"Pas très catholique".

Je trouve plaisante cette amusante locution adjectivale en forme d'idiotisme religieux.

  • elle signifie, au sens figuré, dans le registre familier : sujet à contestation, pas tout à fait normal, en-dehors de la légalité ; dont il faut se méfier ; douteux, suspect.

On dit par exemple : "Ce n'est pas très catholique, mon chéri, cette histoire de crème miraculeuse qui te permettrait de combler toutes mes attentes".

  • et au sens propre, dans le langage courant : pas très honnête, pas très moral.

On dit par exemple : "Les profits exagérés que vous réalisez sur la vente des couronnes mortuaires  ne sont pas très catholiques, mon fils".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à la locution adjectivale "Pas très orthodoxe".

Sources : wiktionary.org et www.linternaute.fr

"Pas très orthodoxe".

Cette locution adjectivale en forme d'idiotisme religieux signifie :

  • au sens propre, dans le langage courant : non conforme, n'obéissant pas à la doctrine considérée comme vraie et enseignée officiellement par chacune des religions,
  • par analogie : non conforme à une doctrine, à un système considérés comme les seuls véritables,
  • et au sens figuré, dans le registre familier : bizarre, plus ou moins contestable ; pas en harmonie, en accord avec les opinions, les traditions généralement admises dans une société.

On dit par exemple : "Votre méthode n'est pas orthodoxe mais elle a le mérite d'être efficace".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à la locution adjectivale "Pas très catholique".

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Paris vaut bien une messe".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme religieux relève du langage courant.

Et elle signifie : il faut parfois faire des compromis ou des sacrifices afin d'obtenir ce que l’on désire.

Cette formule aussi laconique que cynique est traditionnellement attribuée au roi Henri IV, qui l'aurait prononcé le 25 juillet 1593.

Le roi de France Henri IV

Mais on s'accorde à convenir qu'elle est très probablement apocryphe.

Le contexte

Nous sommes en pleines guerres de religion. Le roi Henri III, dernier des Valois, est sans descendance mâle et il désigne pour lui succéder Henri de Navarre, prince de sang protestant et chef de file des huguenots, au détriment du Duc de Guise, catholique et chef de la Sainte Ligue. À la mort d’Henri III, le 1er août 1589, c’est donc Henri de Navarre qui doit hériter de la couronne. Mais il en est empêché par la Sainte Ligue qui refuse de voir un huguenot sur le trône de France malgré sa promesse solennelle de se faire instruire dans la religion catholique.

Ce n’est qu’en 1593, à la suite notamment des victoires d’Henri de Navarre à Arques (62), le 21 septembre 1589, puis à Ivry (94), le 14 mars 1590, que la noblesse de France se déclare prête à le reconnaître pour roi sous certaines conditions, parmi lesquelles qu’il se convertisse au catholicisme.

Finalement, prêt à tout pour diriger le royaume et après de longues tergiversations, le 25 juillet 1593, en l’église abbatiale de Saint-Denis (93), il abjure solennellement le protestantisme et fait profession de la foi catholique.

Henri IV : "Paris vaut bien une messe" (©University Library Geneva Dagli Orti ArtArchive)

C’est à ce moment qu’il aurait prononcé cette phrase fameuse et qui aura vocation à traverser les siècles : "Paris vaut bien une messe !", justifiant ainsi le compromis qu’il venait d'effectuer afin d’obtenir la couronne.

Devenu catholique, Henri IV est ensuite sacré roi de France à la cathédrale de Chartres (28) le 25 février 1594.

L'abjuration d'Henri IV

Des doutes quant à la sincérité de la conversion d’Henri IV au catholicisme sont en effet permis. Il s’était en effet déjà converti une première fois au catholicisme, en 1572, pour échapper au massacre de la Saint-Barthélémy, avant de retourner à la religion réformée, en 1576. Selon les versions, il se serait même converti au total six fois à la religion catholique.

Dès lors, la formule "Paris vaut bien une messe", qui a perduré jusqu'à nos jours, met en évidence toute la place que les considérations et calculs politiques ont prise dans cette conversion.

Pour l'anecdote, on peut rapprocher cette expression de l'idiotisme animalier néerlandais "Een spiering uitgooien om een kabeljauw te vangen", signifiant "Jeter un petit poisson dans l’eau pour en attraper un plus gros".

Sources : vivreparis.fr, www.caminteresse.fr et anecdoteshistoriques;com

"Préchi, précha", "Préchi-précha" ou "Préchiprécha".

Cette locution verbale et ces deux substantifs féminins en forme d'idiotismes religieux relèvent du registre familier.

Faisant référence à un mauvais sermon ou à un discours pontifiant, ils désignent tous trois : un discours moralisateur ennuyeux et généralement peu efficace ; du radotage, du rabâchage ou du bla-bla.

On dit par exemple : "Je ne supporte plus les préchi-précha de ma belle-mère".

Sources : Le Robert et www.cnrtl.fr

"L'irénisme", "Irénique" et "Un iréniste".

Ces mots peu usités par le Français moyen relèvent du vocabulaire religieux.

Le terme "irénisme" est récent puisque n'est attesté qu'en 1962. Il nous vient du grec εἰρήνη (eirếnê), où il signifie "la paix". Et le mot est dérivé d'"irénique", emprunté au latin ecclésiastique moderne "irenicus", apparu en 1867.

