À chaque génération sa ville martyre : Belfast, Beyrouth, Sarajevo, Bagdad... l'horreur se déplace géographiquement au fil des années, faisant ainsi évoluer nos expressions.
Ces locutions interjectives parfaitement synonymes relèvent toutes du registre familier.
Et elles ont eu malheureusement eu tendance à se succéder au cours des 40 dernières années pour signifier, au sens figuré :
- à tout le moins : c'est la pagaille totale !, c'est le bazar !, c'est le cirque !
On dit par exemple : "Après deux jours de fête, tu verrais mon appart' : c'est Belfast !".
Ou : "Tu aurais vu l'état de la place après le carnaval : c'était Beyrouth !".
- voire : c'est l'horreur !, c'est un cauchemar !
On dit par exemple : "J'ai vu un reportage sur les attentats parisiens du 13 novembre 2015 : c'était vraiment Sarajevo !".
Ou : "Le train de passagers a déraillé en gare : c'était Bagdad !".
Elles font naturellement référence aux capitales de l'irlande du Nord (Belfast), du Liban (Beyrouth), de la Bosnie-Herzégovine (Sarajevo) et de l'Irak (Bagdag), quatre villes ravagées par des années de troubles et de guerres civiles :
- De 1968 à 1998 pour Belfast,
- de 1975 à 1990 pour Beyrouth,
- du 6 avril 1992 au 29 février 1996 pour Sarajevo, dont le siège de 1 425 jours par les forces serbes a fait plus de 11 000 morts et pulvérisé le record du durée du siège de Léningrad redevenue Saint-Pétersbourg depuis le 6 septembre 1991 (872 jours, du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944).
- et depuis 2003 pour Bagdad.
Source : wikipedia.org