On dit par exemple : "La victime dormait avec son chien, qui a conchié son lit".

Un lit conchié

  • et au sens figuré : exécrer quelque chose ou quelqu'un ; l'abhorrer ou l'abominer.

On dit par exemple : "Je conchie cette pratique".

Ou : "Je conchie sur ce journaliste".

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Faire dans sa culotte" ou "Se faire dessus".

Ces deux locutions verbales relèvent du registre argotique.

Et elles signifient :

  • au sens propre : déféquer, sans avoir eu le temps de retirer ses vêtements et sous-vêtements.

On dit par exemple : "Mon fils a levé la main pendant cinq minutes avant qu'on ne l'emmène aux toilettes. Résultat : il a fait dans sa culotte".

Ou : "À cause de la grève des transports, j'ai mis uatre heures pour rentrer chez moi et je me suis fait dessus avant de pouvoir m'asseoir sur les toilettes !".

  • et au sens figuré : avoir très peur, beaucoup s'inquiéter.

On dit par exemple : "À l'approche de ces élections législatives, je crois qu'il y a quelques ministres candidats qui sont en train de faire dans leurs culottes".

Ou : "Tu aurais vu la tête des types du conseil d'administration quand les portes ont été enfoncées et qu'ils se sont retrouvés face à 200 routiers qui leur gueulaient après : on a cru qu'il allait se faire dessus !".

"Faire dans sa culotte" est un idiotisme textile ou vestimentaire et une ellipse de "Faire caca dans sa culotte".

Et "Se faire dessus" une ellipse de "Se faire caca dessus".

 

"Foutre la merde" et "Un fouteur de merde".

Cette locution verbale et cette locution nominale masculine relèvent du registre scatologique ainsi que du registre vulgaire.

Et elles signifient respectivement :

  • "Foutre la merde" : mettre le cahos, semer le désordre.

On dit par exemple : "Certaines personnes n'étaient venues que pour foutre la merde après la manif".

Des fauteurs de troubles

  • et "Un fouteur de merde" :

On dit par exemple : "Cet abruti n'est qu'un fouteur de merde : il a pourri toute la réunion".

Source : www.linternaute.fr

"Indécrottable".

J'aime beaucoup ce charmant adjectif qui relève du registre familier.

Il signifie :

  • au sens propre : qui ne peut être décrotté.

On parle par exemple de "chaussures indécrottables".

Mais "Indécrottable" est peu usité en ce sens.

  • et au sens figuré :
    • en parlant d'une personne : qui n'est pas susceptible de s'amender ; qui persiste dans ses défauts, ses erreurs ; que l'on ne parvient pas à débarrasser de ses manières grossières ou de ses mauvaises habitudes ; endurci, impénitent, incorrigible, incurable, invétéré.

On dit par exemple : "Mon fils est un cancre indécrottable".

    • et en parlant d'un trait de caractère :  que l'on ne parvient pas à corriger ; qui est enraciné.au sens figuré : incorrigible, invétéré, impénitent ; .

On dit par exemple : "Mon voisin est un indécrottable feignant".

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"Faire un caca nerveux".

Cette curieuse expression verbale relève du registre populaire.

Et elle signifie, au sens figuré : s'énerver exagérément sans raison réelle ; avoir un accès de mauvaise humeur pour une simple contrariété ou pour des broutilles.

On dit par exemple : "Je n'ai pas compris la réaction de ton père : il m'a fait un caca nerveux parce que j'avais mal replié son journal !".

Sources : www.linternaute.fr, wiktionary.org www.expressio.fr

"Pour moi ce sera un steak large comme mes fesses, avec une chiée de patates autour".

"Un steack large comme mes fesses, avec une chiée de patates autour !"

Enfant, au tournant des années 1970, j'avais adoré cette formule, que mon père disait avoir entendu dans un routier.

Un relais routier

En en parlant récemment avec un ami plus âgé que moi, puis, en effectuant quelques recherches, je me suis aperçu que cette formule était également utilisée - pratiquement à l'identique : "Pour moi ce sera un steak large comme mes fesses, avec une chiée de patates autour" - par d'autres personnes, qui, toutes, semblent également l'attribuer à un routier.

