"Le syndrome de Diogène" et "La syllogomanie".

L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène" (© Melody Ko for Boston University)

Ce syndrome a été décrit en 1975 par la gériatre états-unienne Allison N. Clark, pour caractériser un trouble du comportement conduisant à des conditions de vie négligées, voire insalubres.

Il comprend une forme extrême d'accumulation compulsive, appellée TAC (Trouble d'Accumultion Compulsive) ou "Syllogomanie", mais ne s'y limite pas.

L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène"L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène"

Ce nom de "Syndrome de Diogène", adopté en 1975, fait référence à Diogène de Sinope, le philosophe grec du IVe siècle av. J.-C., figure clé du cynisme et disciple d'Antisthène.

Diogène vivait dehors, dans un dénuement extrême, vêtu d'un simple manteau, et muni d'un bâton, d'une besace et d'une écuelle.

Dénonçant l'artifice des conventions sociales, il préconisait une vie simple, hors de la culture et de la civilisation grecques, plus proche de la nature.

Il se pliait à certaines restrictions susceptibles de lui apporter une plus grande indépendance vis-à-vis des biens matériels, une plus grande liberté morale.

Et se contentait pour dormir, d'une grande jarre renversée, couchée sur le flanc, ou d'un tonneau.

Le philosophe Diogène de Sinope vivant dans sa jarre renverséeLe philosophe Diogène de Sinope vivant dans son tonneau

Caractéristiques

Le syndrome associe entre autres :

  • une négligence parfois extrême de l'hygiène corporelle et domestique,
  • une accumulation d'objets hétéroclites, nommée également "Syllogomanie",
  • un déni de son état, et donc une absence de toute honte,
  • un isolement social selon les critères habituellement admis dans sa culture,
  • un refus d'aide, celle-ci étant vécue comme intrusive,
  • et une personnalité pré-morbide : soupçonneuse, astucieuse, distante, tendant à déformer la réalité (là encore selon les critères culturels en cours).

Historique

La première étude de ce modèle de conduite date de 1966. Cette année-là, deux psychiatres anglais, Mac Millan et Shaw, publient une étude sur 72 personnes âgées vivant dans des conditions d’hygiène personnelle et domestique inquiétantes.

Ils constatent chez ces patients un effondrement de leur norme de propreté personnelle et d'environnement et parlent de "Syndrome de décompensation sénile".

Symptômes

La personne présentant ce syndrome choisit un isolement social aussi grand qu'il lui est possible.

Elle en arrive à vivre presque recluse chez elle, n'ayant dès lors plus autant de raisons d'entretenir son logement et se désintéressant en même temps, à un degré plus ou moins grand, de son hygiène personnelle.

Le comportement du célèbre milliardaire états-unien Howard Hughes dans les dernières années de sa vie en constitue par exemple une parfaite illustration.

Se pensant à tort ou à raison en risque de pauvreté extrême, ce qui lui est suggéré par la vie peu gratifiante où elle s'installe, la personne atteinte du syndrome de Diogène essaie souvent d'économiser le plus possible pour parer à l'avenir, et accumule parfois des sommes importantes sans avoir réellement conscience de leur valeur.

Accumuler chez elle de grandes quantités de déchets ou du moins d'objets sans utilité immédiate l'amène à vivre dans des situations insalubres : d'abord simple encombrement, puis impossibilité d'entretenir ou même de faire entretenir son logement en raison même de cet encombrement devenu obstacle.

L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène"L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène"

L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène"L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène"

Patients

On trouve souvent un tel comportement chez des personnes d'âge avancé souffrant de solitude après la mort d'un conjoint ou d'un parent très proche.

Ce comportement peut être encouragé par un sentiment de fragilité financière, réelle ou non.

Et la solitude, voulue, ou l'isolement, subi, semble être le facteur de déclenchement principal.

Étiopathogénie

De 30 % à 80 % des personnes souffrant du syndrome de Diogène sont atteintes de maladies neuropsychiques.

Et presque 100 % chez les jeunes sujets.

