"Dominique Zardi".

Il s'agit du nom d'artiste de l'acteur français Émile Cohen-Zardi, né le 2 mars 1930 et mort d'un cancer le 13 décembre 2009.

Écrivain, journaliste et auteur de chansons français, cette "gueule" du cinéma français, abonné aux seconds rôles, a fait les belles heures du cinéma pendant une soixantaine d’années où il est apparu dans des centaines de films, notamment chez Claude Chabrol, Pierre Granier-Deferre ou Jean-Pierre Mocky, dont il fut l'acteur fétiche.

Certains disent 300, d’autres 500 ou 600... en 64 ans de carrière. Je me permets cependant d'émettre une certaine réserve à ce sujet car Wikipedia, par exemple, annonce "Apparaissant dans plus de 600 films", mais ne cite dans sa "Filmographie complète" "que" 284 films et 72 téléfilms ou feuilletons...

Passionné de boxe, Zardi avait dirigé un journal consacré à sa passion, la revue des sports et des spectacles "Euro Boxe Show".

Et écrit une dizaine d'ouvrages où il racontait sa vie d'acteur.

Le premier film où l’on a pu apercevoir les yeux pétillants de Zardi est "Malaria" (1943), de Jean Gourguet. Et le dernier fut Le Bénévole (2007) de Jean-Pierre Mocky. Ce dernier faisait toujours appel à Zardi dans ses films. C’est simple, dans les années 2000 l’acteur n’a pratiquement travaillé que pour Mocky (huit films en huit ans) !

Sa fiche Wikipedia rappelle cette anecdote qui le définit parfaitement : "Lors d’une conférence de presse, une critique de cinéma avait demandé à André Hunebelle pourquoi il engageait des seconds couteaux comme Henri Attal et Dominique Zardi. Dominique Zardi lui répondit par une citation de Raimu : "Ce qui donne le goût au gigot, c’est la pointe d’ail. Eh bien, nous sommes la pointe d’ail qui donne le goût au gigot."

Assurément, cette pointe d’ail a donné du goût à bien des mets qui sans cela auraient été insipides !

Dominique Zardi, l'un des seconds rôles les plus employés du cinéma français

Mais Zardi n’était pas qu'un comédien d’appoint. Il avait son style, toute de froideur apparente, de tension, de nervosité. Et d’humour décalé. Acteur physique et burlesque, parfois. Et parfois inquiétant.

Abonné au rôle de petites frappes , Zardi apparaît dans nombre de grands films du cinéma français : outre Mocky ("La grande frousse", "Un drôle de paroissien", etc.) et Chabrol ("Le Scandale", "Les Biches", "Le Boucher", etc.), on le retrouve ainsi chez Granier-Deferre ("La Métamorphose des cloportes", "Paris au mois d’août", etc.), Godard ("Pierrot le fou", "Une femme et une femme", "Masculin féminin"), Costa-Gavras ("Compartiment tueurs") ou Claude Sautet ("Max et les ferrailleurs", "Les Choses de la vie"). Et il apparaît dans "Fantômas" d’André Hunebelle, dans "Le Doulos" de Jean-Pierre Melville, ou dans "Délicatessen" de Jeunet et Caro...

Bref : Zardi c’est nous ! C’est notre histoire, notre identité.

Il était populaire parce qu’il était issu du peuple. Il témoigne que dans les années 50, 60 et 70, les maisons de productions se souciaient d’engager des comédiens qui parlaient le langage de la rue.

Le "cinéma de papa", comme l’appelle avec une pointe de condescendance les tenants du bon goût, empruntait aux conversations des bistrots, cette académie de la langue vivante. Le cinéma populaire tel qu’il existait à cette époque s’appuyait sur ce génie des mots et de la répartie. Le "bon peuple" se retrouvait dans ce mélange de canaillerie et d’élégance dont Michel Audiard fut bien évidemment le grand maître.

L'acteur français Dominique Zardi

Nous sommes certainement très nombreux à adorer cette incroyable réplique de Zardi - taillée sur mesure par Audiard - dans son film de 1968 "Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages" :

- Bernard Blier : "J’ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier. L’aigle va fondre sur la vieille buse",
- Un figurant, jouant le rôle d’un porte-flingue, confie à son collègue joué par Zardi : "C’est chouette ça, comme métaphore",
- Zardi lui répond : C’est pas une métaphore, c’est une périphrase,
- Son collègue : "Oh, fait pas chier !",
- "Ça, c’est une métaphore" rétorque alors Zardi.

P.-S. : ainsi que me l'a très justement fait remarquer un lecteur, si Dominique Zardi - né Émile - s'était appelé François, il aurait pu faire carrière dans la chanson : "François Zardi" est un excellent nom d'artiste pour chanter en France.

Explication du calembour
Le calembour résulte de l’homophonie entre les noms « François Zardi » et « Françoise Hardy ».

Sources : www.agoravox.fr et wikipedia.org

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