"Bardé de diplômes".

Cette locution adjectivale est utilisée pour désigner une personnes possédant de nombreux diplômes ou qualifications.

Elle nous vient du Moyen Âge et du domaine militaire.

A partir du XVe siècle, lors des combats et des tournois, les chevaux ont commencé à être équipés de "bardes", une carapace en métal qui complétait l’armure des chevaliers.

Des chevaux bardés

Celle-ci tirait son nom de l’arabe "barda", qui faisait référence au bât, la couverture posée sous une selle pour préserver le dos de l’animal.

Ainsi, "être bardé" signifiait être protégé contre le danger. Par extension, l’expression a été reprise dans le monde professionnel, en référence à une personne dont l’avenir est sécurisé grâce à sa formation.

Aujourd’hui, ce terme est également employé pour parler d’une viande "bardée" (entourée de lard).

De la viande bardée

Ou du "bardage" qui recouvre un bâtiment.

Le bardage d'un bâtiment

Source : www.cnews.fr

"Un homme lige".

Cette locution nominale désigne :

  • au sens propre, au Moyen Âge : un vassal possesseur d'un fief ; une personne faisant serment d'allégeance à un suzerain en échange de la possession d'un fief,

Un homme-lige et son suzerain

  • et de nos jours, dans le registre soutenu : une personne entièrement dévouée à une cause, une personne ou un groupe, et comme inféodée à lui.

On dit par exemple : "Kadyrov est l'homme lige de Poutine".

Source : www.larousse.fr

"Nenni" et "Que nenni".

J'aime beaucoup ces deux formules interjectives héritées de l'époque médiévale, qui relèvent de nos jours du registre désuet.

  • "Nenni" est une expression négative employée dans les réponses pour marquer un refus catégorique ou encore par plaisanterie.

On dit par exemple : "Tu veux bien me masser ce soir mon chéri ?" Nenni !".

  • et "Que nenni" est une expression signifiant : "Que non", "Pas du tout", "Absolument pas".

On dit par exemple : "Dois-je comprendre que tu as décidé de faire la vaisselle pour une fois ?" "Que nenni !".

Source : wikyionary.org

"Saler la soupe".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme alimentaire relève du registre familier.

Utilisée par les coureurs cyclistes, elle signifie, au sens figuré : prendre un excitant, des "vitamines", autrement dit se doper.

On dit par exemple, d'un coureur moyen ayant effectuée une course exceptionnelle : "Tiens, il a du saler la soupe celui-là".

Mais on utilise également, toujours au sens figuré, la formule : "Charger la chaudière" ou "Se charger".

Ne dites pas : "Faire allégeance" !

Mais : "PRÊTER allégeance" !

L'allégeance est l'obligation de fidélité et d'obéissance qui incombe à une personne envers la nation à laquelle elle appartient et le souverain dont elle est sujette.

Et, par extension : une manifestation de soutien, voire de soumission envers une personne ou un groupe.

"Une levée de boucliers".

Une levée de boucliers

Cette locution nominale féminine en forme d'idiotisme militaire relève du langage courant.

Et elle désigne :

  • au sens propre, dans l'Antiquité :une démonstration par laquelle les soldats romains témoignaient leur résistance aux volontés de leur général,
  • et au sens figuré : une manifestation d’opposition violente et générale d’un groupe vis-à-vis d’une autorité ou d’une personne dont on critique les décisions, les opinions, etc. ; un tollé.

Source : wiktionary.org

"Monter sur ses grands chevaux".

Cette étrange locution verbale en forme d'idiotisme animalier signifie, au sens figuré : s'énerver, se mettre en colère, hausser le ton, menacer ; être hautain, prendre son interlocuteur de haut.

Il s'agit d'une expression d'origine à la fois militaire et moyenâgeuse.

Au Moyen Âge, en effet, les chevaux les plus grands et les plus robustes étaient utilisés comme "chevaux de bataille" ou "destriers" (appelés ainsi parce qu'ils étaient tenus de la main droite par l'écuyer lorsque les chevaliers ne les montaient pas).

Deux chevaliers en armure sur leurs destriers (reconstitution)

Et cela pour de nombreuses raisons :

  • pouvoir porter un chevalier combattant avec une lourde armure lors des batailles,
  • donner fière allure aux chevaliers et constituer un symbole de puissance,
  • et leur permettre d’observer le champ de bataille et de dominer leurs adversaires.

L'expression "Partir sur ses grands chevaux" était donc, à l'époque, utilisée au sens propre et signifiait simplement "Partir à la bataille sur de grandes montures".

Des chevaliers du Moyen Âge, "montés sur leurs grands chevaux" au sens propre

Sources : www.projet-voltaire.fr, www.linternaute.fr et wiktionary.org

"Mettre sa main au feu".

"Mettre sa main au feu" (© Ça m'intéresse)

"Cette locution verbale appartient au langage courant.