Traitement

Le traitement doit commencer par la détection des cas de risque, puis l'admission dans un hôpital spécialisé ou une unité de gériatrie, avec étude des troubles médicaux. On prend ensuite des mesures adaptées de protection sociale pour éviter la rechute du patient dans ses conditions de vie antérieures. Dans quelques cas, il convient de traiter aussi une éventuelle pathologie psychiatrique associée (dépression, délire chronique).

S'il n'est pas possible d'assurer la vie en commun ou de placer le patient dans une institution sociale, il faut lui assurer un suivi régulier, des visites à domicile, et un travail coordonné de services sanitaires (médecin, infirmier/ère, ergothérapeute) et sociaux (travailleur social).

L'accumulation compulsive ou "Syllogomanie", également appelée "Syndrome de Diogène"

Bon, là, en ce qui concerne ces deux dernières photographies, j'aurais envie de dire que c'est très différent : rien que de très normal à mon sens.

Mais il est vrai que je suis bibliophile et bibliomane ! Et ceci explique peut-être cela...

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mes articles consacrés au "Syndrome de Hikikomori" et au "Syndrome de la cabane", "Syndrome de l'escargot" ou "Syndrome du prisonnier".

Et je vous signale à toutes fins utiles l'existence de l'association d'aide et de soutien des victimes du syndrome de Diogène et de leurs proches "Survivre à l'insécurité", dont je vous communique ci-après :

  • l'adresse électronique : accueil@diogene-asso.org

Source : wikipedia.org

Quelle est la différence entre "Un bibliophile" et "Un bibliomane" ou entre "La bibliophilie" et "la bibliomanie" ?

Le collectionneur invétéré que je suis a longtemps été tout à la fois "Un bibliophile" et "Un bibliomane" !

Ces deux substantifs masculins du registre soutenu possèdent des significations relativement distinctes :

De jolies reliures anciennes pour "Bibliophile"

  • "Un bibliophile" est en effet une personne qui aime les livres ; qui recherche et conserve les livres rares et précieux.

Pas forcément les jolies reliures ou les livres très anciens. Il peut par exemple s'agir de premières éditions, d'éditions à tirages limités ou de livres dédicacés.

Le bibliophile est atteint d'une passion appelée "La bibliophilie".

  • tandis que "Un bibliomane" est une personne accumulant les livres de façon déraisonnable, que ce soit en terme de quantité ou de finances.

Au point que cela puisse éventuellement nuire à la qualité de sa santé ou de ses relations sociales.

Le bibliomane est atteint d'un TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif) appelé "La bibliomanie".

Personnellement, je n'ai par exemple jamais déballé un livre acheté sous plastique scellé, même après plus de 30 ans. Et je n'ai, de toutes façons, de manière générale, pratiquement lu aucun de mes livres, de crainte de les abîmer, préférant emprunter un exemplaire en bibliothèque ou aimablement prêté par l'un de mes libraires...

Une collection d'albums de bande dessinéeUne collection de recueils du journal "Spirou"

 

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré au "Syndrome de Diogène" et à "La Syllogomanie".

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"L'oniomanie".

Une jeune femme manifestement victime d'oniomanie ou "fièvre acheteuse"

Il s'agit de ce que l'on appelle familièrement "La fièvre acheteuse", c'est à dire : un trouble lié à l'achat compulsif, une manie compulsive des achats, généralement peu ou pas nécessaires à l'individu.

Ce trouble a été découvert en Allemagne, en 1915, par le psychiatre allemand Emil Kraepelin.

Il s'agit d'une relation pathologique à l’argent et aux achats, qui touche environ 1,1 % de la population mondiale.

On l'a également appelé "Prodigalité", à partir de 1960.

Source : wikipedia.org

Ne pas confondre : ""La fièvre aphteuse" et "La fièvre acheteuse" !

Ces deux locutions verbales paronymes ne doivent naturellement pas être confondues.

  • "La fièvre aphteuse" est une maladie virale animale généralement non mortelle, voire bénigne, qui affecte notamment les bovins, les porcs, les chèvres, les moutons et d'autres animaux.

Les chevaux n'y sont pas sensibles et les hommes très rarement.