Ils signifient en effet respectivement :

  • au sens propre :
    • "L'irénisme" : une attitude d'esprit condamnée par l'encyclique "Humani Generis", selon laquelle on tolère de façon tranquille des erreurs graves, inacceptables, par désir exagéré de paix et de conciliation,
    • "Irénique" : ce qui relève de l'irénisme,
    • et "Un iréniste" : une personne qui pratique l'irénisme,
  • et par analogie, dans le domaine politique :
    • "L'irénisme" : une attitude visant à la compréhension mutuelle en se focalisant sur ce qui unit ou rapproche et en minimisant ce qui éloigne ou amène au conflit ; la recherche de la paix et de la concorde.

On dit par exemple : "L'irénisme du président Macron mène notre pays à la catastrophe".

Sources : www.cnrtl.fr, wikipedia.org et wiktionary.org

"Un diable d'homme" et "Un diable" ou "Un petit diable".

Ces deux locutions nominales masculines en forme d'idiotisme religieux désignent respectivement, dans le langage courant :

  • un homme singulier, bizarre, dont on peut tout attendre.

On dit par exemple : "Se présenter à la présidence de la République, obtenir le César du meilleur acteur pour un rôle dramatique et fonder les Restos du Coeur" : Coluche était vraiment un diable d'homme !".

Un "diable d'homme" : Michel Colucci dit "Coluche"

  • un enfant urbulent, insupportable,

On dit par exemple : "Devoir surveiller un petit diable pareil ne doit pas être de tout repos".

Un "petit diable"

Source : www.larousse.fr et Le Robert

"Être heureux comme un Pape" ou "Être heureux comme Dieu en France".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes religieux relèvent du langage courant.

Et elles signifient tout simplement : être très heureux.

On dit également "Être heureux comme un prince" ou "Être heureux comme un roi".

"Mettre le Petit Jésus dans la crèche".

"Mettre le Petit Jésus dans la crèche"

Cette locution verbale change radicalement de sens en fonction de niveau de langue employé, puisqu'elle signifie :

  • au sens propre, dans le langage courant : ajouter l'enfant Jésus dans la crèche, dans la nuit du 24 au 25 décembre, date anniversaire de sa naissance présumée, à Béthléem (Palestine), en l'an zéro (alors qu'il serait vraisemblablement plutôt né à Nazareth (Israël) entre l'an -6 et l'an - 4... avant lui-même).

On dit par exemple : "Colombe, Sophie-Charlotte, Domitille, Isaure, Marie-Bénédicte, Jean-Eudes, Enguerand, Côme, Childéric, Godefroy, venez tous ! Il est minuit, nous allons déposer l'enfant Jésus dans la crêche !".

  • et au sens figuré, dans le registre populaire : pénétrer sexuellement, c'est à dire introduire son sexe dans celui de sa partenaire !

On dit par exemple : "Ma Raymonde va faire ses 50 piges demain... alors j'vas aller au marché lui offrir un joli bouquet d'marguerites et rev'nir i' mettre le Petit Jésus dans la crèche".

"Une sinécure" et "C'est une véritable sinécure", "C'est une vraie sinécure" ou "Ce n'est pas une sinécure".

  • "Une sinécure" est un substantif féminin désignant :
    • à l'origine, au Moyen Âge, un bénéfice ecclésiastique (beneficium sine cura) accordé à un clerc pour lui permettre d'effectuer un travail de recherche sans avoir à assurer de services religieux ou, comme on dit, sans avoir charge d'âmes,
    • puis, par extension : une charge, un emploi ou une fonction n'obligeant à aucune fonction, ou ne nécessitant que très peu de travail effectif ; pour lequel on est par conséquent rétribué sans avoir rien (ou presque rien) à faire,
    • et donc : une situation de tout repos.

 

  • "C'est une véritable sinécure" ou "C'est une vraie sinécure" sont donc des locutions verbales en forme d'idiotismes religeux signifiant, dans le registre familier : c'est une situation, un emploi de tout repos.

On dit par exemple : "Encore un ancien ministre qui va bénéficier d'une véritable sinécure au frais du contribuable".

  • et "Ce n'est pas une sinécure" est une locution verbale en forme d'idiotisme religieux signifiant, dans le registre familier : il ne faut pas croire que c'est facile : c'est pénible, ce n'est pas de tout repos ; il y a une lourde charge de travail, souvent désagréable, se réalisant au prix de lourds efforts.

On dit par exemple : "Tu ne devrais pas être  jaloux du nouveau boulot de ton frère : ile est peut-être mieux payé que toi, mais ce n'est pas une sinécure, crois-moi !".

Sources : wikipedia.org, www.cnrtl;fr, Le Robert et www.larousse.fr

"Une prébende" ou "Des prébendes".

Ce substantif féminin désigne :

  • avant la Révolution française de 1789 :
    • la part de biens prélevée sur les revenus d'une église et attribuée à un clerc pour sa subsistance et en compensation du ministère accompli,
    • ou : le titre auquel est attachée une prébende,
  • et de nos jour, par analogie, dans le registre soutenu :
    • un poste honorifique, une sinécure lucrative, obtenus par faveur,
    • ou : les avantages, revenus et profits attachés à une charge, à une fonction quelconque.

On dit par exemple : "Sitôt les élections gagnées, les vainqueurs s'empressent de se partager les prébendes".

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr