"Un aître", "Être", "Un être" et "Un hêtre".

Ces quatre termes homophones n'ont naturellement pas les mêmes significatications :

  • "Un aître" est un substantif masculin relevant de registre soutenu, qui, selon le contexte :
    • nous vient du latin "atrium" ("cour intérieur") et désigne :
      • un passage libre devant un bâtiment (généralement une église) et servant de cour, de parvis, de vestibule ou de porche,
      • et en particulier : un terrain libre servant de cimetière près d'une église ou une galerie couverte entourant un cimetière,
L'aître Saint-Maclou, un ancien aître charnier datant du XVIe siècle, situé au numéro 184, rue de Martainville, à Rouen (76) ; un des rares exemples d'ossuaire de ce type subsistant en Europe
L'aître Saint-Maclou, un ancien aître charnier datant du XVIe siècle, situé au numéro 184, rue de Martainville, à Rouen (76) ; un des rares exemples d'ossuaire de ce type subsistant en Europe
    • ou nous vient du latin "extera" ("ce qui est à l'extérieur") et désigne : l'agencement d’une maison, la disposition des diverses parties d’une habitation (le mot s'écrit également "Un être"),
  • "Être" est l'un des deux verbes auxiliaires français et relève du langage courant,
  • "Un être" est un substantif masculin relevant du langage courant désignant, selon le contexte :
    • tout ce qui vit et, spécialement, individu d'une espèce animale ; créature,

On dit par exemple : "Pas un être vivant à l'horizon".

    • une personne, un individu,

On dit par exemple : "Déplorer la mort d'un être cher".

    • la nature profonde de quelqu'un,

On dit par exemple : "Être bouleversé jusqu'au fond de l'être".

    • le fait d'être ; l'existence,

On dit par exemple : "L'être et le paraître".

    • ou : l'agencement d’une maison, la disposition des diverses parties d’une habitation (le mot s'écrit également "Un aître"),
  • et "Un hêtre" est un substantif masculin relevant du langage courant désignant : un arbre des forêts tempérées, au tronc puissant et élancé, à écorce très fine et à petite feuilles ovales caduques.

Un hêtre (© Pépinières Lecomte)Des feuilles de hêtre

Sources : www.cnrtl.fr, www.larousse.fr et www.lemonde.fr

 

À l'image du verbe "Avoir" et du nom masculin "Un avoir" (ou du verbe "Être" et du nom masculin "Un être"), il existe en français au moins 63 cas de mots pouvant être tout à la fois un verbe et un nom masculin !

Je vous mets pourtant au défi d'en citer ne serait-ce qu'une vingtaine.

Et cela, alors même que vous les connaissez probablement tous, ou presque !

Il y a tout d'abord les 48 qui suivent :

  • "Aller" et "Un aller",
  • "Baiser" et "Un baiser",
  • "Baisser" et "Un baisser" (de rideau, au théâtre),
  • "Boire" et "Le boire",
  • "Boucher" ou "Un boucher",
  • "Bûcher" et "Un bûcher,
  • "Clocher" (registre familier) et "Un clocher",
  • "Cocher" et "Un cocher",
  • "Conseiller" et "Un conseiller",
  • "Coucher" et "Le coucher" ou "Un coucher" (de soleil),
  • "Déjeuner" et "Le déjeuner" ou "Un déjeuner",
  • "Devenir" et "Le devenir",
  • "Devoir" et "Le devoir" ou "Un devoir",
  • "Dîner" et "Le dîner" ou "Un dîner",
  • "Dire" et "Un dire",
  • "Foutre" et "Le foutre" (registre vulgaire),
  • "Goûter" et "Le goûter" ou "Un goûter",
  • "Jeter" et "Un jeter" (de canapé),
  • "Lâcher" et "Un lâcher" (de ballons ou de gibier),
  • "Lancer" et "Le lancer" ou "Un lancer" (de fusée, de navire, ou à la pêche),
  • "Lever" et "Le lever" ou "Un lever" (de rideau ou de soleil),
  • "Manger" et "Le manger" (registre populaire),
  • "Marcher" et "Un marcher" (au basket-ball),
  • "Médailler" et "Un médailler",
  • "Naufrager" et "Un naufrager",
  • "Noyer" et "Un noyer" (l'arbre),
  • "Officier" et "Un officier",
  • "Paraître" et "Le paraître",
  • "Parler" et "Un parler",
  • "Pêcher" et "Un pêcher" (l'arbre),
  • "Plancher" et "Un plancher",
  • "Pouvoir" et "Le pouvoir" ou "Un pouvoir",
  • "Quiller" et "Un quiller",
  • "Radier" et "Un radier",
  • "Ravoir" et "Un ravoir",
  • "Relâcher" et "Un relâcher",
  • "Se repentir" et "Un repentir",
  • "Rire" et "Le rire" ou "Un rire",
  • "Savoir" et "Le savoir" ou "Un savoir",
  • "Souper" et "Le souper" ou "Un souper",
  • "Sourire" et "Le sourire" ou "Un sourire",
  • "Se souvenir" et "Un souvenir",
  • "Tendre" et "Un tendre"
  • "Tomber" et "Le tomber" (d'une robe) ou "Un tomber" (de rideau),
  • "Toucher" et "Le toucher" (le sens) ou "Un toucher" (de balle, ou d'un tissu),
  • "Vivre" et "Le vivre" ("Le vivre et le couvert").

