"À Rome, fais comme les Romains".

Cette expression proverbiale signifie : il faut se plier aux règles et s' accoutumer aux usages du lieu où l'on se trouve.

Elle est directement issue de la phrase en latin médiéval du IVe siècle "Si fueris Romae, Romano vivito more; si fueris alibi, vivito sicut ibi", attribuée à Ambroise de Milan et signifiant littéralement "Si tu es à Rome, vis comme les Romains ; si tu es ailleurs, vis comme on y vit".

Ambroise de Milan
Ambroise de Milan

Telle est en effet la réponse que celui-ci aurait fait à saint Augustin, lorque préparant son voyage à Rome, il aurait demandé à Ambroise si le jour de repos devait se prendre le samedi comme à Milan ou le dimanche comme à Rome.

Sources : wiktionary.org et miscellanees.me

"La classe à Dallas".

Cette expression avec une rime intérieure appartient au registre familier.

Et elle s'utilise en général pour dire, de façon légèrement ironique, que quelque chose est "Classe", c'est à dire, selon le contexte : bien, beau, bon, élégant, distingué, raffiné, huppé, stylé.

On dit par exemple : "Tu as ma piscine ?" "La classe à Dallas !".

Cette expression, apparue je crois dans les années 1990, fait naturellement référence à la ville de Dallas (Texas) (États-Unis d'Amérique), fondée en 1841.

Et elle trouve probablement sa source dans la diffusion, puis les nombreuses rediffusions, à partir de janvier 1981 et durant près de 30 ans, des... 357 épisodes du feuilleton télévisé états-unien "Dallas", créé par David Jacobs et diffusé entre le 2 avril 1978 et le 3 mai 1991 sur le réseau CBS.

Sa diffusion généra en effet d'incroyables succès d'audience et constitua un véritable phénomène de société :

  • tant aux États-Unis d'Amérique, tenus en haleine en plein deuxième choc pétrolier,
  • qu'en France, près de trois ans plus tard, avec l'introduction d'un concept encore en vigueur, consistant à introduire à la fin de chaque épisode un rebondissement, dont la résolution n’intervient qu'au numéro suivant (le "cliffhanger").
L'entrée de Southfork, le ranch de la famille Ewing, dans la série états-unienne "Dallas" (les arbres ont bien poussé depuis le début de la série, en 1978
L'entrée de Southfork, le ranch de la famille Ewing, dans la série états-unienne "Dallas" : les arbres ont bien poussé depuis le début de la série, en 1978 !

Tous les plus de 45 ans se souviennent de son générique chanté, du ranch de Southfork et des incessantes disputes familiales de la famille Ewing, riches pétroliers et éleveurs bovins, avec l'abominable JR (John Ross) (Larry Hagman), son épouse alcoolique Sue Ellen (Linda Gray), son gentil frère Bobby (Patrick Duffy), sa jolie belle-soeur Pamela (Victoria Principal), sa garce de nièce Lucy (Charlene Tilton), son père Jock (Jim Davis) et sa mère Miss Ellie (Barbara Bel Geddes) !

La famille Ewing : Sue Ellen (Linda Gray), JR (John Ross) (Larry Hagman), Jock (Jim Davis), Pamela (Victoria Principal), Bobby (Patrick Duffy), Ray Krebs (Steve Kanaly) et au premier plan : Lucy (Charlene Tilton) et Miss Ellie (Barbara Bel Geddes)
La famille Ewing : Sue Ellen (Linda Gray), JR (John Ross) (Larry Hagman), Jock (Jim Davis), Pamela (Victoria Principal), Bobby (Patrick Duffy), Ray Krebs (Steve Kanaly) et au premier plan : Lucy (Charlene Tilton) et Miss Ellie (Barbara Bel Geddes)

Comme le dit si bien le site "Mots surannés", la série exposa aux Français moyens subjugués les codes du raffinement made in Amérique profonde  : moquette à poils géants, tables de marbre rose, cornes de vaches sur les capots de voiture et colonnes gréco-romano-baroques : "La classe à Dallas" !

Sources : wwww.mots-surannes.fr et www.rtl.fr

"C'est Belfast !" ou "Être Belfast", "C'est Beyrouth !" ou "Être Beyrouth", "C'est Sarajevo !" ou "Être Sarajevo" et "C'est Bagdad !" ou "Être Bagdad".

"C'est Bagdad !"

À chaque génération sa ville martyre : Belfast, Beyrouth, Sarajevo, Bagdad... l'horreur se déplace géographiquement au fil des années, faisant ainsi évoluer nos expressions.

Ces locutions interjectives parfaitement synonymes relèvent toutes du registre familier.

Et elles ont eu malheureusement eu tendance à se succéder au cours des 40 dernières années pour signifier, au sens figuré :

  • à tout le moins : c'est la pagaille totale !, c'est le bazar !, c'est le cirque !

On dit par exemple : "Après deux jours de fête, tu verrais mon appart' : c'est Belfast !".

Ou : "Tu aurais vu l'état de la place après le carnaval : c'était Beyrouth !".

