"Prêter le flanc".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme corporel et d'idiotisme militaire relève du langage courant.

Et elle signifie :

  • au sens propre, dans le domaine militaire : s'exposer à des attaques sur les flancs en marchant sans précaution latérales ; s'offrir à l'attaque de son adversaire en se découvrant,

On dit par exemple : "Nous ne pouvons pas avancer dans cette vallée avant l'arrivée de la colonne de renfort sans prêter le flanc à l'ennemi".

  • et au sens figuré, par analogie : s’exposer à quelque chose ; donner prise à quelque chose.

On dit par exemple : "En ne me relisant pas assez, je sais que je prête le flanc à la critique, car on admet difficilement que l'auteur d'un blogue consacré à la défense de la langue française commette des fautes d'orthographe ou des fautes de frappe".

Sources : www.expressio.fr, Le Robert, www.larousse.fr et wiktionary.org

"Bardé de diplômes".

Cette locution adjectivale est utilisée pour désigner une personnes possédant de nombreux diplômes ou qualifications.

Elle nous vient du Moyen Âge et du domaine militaire.

A partir du XVe siècle, lors des combats et des tournois, les chevaux ont commencé à être équipés de "bardes", une carapace en métal qui complétait l’armure des chevaliers.

Des chevaux bardés

Celle-ci tirait son nom de l’arabe "barda", qui faisait référence au bât, la couverture posée sous une selle pour préserver le dos de l’animal.

Ainsi, "être bardé" signifiait être protégé contre le danger. Par extension, l’expression a été reprise dans le monde professionnel, en référence à une personne dont l’avenir est sécurisé grâce à sa formation.

Aujourd’hui, ce terme est également employé pour parler d’une viande "bardée" (entourée de lard).

De la viande bardée

Ou du "bardage" qui recouvre un bâtiment.

Le bardage d'un bâtiment

Source : www.cnews.fr

"Camper sur ses positions".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme militaire relève du langage courant.

Et elle signifie :

  • au sens propre, dans le domaine militaire : ne plus se déplacer, s'installer en un lieu le plus favorable possible pour attendre l'ennemi.

On dit par exemple : "À partir d'avril, les deux armées n'avancent plus et campent sur leurs positions".

Camper sur ses positions, au sens propre

  • et au sens figuré, dans le domaine politique ou social : maintenir son opinion, ne pas changer d'avis ; refuser toute concession.

On dit par exemple : "La direction de l'entreprise et les syndicats ne dialoguent plus et campent sur leur position".

Les grévistes CGT d'une raffinerie (octobre 2022)

Source : wiktionary.org et www.linternaute.fr

"Marcher au pas" ou "Marcher au pas cadencé".

Cette locution verbale désigne :

  • au sens propre : le pas adopté, en général par une troupe, lors d'une marche ou d'un défilé,

On dit par exemple : "J'ai appris à marcher au pas durant mon service militaire. Et je dois reconnaître que cela renforce la cohésion de groupe".

De jeunes militaires français marchant au pas

  • et au sens figuré (idiotisme militaire) : obéir servilement, suivre scrupuleusement les instructions et les ordres d'un dirigeant, économique ou politique.

On dit par exemple : "Le président Macron ne supporte pas que sa majorité ne marche pas au pas".

 

"Déterrer la hache de guerre" et "Enterrer la hache de guerre".

Une "hache de guerre" ou "tomahawk"

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes militaires relèvent du lange courant.

Elles font référence à une pratique symbolique des guerriers amérindiens, et elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Déterrer la hache de guerre" : entrer en conflit ouvert avec quelqu’un,

On dit par exemple : "La SNCF déterre la hache de guerre à l'encontre des fraudeurs".

  • et "Enterrer la hache de guerre" : cesser les hostilités, faire la paix ; décider une trêve avec une personne avec laquelle on est en conflit.

Sources : wiktionary.org et www.dictionnairedesfrancophones.org

"Une levée de boucliers".

Une levée de boucliers

Cette locution nominale féminine en forme d'idiotisme militaire relève du langage courant.

Et elle désigne :

  • au sens propre, dans l'Antiquité :une démonstration par laquelle les soldats romains témoignaient leur résistance aux volontés de leur général,
  • et au sens figuré : une manifestation d’opposition violente et générale d’un groupe vis-à-vis d’une autorité ou d’une personne dont on critique les décisions, les opinions, etc. ; un tollé.

Source : wiktionary.org

"Envoyer aux pelotes".

Cette locution verbale relève du registre argotique et du registre désuet.

Et elle signifie : éconduire, renvoyer ou repousser (un solliciteur), ne pas accéder à la demande d'une personne ; l'envoyer promener (registre familier).

On dit par exemple : "Riton m'a envoyer aux pelottes quand j'i ai demandé une rallonge".

Elle nous vient de l'argot militaire, au sein duquel le mot "pelote" désignait le peloton disciplinaire ou de punition, qui regroupait les soldats punis et soumis à des corvées.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander mon article consacré à toutes les façons de dire "Envoyer balader" quelqu'un en français.

Sources : Le Robert, www.linternaute.fr et www.larousse.fr

"Monter sur ses grands chevaux".