La fièvre aphteuse a un impact économique important, qui justifie des politiques nationales et internationales.

Vaches mortes de la fièvre aphteuse

  • tandis que "La fièvre acheteuse" est le nom donné familièrement à "L'oniomanie" ou trouble lié à l'achat compulsif, une manie compulsive des achats, généralement peu ou pas nécessaires à l'individu.

Une jeune femme manifestement victime d'oniomanie ou "fièvre acheteuse"

Source : wikipedia.org

"La graphomanie" ou "La graphorée". Ou : "Je suis graphomane mais je me soigne !".

Manuscrits et tapuscrits divers

La "Graphomanie" ou "Graphorée" est un besoin pathologique d'écrire.

J'en suis personnellement atteint depuis de très nombreuses années.

Ainsi, :

  • J'ai toujours eu sur moi un calepin ou un bloc-notes  - aujourd'hui partiellement remplacé par un téléphone portable multifonction, sur lequel est du reste saisi le présent article - afin de pouvoir prendre des notes.

Au point même de passer pour un agent des RG auprès de nombre de mes camarades de fac, depuis mon passage à l'université de Paris X - Nanterre (92), à la fin des années 1970 !

  • Mes messages écrits sur téléphone portable multifonction dépassent régulièrement les 3, 5, voire 10 écrans et ne laissent de stupéfier certains de mes nouveaux correspondants...
  • J'ai chez moi plus d'un million de fiches papiers, relatives aux mots et à la langue française...
  • Et je dois bien avoir quelques dizaines de milliers de pages dactylographiées dans mes différents ordinateurs...
  • Sans compter mes innombrables bases de données, dont le nombre de lignes cumulé dépasse allègrement les 300 000...

Et tout cela sans jamais avoir publié la moindre ligne !

À l'évidence, la mise en ligne progressive de J'aime les mots, depuis le 1er juillet 2019, constitue pour moi une sorte de thérapie, en ce qu'elle me permet de rassembler, sous forme d'articles accessibles au plus grand nombre, une grande partie des données, informations, connaissances et anecdotes patiemment rassemblées depuis maintenant une cinquantaine d'années.

Grâce soit ici rendue à l'obstination de l'amie webmestre qui m'a littéralement mis devant le fait accompli, en mettant en ligne le prototype de ce blogue... s'en même me demander mon avis !

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mon article "La lexicomanie" ou "Je suis lexicomane mais je me soigne !".

"La lexicomanie" ou "Je suis lexicomane mais je me soigne !".

Larousse du XXe siècle en volumes

La "lexicomanie" est un goût quasi maladif pour les problèmes de lexiques.

J'en ai personnellement été atteint très très jeune !

  • Tout d'abord en commençant par dévorer, des années durant, les 6 volumes du "Larousse du XXe siècle" de mon grand-père maternel, remisés dans la bibliothèque du grenier de notre maison de vacances de Peyrac (46).

Cet extraordinaire dictionnaire encyclopédique universel a été coordonné, de 1927 à 1933, par Paul Augé, le fils du grand lexicographe français Claude Augé, un instituteur de la Troisième république qui avait épousé la petite-nièce de l'épouse de Pierre Larousse. Puis rejoint en 1885 la Librairie Larousse comme aide comptable, avant de devenir l'un des dirigeants de ce fleuron de l'édition française.

L'ensemble des volumes imprimés en héliogravure et reliés plein cuir étaient agrémentés de très nombreuses illustrations en noir et blanc, gravures, tableaux, cartes et plans.

Et je dois clairement à leur lecture et à la contemplation de leurs reliures mes premiers émois de bibliophile et de lexicographe amateur en herbe.

  • Mais également, comme je l'explique dans le "Qui suis-je" figurant en tête de J'aime les mots, en collectionnant depuis plus de 50 ans les mots, locutions, expressions ou jeux de mots.

Au point de finir par consacrer pas moins de 37 lexiques spécialisés aux différents idotismes dont regorge notre langue ! ...

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mon article "La graphomanie" ou "Je suis graphomane mais je me soigne !".