Mais également :

  • "Lire" et "Une lire" (l'ancienne monnaie italienne),

Ainsi que :

  • "Copier-coller" et "Un copier-coller,
  • "Lâcher prise" et "Un lâcher-prise",
  • "Petit-déjeuner" et "Un petit-déjeuner".

Ou :

  • "À valoir" et "Un à-valoir",
  • Faire valoir" et "Un  faire-valoir","
  • "Savoir être" et "Un savoir-être",
  • "Savoir faire" et "Un savoir-faire".

Ainsi que les 3  anglicismes suivants, qui présentent la particularité de se prononcer différemment, selon qu'il s'agit du verbe ou du substantif, la fin des verbes se prononçant "é" et la fin des substantifs "eur" :

  • "Racketter" et "Un racketter",
  • "Tuner" et "Un tuner".

Et, pour finir, les 4 cas suivants, dans lesquels il existe un verbe français et un substantif anglais homographes, c'est à dire s'écrivant de la même façon, mais se prononçant différemment :

  • "Corner" (verbe français) et "Un corner" (au football),
  • "Poster" (verbe français) et "Un poster",
  • "Reporter" (verbe français) et "Un reporter",
  • "Supporter" (verbe français) et "Supporter".

"Au sortir de" ou lorsque le verbe "Sortir" est utilisé comme nom.

"Au sortir de" est une jolie locution prépositive appartenant au registre soutenu.

Construite à partir du substantif masculin "Sortir", elle signifie :

  • au sens propre : au moment de la sortie, au moment où l'on sort ; à la sortie.

On dit par exemple : "Nous retrouverons le soleil au sortir de la forêt".

Ou : "Le soleil est de retour au sortir de l'hiver".

Une pâture à l'orée d'une forêt
Une pâture à l'orée d'une forêt
  • et par extension, au sens figuré : à l'issue de, à la fin de ; à la sortie.

On dit par exemple : "Au sortir de la guerre, le pays était ruiné".

Ou : "Mon bébé sera moins grognon au sortir de sa sieste".

Source : wiktionary

 

 

"Écaler" et "Écailler".

Ces deux verbes paronymiques du langage courant ne doivent pas être confondus :

  • "Écaler" signifie en effet :

Écaler un oeuf dur

    • ou : ôter l'écale de fruits durs, tels que les amandes, noix ou pistaches.

C'est à dire : les décortiquer.

Écaler des amandes
Écaler des amandes
Écaler des noix
Écaler des noix
  • tandis que "Écailler" signifie, selon le contexte :
Écailler un poisson
Écailler un poisson
    • gratter la peau d'un poisson cru avec un "écailleur", afin d'en enlever les écailles.
Un écailleur à poissons
Un écailleur à poissons
    • ouvrir des huîtres, ce qui est le métier de "l'écailler".
Écailler des huîtres
Écailler des huîtres
    • ou : faire tomber une peinture, un vernis, etc., en plaques minces.

On dit par exemple : "L'humidité a écaillé toutes les peintures".

Un mur peint tout écaillé

Sources : www.larousse.fr et wikipedia.org