  • voire : c'est l'horreur !, c'est un cauchemar !

On dit par exemple : "J'ai vu un reportage sur les attentats parisiens du 13 novembre 2015 : c'était vraiment Sarajevo !".

Ou : "Le train de passagers a déraillé en gare : c'était Bagdad !".

Elles font naturellement référence aux capitales de l'irlande du Nord (Belfast), du Liban (Beyrouth), de la Bosnie-Herzégovine (Sarajevo) et de l'Irak (Bagdag), quatre villes ravagées par des années de troubles et de guerres civiles :

  • De 1968 à 1998 pour Belfast,
1969 : Belfast ravagée
1969 : Belfast ravagée
  • de 1975 à 1990 pour Beyrouth,
"C'est Berouth !"
Beyrouth ravagée
  • du 6 avril 1992 au 29 février 1996 pour Sarajevo, dont le siège de 1 425 jours par les forces serbes a fait plus de 11 000 morts et pulvérisé le record du durée du siège de Léningrad redevenue Saint-Pétersbourg depuis le 6 septembre 1991 (872 jours, du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944).
Sarajevo ravagée durant la guerre civile
Sarajevo ravagée
  • et depuis 2003 pour Bagdad.
"C'est Bagdad !"
Bagdad ravagée

Source : wikipedia.org

"Tous les chemins mènent à Rome".

Cette expression du langage courant est une expression proverbiale d'origine latine pouvant avoir différentes significations et relever de différents contextes selon l'époque où l'on se situe : géopolitique, religieux ou philosophique.

  • de nos jours, elle relève de la philosophie et signifie, au sens figuré : il existe une multiplicité de moyens pour parvenir à une même fin. Autrement dit, on peut atteindre un objectif ou obtenir un résultat de différentes manières, même si certaines peuvent parfois se révêler plus longues et plus complexes que d’autres.
  • dans l'Antiquité, elle relevait de la géopolitique et évoquait, au sens propre, le réseau routier de l'Empire romain, dont toutes les voies convergeaient vers Rome, où Auguste avait fixé le point zéro des routes impériales, permettant de calculer les distances, depuis Rome, des principales villes de l'Empire.

De fait, à l'époque, toutes les routes impériales menaient donc à Rome.

Les voies romaines impériales en Italie, qui, toutes, mènent à Rome
Les voies romaines impériales en Italie, qui, toutes, mènent à Rome
  • au Moyen Âge, elle relevait de la religion, Rome, la cité du Pape étant devenue la principale destination des pèlerinages chrétiens, à la suite de la domination arabe de Jérusalem (640) et jusqu'au début du culte de saint Jacques, à Compostelle (Galice) (Espagne), au Xe siècle.

On avait alors attribué au pèlerin se rendant à Rome le sobriquet de "Romieu", "Roumieu" ou "Romée".

Et les Musulmans appelaient tous les Chrétiens "Roumieh" ou "Roumi", un mot qui a perduré jusqu'à l'époque contemporaine.

Sources : wiktionary.org, wikipedia.org, www.expressio.fr et www.larousse.fr

"Paris ne s'est pas fait en un jour", "Paris ne s'est pas faite en un jour", "Rome ne s'est pas fait en un jour" ou "Rome ne s'est pas faite en un jour".

Ces différentes expressions proverbiales signifient : il faut du temps pour accomplir un projet important.

Elles s'apparentent, par le sens, à l'expression proverbiale, en forme d'idiotisme animalier : "Petit à petit, l'oiseau fait son nid".

Mais celle-ci s’emploie plutôt à propos d'un processus en en cours, alors que "Paris ne s'est pas fait en un jour", "Paris ne s'est pas faite en un jour", "Rome ne s'est pas fait en un jour" ou "Rome ne s'est pas faite en un jour" sont davantage utilisées pour quelque chose de terminé.

"Outre-Quiévrain".

J'aime beaucoup cette locution adverbiale, qui signifie :

  • en Belgique, pour les Français,
  • et en France, pour nos amis Belges.

Et ce, en référence à la commune belge de Quiévrain, située en Wallonnie, dans la province du Hainaut, sur la frontière franco-belge.

Localisation de la ville frontalière belge de Quiévrain, face à la ville française de Quiévrechain (59)
Localisation de la ville frontalière belge de Quiévrain, face à la ville française de Quiévrechain (59)

"La Tour de Babel" et "Une tour de Babel".

  • La Tour de Babel est d'abord une tour mythique dont l'histoire nous est contée dans la Bible (XI, 1-9), dans le chapitre 11 du livre de la Genèse.

Selon le récit biblique, la Tour de Babel serait un immense monument que les hommes tentèrent de construire à Babel (nom hébreu de Babylone) dans le but de l'escalader et d'atteindre le ciel.

  • Mais, par extension, une tour de Babel est :
    • un lieu où règne le bruit et la confusion et où les gens ne se comprennent pas.
    • Ou un lieu multiculturel où de nombreuses langues sont parlées.

Source : www.linternaute.fr