"Arguer".

Ce verbe polysémique du registre soutenu signifie, selon le contexte :

    • déduire quelque chose de quelque chose, l'en tirer comme une conséquence ; conclure.

On dit par exemple : De ces témoignages on ne peut arguer que l'accusé est coupable.

    • accuser.

On dit par exemple : "La défense argue ce courrier d'être un faux".

    • prétexter ; alléguer quelque chose, tirer argument d’une chose, l'avancer en tant qu'argument.

On dit par exemple : "Arguant que la maladie à coronavirus 2019 ne pouvait être prévue, le gouvernement se considère comme affranchi de toute responsabilité".

    • plaider, constituer un argument en faveur de.

On dit par exemple : "Les documents fournis par notre concurrent arguent malheureusement en sa faveur".

Prononciation :

Attention : le "u" se prononce, comme dans les mots "Argument" ou "Argutie", car il fait partie intégrante du radical, comme pour les verbes "Huer" ou "Tuer".

On dit donc "ar-gu-é" ou "ar-gu-an".

Sources : wikipedia.org, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"J'abhorre", "J'abomine" et "J'exècre".

J'adore et jutilise beaucoup ces trois formes conjuguées à la première personne du singulier des verbes du registre soutenu "Abhorrer", "Abominer" et "Exécrer"(è-gzé-kré), qui signifient : j'ai en en horreur, je déteste au plus haut point.

 

"Un hiatus".

Ce mot latin du registre soutenu - qui se prononce "i-a-tus" et non "yatus" - désigne :

  • au sens propre :
    • dans le domaine linguistique, une succession de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes :
      • soit à l'intérieur d'un mot.

Par exemple : "AÉrer", "ÉOlienne" ou "rÉUssir".

      • soit à la frontière de deux mots :

Par exemple : "elle A Été" ou "il A Oublié".

    • et, dans le domaine médical, tout orifice anatomique de forme étroite et allongé.
  • et, au sens figuré, :
    • une coupure, une discontinuité, une interruption posant problème,
    • ou une contradiction dans une œuvre, un discours, une suite logique, une suite d'événements.

On dit par exemple : "On constate un hiatus entre les discours tenus et les réalisations concrètes".

Source : www.larousse.fr et wikipedia.org

"Une gageure".

Ce mot ne se prononce pas "Gajeure" mais "Gajure" !

Même si, comme nombre de ses confrères et de français, le journaliste français Bruno Duvic l'a encore prononcé ainsi lors du journal radiophonique de 13H du 22 mai 2019, sur la radio publique nationale France Inter.

Explication :

Le "e" de "GagEure" n'est en effet qu'un "e" muet du type de celui que l'on trouve dans des mots comme "PigEon" ou "VengEance".

Le mot "Gage", auquel se rapporte la "Gageure" se prononce "gaje" et non "gag".

Comme on souhaite que le second "g" de "Gageure" se prononce bien lui aussi comme un "j" et non pas pas "gue", on lui accole donc un "e" muet, afin de le prononcer "gaje-ure".

Sans ce "e", "Gageure" s'écrirait "Gagure"... et se prononcerait "ga-gure" !

CQFD.

A toutes fins utiles, je profite de l'occasion pour rappeler que ce terme de "Gageure" signifie :

  • au sens propre, une promesse que des personnes se font réciproquement de payer ce dont elles conviennent en gageant, c'est à dire en déposant quelque chose comme gage, qui sera attribué au gagnant en cas de contestation,
  • par extension, la chose gagée,
  • et, surtout, au sens figuré, auquel on l'emploie le plus souvent de nos jours : une action ou un projet étrange, qui semble constituer un véritable défi au bon sens, un pari pour le moins hasardeux.

On dit par exemple : "Réussir à être élu dans ce contexte constituerait une véritable gageure".

Source : wiktionary.org et christophecourtois.blogspot.com