"Être jeté aux oubliettes", "Jeter aux oubliettes" ou "Tomber aux oubliettes".

Une oubliette

Ces différentes locutions verbales relèvent du langage courant.

Et elles signifient, au sens figuré :

  • "Être jeté aux oubliettes" : être oublié de tous, disparaitre,

 

  • "Jeter aux oubliettes" : plonger dans l'oubli, faire disparaître,

 

  • "Tomber aux oubliettes" : sombrer dans l’oubli, tomber dans l'oubli ; être progressivement oublié de tous.

Elle nous vient en droite ligne du Moyen Âge, puisque les "Oubliettes" étaient alors de petites pièces isolées, situées au coeur des châteaux forts médiévaux, sous le donjon, c’est à dire la tour principale du château, dans de grandes salles souterraines.

Ces petites pièces sans portes ni fenêtres n'étaient accessibles la plupart du temps que par une trappe et une échelle. Et pouvaient ainsi servir de grenier pour stocker les réserves de nourriture à l'abri des rongeurs ou des insectes.

Une oubliette

Et non pas, comme l'historiographie officielle du XIXe siècle nous l'a longtemps fait croire, en raison d'une malheureuse erreur d'interprétation des cachots souterrains ou des fosses, dans lesquels on enfermait les condamnés à la prison perpétuelle et où les seigneurs précipitaient ceux dont ils voulaient se débarrasser secrètement..

Sources : wiktionary.org, www.chosesasavoir.com et www.lumni.fr

"Fieffé"

Cet adjectif nous vient en droite ligne du Moyen Âge, puisqu'il signifie :

  • au sens propre "pourvu d'un fief",
  • et au sens figuré "possédant au plus haut degré un défaut, un vice".

C'est naturellement dans cette seconde acception qu'il peut m'arriver de l'utiliser occasionnellement dans J'aime les mots.

On dit par exemple : "Vous êtes un fieffé menteur !".

"Un fief".

Ce mot signifie :

  • au sens propre, au Moyen Âge, un domaine concédé par le seigneur à son vassal (le feudataire), en contrepartie de certains services.

Il s'agit de l'institution fondamentale de la féodalité, qui en tire du reste son nom !

  • et, de nos jours, au sens figuré, un domaine ou un territoire sur lequel quelqu'un règne en maître, dirige.

On parle par exemple de "Fief électoral" pour Jacques Chirac en Corrèze (19) ou François Mitterrand dans la Nièvre (58)

"Après lui, on peut tirer l'échelle" ou "Après cela, il faut tirer l'échelle".

Cette expression du registre familier signifie de nos jours, au sens figuré, :

  • il a si bien fait quelque chose que nul ne pourra faire mieux,
  • ou cela est tellement imprévu, déconcertant, surprenant qu'on ne peut rien imaginer au-delà.

Mais l'origine de cette expression remonte au Moyen Âge, où lorsque l'on exécutaient plusieurs condamnés par pendaison, on pendait toujours celui jugé le plus coupable en dernier lieu.

Avant de pouvoir tirer l'échelle qui avait permis aux condamnés de monter au gibet, cette structure, généralement en bois, utilisée pour les exécutions par pendaison.

Source : wikipedia.org

"Jeux de mains, jeux de vilains".

Ce proverbe, généralement employé à l'encontre des enfants turbulents et bagarreurs, trouve son origine au Moyen Âge, où il était alors utilisé en référence aux "vilains" - personnes de basse condition, et de manière plus générale paysans -, dont les disputes ou querelles se finissaient souvent en véritables bagarres.

Les vilains avaient en effet coutume d'échanger, par taquinerie, des coups légers, mais qui pouvaient aisément dégénérer en combats ; lesquels s'effectuaient alors à mains nues, les armes étant alors l'apanage des nobles.

Le mépris social initialement attaché à ce proverbe s’est effacé avec le temps et il signifie simplement de nos jours qu'il n'est pas beau de se battre et que les bagarres sont le propre des voyous.

Source : wiktionary.org, www.linternaute.fr et www.pierrefeuilleciseaux.fr

"Un redresseur de torts".

Cette locution nominale désigne :

  • autrefois, un chevalier errant se faisant un devoir de secourir et de venger les victimes de l’injustice ou de la violence (registre désuet),
  • et de nos jours, de façon ironique, dans le registre familier : un individu prétendant réparer les injustices ; ayant la manie de vouloir réformer, corriger les autres.

On dit par exemple : "En rédigeant J'aime les mots, dans lequel je m'efforce de combattre l'utilisation des anglicismes ou la dégénerescence de notre niveau de langue, je sais bien que l'on risque de traiter de redresseur de torts" !

Sources : www.linternaute.fr et wiktionary.org