"Scier la branche sur laquelle on est assis".

Cette locution verbale relève du langage courant.

Elle fait naturellement référence, au sens propre, à la personne qui par bêtise, provoquerait sa propre chute, en sciant elle-même la branche d'un arbre sur laquelle elle serait assise.

Et elle signifie par conséquent, au sens figuré ; se faire du tort à soi-même ; compromettre sa propre situation par des actions inconsidérées ; supprimer ou affaiblir délibérément un soutien indispensable ; s'attaquer à une situation dont on bénéficie pourtant.

On dit par exemple : "Attention : à trop vouloir augmenter ainsi tes prix, tu risques d'affaiblir les finances de tes clients et de scier la branche sur laquelle tu es assis".

Et l'on utilise également l'idiotisme corporel : "Se tirer une balle dans le pied".

Sources : www.linternaute.fr, www.expressio.fr, www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et wiktionary.org

"Frapper un noeud" ou "Pogner un noeud".

Ces curieuses locutions verbales québecoises appartiennent au registre familier.

Et - à l'instar de notre formule "Tomber sur un os" - elles signifient, au sens figuré : rencontrer une difficulté imprévue, un obstacle insurmontable.

Elles évoquent en effet une personne qui, sciant du bois, tombe sur un noeud, ce qui lui complique inévitablement la tâche.

 

Un noeud dans un tronc d'arbre
Un noeud dans un tronc d'arbre

Source : wiktionary.org

"Jeter le manche après la cognée" et "Il ne faut pas jeter le manche après la cognée" ou "Il ne faut jamais jeter le manche avant la cognée".

Il ne faut pas jeter le manche après la cognée

J'aime beaucoup cette expression proverbiale française du registre désuet, qui remonte au XVIIe siècle et signifie :

  • "Jeter le manche après la cognée" : abandonner ou renoncer par découragement parce que l’on a rencontré un obstacle ou des difficultés.
  • et "Il ne faut pas jeter le manche après la cognée" ou "Il ne faut jamais jeter le manche avant la cognée" : il est plus sage de conserver son sang-froid et son courage face aux problèmes, en poursuivant avec persévérance la tâche entreprise ou le but fixé.

La "Cognée" est en effet un substantif féminin désignant une variété de haches, ou simplement la pièce métallique coupante de l’extrémité d’une hache, comme dans ce proverbe.

Et ce proverbe fait référence à une fable de Jean de La Fontaine, "Le Bûcheron et Mercure", première fable du livre V du premier recueil de ses célèbres Fables, édité en 1668.

La cognée d'un bûcheron en train d'abattre un arbre, était tombé dans une eau profonde après s'être malencontreusement détaché du manche. Dépité et jugeant qu'il ne pourrait récupérer son fer, le bûcheron, au lieu d'essayer de le retrouver, jeta aussi le manche, considéré comme devenu inutile, et renonça à son travail.

"Un Bûcheron perdit son gagne-pain,
C'est sa cognée ; et la cherchant en vain,
Ce fut pitié là-dessus de l'entendre.
Il n'avait pas des outils à revendre.
Sur celui-ci roulait tout son avoir.
Ne sachant donc où mettre son espoir,
Sa face était de pleurs toute baignée.
O ma cognée ! ô ma pauvre cognée !
S'écriait-il, Jupiter, rends-la-moi ;
Je tiendrai l'être encore un coup de toi".

Sources : l-express.ca et wikipedia.org