"Monter sur ses grands chevaux".

Cette étrange locution verbale en forme d'idiotisme animalier signifie, au sens figuré : s'énerver, se mettre en colère, hausser le ton, menacer ; être hautain, prendre son interlocuteur de haut.

Il s'agit d'une expression d'origine à la fois militaire et moyenâgeuse.

Au Moyen Âge, en effet, les chevaux les plus grands et les plus robustes étaient utilisés comme "chevaux de bataille" ou "destriers" (appelés ainsi parce qu'ils étaient tenus de la main droite par l'écuyer lorsque les chevaliers ne les montaient pas).

Deux chevaliers en armure sur leurs destriers (reconstitution)

Et cela pour de nombreuses raisons :

  • pouvoir porter un chevalier combattant avec une lourde armure lors des batailles,
  • donner fière allure aux chevaliers et constituer un symbole de puissance,
  • et leur permettre d’observer le champ de bataille et de dominer leurs adversaires.

L'expression "Partir sur ses grands chevaux" était donc, à l'époque, utilisée au sens propre et signifiait simplement "Partir à la bataille sur de grandes montures".

Des chevaliers du Moyen Âge, "montés sur leurs grands chevaux" au sens propre

Sources : www.projet-voltaire.fr, www.linternaute.fr et wiktionary.org

"Ne pas se trouver sous le sabot d'un cheval" ou "Ne pas se trouver sous les sabots d'un cheval".

"Ne pas se trouver sous le sabot d'un cheval"

Cette locution verbale en forme d'idiotisme animalier remonterait au XVIIe siècle, où elle était connue sous la forme : "Ne pas se trouver dans le pas d'un cheval'', le mot "pas" signifiant ici, à l'époque, "trace".

Et elle signifie, au sens figuré, dans le registre familier : être très rare, difficile à trouver, ne pas se trouver facilement, comme par miracle ; surtout en parlant d’argent ou de choses de valeur.

On dit par exemple : "Tu me fais rire : où veux-tu donc que je trouve cette somme ? Ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval !".

Ou : "Je vous conseille de ne pas laisser passer cette occasion : un tel objet ne se trouve pas sous les sabots d'un cheval".

Sources : wiktionary.org et www.pourquois.com

 

"Désarçonner quelqu'un".

Ce verbe du langage courant signifie :

  • au sens propre : mettre cette personne hors des arçons, la jeter bas. C'est à dire la faire tomber de la selle.

On dit par exemple : "Ce cheval a désarçonné son cavalier en pleine course".

  • et au sens figuré  : déconcerter ladite personne, lui faire perdre son assurance.

On dit par exemple : "Son adversaire l'a désarçonné lors de chacun des trois débats".

Source : www.larousse.fr

"Droit dans ses bottes", "Être droit dans ses bottes", "Rester droit dans ses bottes" ou "Se tenir droit dans ses bottes".

J'aime bien cette expression du registre familier en forme d'idiotisme vestimentaire qui signifie, selon le contexte :

  • garder une attitude ferme, résolue et très déterminée, être inébranlable face aux difficultés,
  • ou : n'avoir rien à se reprocher, se sentir la conscience tranquille, être fidèle à ses principes.

L'origine de cette expression n'est pas certaine. Mais elle pourrait venir du milieu militaire où les cavaliers devaient se tenir bien droit sur leur selle et dans leurs bottes.

Garde à cheval (Horse-guard) britannique à Londres (Angleterre) (Grande-Bretagne), droit dans ses bottes
Garde à cheval (Horse-guard) britannique à Londres (Angleterre) (Grande-Bretagne), droit dans ses bottes

Elle a été remise au goût du jour parle premier ministre français Alain Juppé, le 6 juillet 1995, alors qu'il est interrogé sur TF1 à propos de son appartement parisien au loyer défiant toute concurrence et de la baisse de loyer qu'il avait demandée pour l'appartement de son fils, il déclare : "Je reste droit dans mes bottes et je ferai mon travail" .

Sources : www.expressio.fr, www.lesoir.be, www.larousse.fr et www.expressions-francaises.fr

"N'y avoir pas photo", "Ne pas y avoir photo", "Il n'y a pas photo" ou "Y a pas photo" et "Y avoir photo", "Y a photo" ou "Il y a photo".

Ces différentes expressions du registre familier nous viennent directement du domaine de la course hippique, puisqu'elles constituent une ellipse de :

  • "N'avoir pas BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH", "Ne pas avoir BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH", "Il n'y a pas BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH" ou "Y a pas BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH".

Autrement dit : il n'y a aucun doute, il y a une nette différence, le résultat est clair et se voit à l'oeil nu ou s'impose à l'évidence. Il n'y a donc pas à discuter.

On dit par exemple : "Il n'y a pas photo : le maire sortant va l'emporter dès le premier tour".

  • et : "Y avoir BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH", "Y a BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH" ou "Il y a BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH".

Autrement dit : cela se discute, il y a un doute, la différence n'est pas évidente, le résultat n'est pas clair et l'entendement humain ne peut seul décider.

Le recours à une vérification s'impose. Qu'il s'agisse de photographie ou de bande sonore.

On dit par exemple : "Pour moi y a photo : l'équipe de Bernard a répondu en premier";

Sources : www.expression.fr, www.linternaute.fr et www.mots-surannes.fr