Pourquoi nous imposer des techniques ou technologies avec des noms anglais ?
De plus en plus de marques, enseignes ou sociétés se permettent de nous vanter leurs produits ou services au moyen de techniques ou technologies portant des noms anglais, ce contre quoi je m’insurge.
J’ai regroupé ici l’ensemble de mes articles dénonçant cette pratique.
Nombre total d’articles prévus dans cette collection : 17
Ainsi qu'a pu le déclarer, le 2 juillet 2023, le philosophe français Luc Ferry, dans l'émission "En toute franchise", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.
Et pas, à tout le moins : "Bien sûr qu'IL y a cE quE L'on appelle en ANGLAIS le gaming" !
Et idéalement, en français : "Bien sûr qu'IL y a LA PRATIQUE DES JEUX VIDÉOS" !
Ainsi que l'on peut l'entendre dans la publicité télévisée française diffusée sur nos écrans, en ce mois de mars 2023, par le constructeur d'automobiles allemand Mercedès.
Et pas simplement, en français : "Activer LA CONDUITE AUTONOME" !
Ainsi qu'a lamentablement pu le faire, le 23 février 2023, le journaliste français Mathieu Belliard, dans l'émission C à vous, sur la chaîne de télévision publique française France 5.
Et pas, en français : "Ceci est un HYPERTRUCAGE VIDÉO", "Ceci est unE INFOX VIDÉO" ou "Ceci est unE VIDÉOTOX" !
Le terme anglais "Deepfake" est en effet un mot-valise formé à partir de "deep learning" ("apprentissage profond") et de "fake" ("faux", "contrefait") désignant une technique de synthèse multimédia reposant sur l'intelligence artificielle.
Celle-ci peut servir à superposer des fichiers vidéo ou audio existants sur d'autres fichiers vidéo (par exemple changer le visage d'une personne sur une vidéo) ou audio (par exemple reproduire la voix d'une personne pour lui faire dire des choses inventées).
Et cette technique peut être utilisée pour créer des infox et des canulars malveillants.
Ou, ainsi que le disent nos amis Québecois : "L'accroche narrative" !
De quoi s'agit-t-il ?
Il s'agit en effet d'une méthode de communication fondée sur une structure narrative du discours qui s'apparente à celle des contes et des récits.
Elle est très utilisée en mercatique, car elle permet de capter plus facilement l'attention des cibles (clients ou électeurs), afin depromouvoir la vente d'un produit ou d'améliorer l'image de marque d'une personnalité. Avec les histoires en effet, faire passer un message devient plus simple, car cela suscite des émotions. Elles rendent la communication mémorable, efficace et divertissante.
Il s'agit d'une technique de mercatique émotionnel. Elle rend le produit ou la marque plus proche de ses clients et constitue un plus pour sa valeur ajoutée et sa notoriété. Cependant, afin de ne pas perdre la confiance des clients, les récits mensongers sont à éviter.
Utilisation
Dans les pays anglophones, la mise en récit est surtout utilisée en communication d'entreprise en temps de crise.
En France, il semble moins utilisé, sauf dans certains secteurs (automobile, luxe, alimentation) où les consommateurs semblent rassurés par les entreprises faisant preuve de longévité. Les clients achètent moins un produit ou une marque s'ils n'adhèrent pas à son histoire.
Et l'emploi de la mise en récit, notamment par les conseillers en communication politique dits "façonneurs d’image", est souvent controversé.
(*) : dénomination recommandée officiellement par la Commission d'enrichissement de la langue française.
Sources : wikipedia.org et fiches-pratiques.chefdentreprise.com
Et pas simplement, en français : "La veille de la clientèle".
C'est à dire : le processus de collecte et d'analyse des données concernant les clients, leurs coordonnées et leurs activités, afin d'établir des relations plus profondes et plus efficaces avec la clientèle et d'améliorer la prise de décision des entreprises.
Et pas, en français : un PGI (Progiciel de Gestion Intégré) !
C'est à dire : un système d’information permettant de gérer et suivre au quotidien, l’ensemble des informations et des services opérationnels d’une entreprise.
Comme a pu le déclarer, le 9 juin 2021, le journaliste sportif français Olivier Ménard, dans son émission vespérale "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Et pas simplement, en français : "Attention : REVANCHE !" !
À savoir : un effet spécial, réalisé lors de la prise de vues ou en léger différé, et spécifique au cinéma et à la télévision, qui consiste à filmer un sujet en accélérant la cadence de prise de vues pour que le mouvement du sujet soit ralenti à la projection.
Ce terme désigne en effet un ensemble de techniques simples, pratiques, économiques et populaires, conçues pour être utiles, durables et accessibles à tous.
Sources : wiktionary.org et www.futura-sciences.com
Et pas, tout simplement : "Écran divisé", "Écran fractionné" ou "ÉCran séparé" !
Il s'agit en effet d'un effet audiovisuel consistant - au cinéma, à la télévision ou dans un jeu vidéo - à diviser l'écran en plusieurs parties, chacune d'entre elles présentant des images différentes : soit plusieurs scènes différentes, soit plusieurs perspectives différentes d'une même scène.
C'est notamment le cas dans le splendide film états-unien de 1968, de Norman Jewison, "L'affaire Thomas Crown", qui réunit au sommet de leur beauté Steve McQueen et Faye Dunaway. Dans ce film légendaire, les nombreux écrans partagés nous permettent de suivre par le menu, le braquage minutieusement conçu par le millionnaire Thomas Crown. Celui-ci, réalisé par cinq complices qui ne se connaissent pas et qui ne se rencontreront qu'une fois, laissera la police perplexe. Mais pas la redoutable enquêtrice de la compagnie d'assurance, la ravissante et sagace Vicky Anderson (Faye Dunaway) !
Le tout sur la merveilleuse musique de Michel Legrand, à qui la chanson "The windmills of your mind" ("Les moulins de mon coeur"), rapporta l'oscar de la meilleure chanson originale.
Mais, ainsi que l'explique par le menu un excellent article du Cinéclub de Caen (14) (*), si l'année 1968 constitua une sorte d'âge d'or de l'écran divisé, le procédé avait été inventé dès le début du cinéma avec le jeu du cache et du contre-cache, conçu et mis au point par Méliès avant 1900. Il s'agissait néanmoins d'un trucage qui ne devait pas être perçu par le spectateur, à l'inverse de l'écran séparé proprement dit, qui s'exhibe en tant que tel.
L'écran partagé est ainsi utilisé avec parcimonie dans le cinéma muet et avant l'apparition de l'écran large.
Comme par exemple dans le superbe film états-unien de 1931 "Dr Jeckyll et M. Hyde" de Rouben Mamoulian.
L'écran partagé ne naît véritablement qu'après l'exposition universelle de Montréal en 1967 ; Richard Fleischer (dans "L'étrangleur de Boston" en 1968) et Norman Jewison en ayant fait la plus brillante utilisation, et Brian De Palma une forme intimement liée aux mystères de son cinéma).