Mais je me demande s'il n'existait pas, dans les années 1960, un feuilleton radiophonique ou télé, voire une saynète, dans laquelle un humoriste aurait utilisé cette expression en l'attribuant à un personnage de camionneur routier.

12 façons de dire "Des chaussures".

Des chaussures

"Des écrase-merde" relève du registre scatologique et du registre vulgaire.

"Des croquenots", "Des galoches", "Des godasses", "Des groles" (ou "Des Grolles"), "Des lattes", "Des pompes" et "Des tatanes" relèvent du registre argotique.

Ainsi que "Des péniches", qui désigne des chaussures trop grandes.

"Des ribouis" et "Des godillots" appartiennent au registre populaire. Et désignent de grosses chaussures usagées.

Tandis que "Des souliers" relève du registre soutenu.

Des chaussures (© M. Richier)

Sources : www.linternaute.fr, www.synonymo.fr, crisco2.unicaen.fr et www.cnrtl.fr

"Chier une pendule" ou "En chier une pendule" et "Faire une pendule" ou "En faire une pendule".

Ces différentes expressions - qui ne doivent pas manquer d'interloquer nos enfants et nos amis étrangers - relèvent du registre vulgaire.

Mais également du registre scatologique, car les deux verbes "Faire" (par ellipse de "Faire ses besoins") et "Chier" signifient tous les deux : "Déféquer".

Utilisées au sens figuré, ces différentes formules signifient : considérer avec exagération un fait anodin, donner de l'importance à quelque chose d'insignifiant, en le ressassant longuement ; se mettre en colère pour peu de chose. Au point d'exaspérer son entourage.

On dit par exemple : "Ma frangine a pas supporté qu'on aille au cinoche sans elle : elle m'en a chié une pendule !".

Ou : "Le patron risque de nous en faire une pendule, si on lui dit que la commande ne peut pas partir avant demain".

Sources : wiktionary.org et www.expressions-francaises.fr

"Agir très efficacement sur le gros colon".

J'aime beaucoup cette formule pour le moins distinguée, signifiant : exaspérer, irriter au plus haut point, et donc... dans le registre vulgaire et dans le registre scatologique : faire chier !

On dit par exemple : "Je dois vous le dire, très chère, le récit par le menu de vos emplettes avenue Montaigne agit très efficacement sur mon gros colon".

Et je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Énerver" en français.

Ne dites pas : "C'qui s'passe ? Ben i' veut p'u qu'les mômes i' bouffent d'la merde, alors ê' chiale !"

Mais plutôt : "Ce qui se passe ? Et bien il souhaite que l'on surveille davantage l'alimentation des enfants et cela la fait pleurer !".

Vous passerez ainsi du registre vulgaire et du registre scatologique au langage courant.

Traduction littérale de la phrase de titre
« CE qui sE passe ? Ben iL NE veut pLuS quE les mômes iLS bouffent dE la merde, alors ELLE chiale ! »

"En baver", "En baver des ronds de chapeaux", "En chier" ou "En chier des ronds de chapeaux".

Ces différentes expressions signifient toutes, selon le contexte et au sens figuré :

  • souffrir.

On dit par exemple : "Je m'suis fêlé trois côtes une fois quand j'étais jeune : j'en ai chié !".

Ou : "Avec ce nouvel entraîneur, il y en a qui vont en chier des ronds de chapeaux !".

  • ou : endurer de sérieuses difficultés, subir un mauvais traitement ; être dans une situation pénible.

On dit par exemple : "L'équipe va en baver face un tel adversaire".

Ou : "Ma fille en a bavé des ronds de chapeaux en première année de médecine".

"En baver des ronds de chapeaux" et "En chier des ronds de chapeaux" sont des idiotismes vestimentaires.

Et ils font référence aux morceaux de plomb circulaires servant autrefois à maintenir leur forme aux chapeaux et d'abord appelés "Ronds de plomb" puis "Ronds de chapeaux".

Registres de langue :

  • "En baver" et "En baver des ronds de chapeaux" relèvent du registre argotique.
  • tandis que "En chier" et "En chier des ronds de chapeaux" relèvent du registre vulgaire.

Source : www.expressio.fr