"L'AFNOR".

Cet acronyme désigne l'Association Française de NORmalisation, l'organisme représentant la France auprès de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) et du CEN (Comité Européen de Normalisation)

La pandémie de maladie à coronavirus 2019 du printemps 2020 a, je crois, largement contribué à faire connaître le nom de cet organisme, jusqu'alors relativement peu connu du grand public.

Créé le 22 juin 1926, son nom figurait pourtant depuis sur de très nombreux produits.

Mais c'est, je crois, l'établissement de la norme AFNOR SPEC S76-001, du 27 mars 2020, concernant les masques de protection alternatifs (fabriqués soit-même ou DIY) en tissu et lavables, qui a véritablement popularisé le nom de cette vénérable institution auprès du plus grand nombre.

Souvenirs personnels

À titre personnel, j'ai découvert cet organisme en 1978, à l'occasion d'un petit boulot d'été dans la société où travaillaient mes parents.

Àgé de dix-sept ans, on m'avait en effet demandé de mettre en place un classement des dossiers fournisseurs à l'aide de dossiers suspendus. Et comme l'entreprise comptaient plusieurs milliers de fournisseurs et que la tâche s'annonçait ardue, j'avais pris contact avec l'AFNOR afin de connaître les règles de classement en vigueur.

Car il n'y avait évidemment pas à l'époque de sites internet sur lesquels se renseigner et, même dans cette importante société, l'informatique était encore balbutiante et ne servait guère qu'aux ressources humaines et à la comptabilité. Ce qui m'a tout de même permis d'être parmi les premiers jeunes français à pouvoir commencer à tapoter sur un clavier !

Bref : j'avais ainsi appris que - tel Monsieur Jourdain maîtrisant la prose sans même le savoir - je pratiquais déjà, de manière intuitive, le classement alphabétique AFNOR depuis des années avec mes collections de livres.

En ne tenant pas compte, notamment, des articles figurant au début des titres. Ce qui évite de se retrouver avec 30 à 60% de ses livres (ou films, s'il s'agit de cassettes vidéo ou de DVD) classés à "D" (pour "De" et "Des"), "L" (pour "La", "Le" ou "Les") et "U" (pour "Un" ou "Une")...

Près de vingt ans plus tard, je me trouve un samedi après-midi chez des amis, dont la fille de 3 ans a exactement le même âge que la mienne et que nous voyons donc régulièrement, afin qu'elles jouent ensemble.

Nous discutons entre adultes dans la cuisine devant un cappuccino, tandis que les fillettes jouent dans le salon.

Soudain, un son incroyablement élevé en provenance du salon nous fait sursauter et renverser nos tasses ! Nous nous précipitons dans ladite pièce, pour découvrir les deux gamines plaquées contre le canapé, brandissant des coussins devant leur visage, afin de se "cacher"...

Mon ami se rue vers sa chaîne haute-fidélité, afin de l'éteindre, et s'en prend aussitôt à sa fille pour la sermonner, tandis que je fais de même avec la mienne.

Celle-ci est toute penaude, car c'est elle qui a joué avec le bouton du volume, qu'elle a tourné à son maximum, avant d'actionner celui de mise en marche... ce que ne manque pas de dénoncer sa petite copine.

Mais, tandis que je fais la leçon à ma fille, celle de mes amis en rajoute une couche en ajoutant : "Et en plus elle a mis tout l'bazar dans mes cassettes de Disney !".

Cassettes VHS Disney

Ce que confirme aussitôt son père : "Oui c'est vrai, ça Jean-Pierre : ta fille a complètement dérangé tous les films : ils sont complètement en désordre alors que je les avais moi-même reclassé hier soir...".

Un peu agacé, car - d'où je suis, en tous cas - la vidéothèque en question me semble plutôt très correctement rangée, je le prie d'accepter mes excuses si ma fille a dérangé son classement... Tout en lui signalant que cela me semble assez étonnant, compte tenu de la rigueur avec laquelle elle range scrupuleusement tous ses jeux, jouets, livres et cassettes et respecte le classement que j'effectue chez nous...

Sur quoi ma fille rétorque de sa voix de stentor : "C'est même pas vrai que j'ai mis tout l'bazar : c'est eux qui z'ont tout rangé en bazar et c'est moi qu'a tout rangé bien dans l'ordre !".

Comme je vérifie l'ordre de classement des films d'animation en question, je constate qu'elle dit vrai et fait remarquer à mon ami que les cassettes sont en effet parfaitement classées.

- "Mais non - m'affirme t-il alors - regarde : LA belle au bois dormant et LA belle et la bête sont juste avant BLanche Neige et les sept nains !".

- "Eh bien oui, c'est parfaitement normal : elles sont classées AFNOR ; sans tenir compte des articles du début, qui faussent tout, puisque tu te retrouves avec énormément des titres commençant par L pour La, Le ou Les....".

- "OK ! Et tu veux me faire croire que ta fille de trois ans SAIT DÉJÀ LIRE ET qu'elle connaît le classement AFNOR ?".

Et celle-ci de répondre elle-même : "Je sais pas lire ! Mais c'est pas compliqué pour ranger les cassettes ici parce que c'est toutes les mêmes que chez mon papa !".

CQFD.

Les chiens ne font pas des chats !

2 réflexions au sujet de “"L'AFNOR".”

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