Cette étrange locution verbale en forme d'idiotisme animalier signifie, au sens figuré : s'énerver, se mettre en colère, hausser le ton, menacer ; être hautain, prendre son interlocuteur de haut.

Il s'agit d'une expression d'origine à la fois militaire et moyenâgeuse.

Au Moyen Âge, en effet, les chevaux les plus grands et les plus robustes étaient utilisés comme "chevaux de bataille" ou "destriers" (appelés ainsi parce qu'ils étaient tenus de la main droite par l'écuyer lorsque les chevaliers ne les montaient pas).

Deux chevaliers en armure sur leurs destriers (reconstitution)

Et cela pour de nombreuses raisons :

  • pouvoir porter un chevalier combattant avec une lourde armure lors des batailles,
  • donner fière allure aux chevaliers et constituer un symbole de puissance,
  • et leur permettre d’observer le champ de bataille et de dominer leurs adversaires.

L'expression "Partir sur ses grands chevaux" était donc, à l'époque, utilisée au sens propre et signifiait simplement "Partir à la bataille sur de grandes montures".

Des chevaliers du Moyen Âge, "montés sur leurs grands chevaux" au sens propre

Sources : www.projet-voltaire.fr, www.linternaute.fr et wiktionary.org

On n'écrit pas : "Une trève" !

Mais : "Une trêve" !

Avec un "ê".

Et ce mot signifie :

  • au sens propre : une cessation provisoire des combats, une suspension temporaire des hostilités durant un conflit, en vertu d'un accord entre deux belligérants,

On dit par exemple : "Une trêve de douze heures avait été décidée, afin de permettre l'évacuation des cadavres et des blessés";

  • par extension : une interruption dans une lutte, une suspension provisoire d'un conflit entre des personnes,

On dit par exemple : "Les deux candidats ont convenu d'une trève durant ces trois jours de deuil national".

  • et au sens figuré : une suspension, un arrêt dans le déroulement d'une action dure, pénible, dangereuse, etc.

On parle par exemple de la trêve dominicale, pour le travail, ou de la trêve hivernale, en sport.

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr, www.linternaute.fr et wiktionary.org

"Inconnu au bataillon" ou "Être inconnu au bataillon".

Le pourquoi du comment de l'expression "Inconnu au bataillon"

Cette locution adjectivale et cette locution verbale appartiennent au registre familier.

Et elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Inconnu au bataillon" :
    • ne figurant pas dans une liste, un répertoire, ou tout simplement dans les connaissances de quelqu’un.

On dit par exemple : "Patron, on me demande si vous auriez eu un employé du nom de Robert Dumas... Cela vous dit quelque chose ?". "Pas du tout : inconnu au bataillon !".

    • et par extension : complètement, parfaitement, totalement inconnu.

On dit par exemple : "J'ai un ami qui parcourt le monde et visite de minuscules pays inconnus au bataillon".

  • et "Être inconnu au bataillon" : être un illustre inconnu ; quelqu'un que l'on n'a jamais vu et dont l'on n'a jamais entendu parler.

On dit par exemple : "J'ai voulu effectuer des recherches pour savoir qui était la personne qui a donné son nom à ma rue mais je n'ai curieusement rien trouvé : il semble être inconnu au bataillon !"

Il s'agit de formules directement issues du jargon militaire, puisque le substantif masculin "Bataillon" désigne une troupe et, de nos jours, un corps d'infanterie composé de plusieurs compagnies.

Et que l'expression "Inconnu au régiment" est utilisée lors de l'appel militaire, lors duquel elle constitue la réponse réglementaire faite à l'appel d'un nom inconnu, non identifié. "Inconnu au bataillon !" signifie : impossible à identifier, à retrouver, ou sans papiers d'identité.

Sources : www.defense.gouv.fr et Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey, Nathan, 2011

"Arriver après la bataille".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme militaire signifie, au sens figuré : arriver trop tard, être en retard.

On dit par exemple : "Vous arrivez après la bataille, nous avons tout nettoyé..."

Ou : "Dépêche-toi donc, tu vas arriver après la bataille".

On dit également : "Arriver comme les carabiniers" ou "Arriver comme les carabiniers d'Offenbach".

Ou : "Arriver à la fumée des cierges".

Source : wiktionary.org

"Arriver comme les carabiniers" ou "Arriver comme les carabiniers d'Offenbach".

Cette locution verbale signifie : arriver trop tard, être en retard.

On dit par exemple : "Vous arrivez comme les carabiniers : tout est fini depuis plus de deux heures, les amis !".

Ou : "Tu vas arriver comme les carabiniers d'Offenbach si tu ne te dépêches pas".

On dit également : "Arriver après la bataille" ou "Arriver à la fumée des cierges".

Cette expression fait référence aux carabiniers de l'opéra bouffe 'Les Brigands', écrit en 1869 par Henri Meilhac et Ludovic Halévy, sur une musique de Jacques Offenbach, dans lequel on peut entendre (acte 1, scène 11) le choeur des carabiniers déclamer :

"Nous sommes les carabiniers,
La sécurité des foyers ;
Mais, par un malheureux hasard,
Au secours des particuliers
Nous arrivons toujours trop tard".

Source : wiktionary.org