Il s'agit du nom de plume du dessinateur et scénariste belge Jean De Mesmaecker, né le 21 décembre 1935 et mort le 30 avril 2017.
Jidéhem signait sous ce pseudonyme créé à partir des initiales de son patronyme : Jean De Mesmaeker, un nom naturellement bien connu des lecteurs de "Gaston Lagaffe".
Lorsque André Franquin créa, le 17 mars 1960, le personnage d’un homme d’affaires acariâtre ne parvenant jamais à faire signer ses contrats, il lui donna, en effet, le nom de De Mesmaeker, son assistant, Jidéhem, ayant remarqué qu’il ressemblait à son propre père, qui exerçait le métier de commercial. Son apport à la bande dessinée franco-belge ne se limite cependant pas à cette amusante anecdote.
Car Jidéhem fut bien davantage qu’un très précieux collaborateur de Franquin : un auteur à part entière, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans l'hebdomadaire belge "Spirou".
Jean De Mesmaeker apprend à dessiner, enfant, en recopiant des aventures de Tintin, avant de suivre les cours de l’Institut Saint-Luc, l’une des écoles d’art belges les plus réputées.
"Ginger"
Très admiratif de Maurice Tillieux, il s’inspire alors de son personnage de "Félix" pour créer une série policière dont le héros est un détective privé du nom de "Ginger".
Le premier épisode est publié en 1954, alors qu’il n’a pas encore 20 ans, en quatrième de couverture du journal Héroïc-Albums, dirigé par Fernand Cheneval. La disparition de ce magazine, deux ans plus tard, interrompra par la même occasion les aventures de "Ginger". Jidéhem attendra plus de deux décennies pour les reprendre, en 1979, dans Spirou.
Assistant de Franquin
En 1956, Charles Dupuis, le patron du magazine de Marcinelle (banlieue de Charleroi), l’envoie chez André Franquin qui, débordé par ses multiples séries ("Spirou et Fantasio", "Gaston Lagaffe" et "Modeste et Pompon") a besoin d’un assistant.
"Starter"
En 1957, André Franquin lui confie la chronique automobile qu’il tient dans Spirou avec le journaliste sportif Jacques Wauters (qui l'a lancée en 1952) à travers le personnage de "Starter", un jeune mécano-pilote proposant des "essais voiture" à des lecteurs n’ayant pourtant pas l’âge d’avoir le permis de conduire; que Franquin a créé graphiquement en 1956.
Jidéhem animera la rubrique jusqu'en 1978, illustrant 700 essais ou reportages.
Un fou de bagnoles
Qu’elle soit sportive, familiale ou utilitaire, Jidéhem aimait la voiture sous toutes ses formes. Combien en dessina-t-il tout au long de sa carrière ? Difficile à dire, mais probablement plusieurs milliers. A celles auxquelles il consacra des illustrations dans les pages du journal "Spirou", il convient en effet ajouter toutes celles qu’il glissa dans les planches d’autres dessinateurs, et tout particulièrement André Franquin, en tant qu’assistant spécialisé dans les décors. Ceci étant, les repérer n’était pas difficile : qu’il s’agisse ou non de modèles existants, les bagnoles "à la Jidéhem" se reconnaissaient immédiatement par leurs courbes élégantes et l’impression de dynamisme qui se dégageait d’elles.
Bras droit de Franquin pour "Gaston Lagaffe"
Même si le style de Jidéhem est plus proche de celui de Tillieux que du sien, Franquin a acquis une grande confiance en ce collaborateur discret, au point d’envisager de lui abandonner Gaston, ce qu’il ne fera pas.
Jidéhem se contentera d’aider son mentor pour les décors, mais aussi dans la mise en place des personnages et dans le scénario. Plus de 400 gags de Lagaffe seront ainsi codessinés par Franquin et Jidéhem jusqu’en 1968.
Et pour "Spirou et Fantasio"
Plus indispensable que jamais, l’assistant sera également mobilisé, à la même époque, sur "Les Aventures de Spirou et Fantasio", dont il réalisera les décors de nombreux albums cultes tels que "Le nid des marsupilamis" (1960), "Le Voyageur du Mésozoïque" (1960), "Z comme Zorglub" (1961) ou "QRN sur Bretzelburg" (1966).
Sollicité par d’autres dessinateurs pour des décors, comme Roba pour "La Ribambelle" ou Walthéry pour "Natacha", Jidéhem parviendra néanmoins à dépasser son statut de "super-assistant".
"Sophie"
Alors qu’il a beaucoup misé sur "Starter", qui vit ses propres histoires en marge de ses chroniques automobiles, celui-ci va se faire voler la vedette par un personnage secondaire, une petite fille prénommée "Sophie", comme la propre fille de l’auteur, apparue subrepticement dans "L’oeuf de Karamazout", en 1964.
Son principal trait de caractère, la malice, lui est d’un précieux secours pour déjouer les projets d’affreuses crapules s’intéressant de trop près aux prototypes de son papa inventeur. Vingt et un albums suivront, jusqu’en 1995. Jidéhem s’éloignera alors progressivement d’une bande dessinée franco-belge en mal de renouvellement, dont il fut l’un des plus précieux artisans.
Sources : wikipedia.org et wwww.lemonde.fr