Et elle signifie, au sens figuré : être sûr de quelque chose ; affirmer, assurer énergiquement, fermement quelque chose ; soutenir une idée, une opinion avec ferveur, par tous les moyens ; et montrer la force de sa conviction en acceptant d'en répondre à ses risques et périls.

On dit par exemple : "C'est vrai mon chéri qu'il s'agit de ton assistante . Car elle semble n'avoir qu'à peine 20 ans et ne pas parler le français. J'aurais mis ma main au feu qu'il s'agissait d'une prostituée !".

Ou : "Je mettrais ma main au feu que la Macédoine du Nord, pour sa première participation au championnat d'Europe de football, en juin et juillet 2021, ne parviendra pas en demi-finale".

L'expression fait référence au Moyen Âge, une période durant laquelle l'une des manières de rendre la justice consistait à soumettre l’accusé à l’épreuve du feu (généralement un fer rouge) du jugement de Dieu (ou "Ordalie"). Cela consistait par exemple à saisir avec la main droite une barre de fer rougie au feu et à la porter pendant une dizaine de pas. Ou à placer la main dans un gantelet de fer également rougi au feu. La main était par la suite bandée dans un sac de cuir scellé par le juge. Pour savoir si l'accusé était coupable ou innocent, on regardait trois jours plus tard l'évolution de la plaie. Une "belle" plaie, correctement cicatrisée était considérée comme synonyme d'innocence. Une vilaine plaie au contraire prouvait la culpabilité ; la sentence étant proportionnelle à l'état de la plaie !

Mais inutile de préciser que - les miracles étant peu fréquents - les "belles" plaies se faisaient rares.

Instaurée par les Francs au VIème siècle, cette pratique barbare sera interdite par un édit de Saint Louis, en 1258.

Sources : www.expressio.fr, wiktionary.org,www.caminteresse.fr et www.historia.fr

"Un triste sire".

J'aime beaucoup cette locution nominale polysémique désignant, selon le contexte :

  • un homme triste, peu réjouissant, morose.

On dit par exemple : "Il ne faut pas compter sur ce triste sire pour égayer nos soirées !".

  • un individu peu recommandable, peu estimable, moralement douteux, méprisable ; un sale individu.

On dit par exemple : "Je n'ai aucune estime pour les tristes sires de votre espèce !".

Sources : www.linternaute.fr , www;cnrtl.fr et dictionnaire.sensagent.leparisien.fr

"Mettre les pieds dans le plat".

Cette locution verbale du registre familier qui doit interloquer nos amis étrangers signifie, au sens figuré : commettre une bévue grossière, une gaffe, une bourde, un grave impair, créant ainsi une situation embarrassante.

Par exemple :

  • en abordant une question délicate avec une franchise brutale,
  • en abordant un sujet délicat sans détour,
  • en commettant une indiscrétion impardonnable,
  • en évoquant gauchement un sujet épineux,
  • en parlant sans ménagement,
  • en disant une chose brutalement, par mégarde et manque de tact.

Sources : lemondedufrancais.com, www.linternaute.fr, www.expressio.fr

"Mettre les petits plats dans les grands".

Cette expression du langage courant signifie, au sens figuré :

  • préparer à grands frais un repas qui sort de l'ordinaire pour recevoir un hôte.

On dit par exemple : "Ma grande-tante vient dîner chez moi samedi. Il va falloir que je mette les petits plats dans les grands".

  • et par extension :
    • mettre tout en oeuvre pour plaire ou pour éblouir quelqu'un ; accueillir somptueusement, ne pas lésiner sur les moyens.

On dit par exemple : "Le président du groupe va venir visiter notre usine le mois prochain. Le directeur va mettre les petits plats dans les grands".

    • préparer un événement le mieux possible, faire le maximum pour recevoir au mieux.

On dit par exemple : "Pour les Jeux olympiques" de 2024, la ville de Paris (75) va mettre les petits plats dans les grands".

Sources : www.expressions-francaises.fr, wiktionary.fr, dictionnaire.reverso.net, www.larousse.fr  et www.languefrancaise.net

"La vengeance est un plat qui se mange froid";

Cette expression en forme d'idiotisme alimentaire signifie, au sens figuré : il est plus efficace et plus satisfaisant d'attendre relativement longtemps pour se venger plutôt que de réagir "à chaud", dans l'instant.

On dit par exemple : "Pendant des années, le réalisateur français Luc Besson adressait le numéro du "Film français" indiquant les recettes de ses nouveaux films à succès tels que "Le grand bleu", "Nikita" ou "Le cinquième élément" (en les surlignant) au malheureux banquier qui avait refusé de l'aider à financer son premier film, des années plus tôt. La vengeance est un plat qui se mange froid !".

L'hebdomadaire français "Le film français"
L'hebdomadaire français "Le film français"