Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes religieux désgnent : la personnalité considérée comme le chef incontesté d'un mouvement, d'un parti, d'une profession, d'une école littéraire ou philosophique.
On surnommait par exemple le philosophe français Jean-Paul Sartre "Le pape de l'existentialisme" .
Ou l'éditrice française Françoise Verny "La papesse de l'édition".
Cette locution verbale constitue le surnom du médecin français Alain Bombard.
Ce docteur en biologie humaine, né le 27 octobre 1924 et mort le 19 juillet 2005.
Davantage orienté vers la recherche appliquée que vers le soin direct auprès des patients, il est connu pour sa traversée en solitaire de l'océan Atlantique à bord d'un canot pneumatique, d'une durée de 65 jours, en 1952. Son expérience lui a permis d'énoncer différentes règles de survie en mer, qui ont depuis sauvé de nombreuses vies.
Membre éminent du club très fermé, et restreint, de ces explorateurs utiles du XXe siècle, Alain Bombard a été fait "Gloire du sport" et, de son vivant, son patronyme est devenu un nom commun, le "bombard".
Il s'est également engagé en politique, brièvement secrétaire d'État à l'environnement dans le premier gouvernement Mauroy durant un mois en 1981 puis député européen de 1981 à 1994.
Il s'agit là des différents surnoms du critique de cinéma et agitateur anarcho-humoristique belge Noël Godin, né à Liège le 13 septembre 1945.
Ce nom de Gloupier fait référence à un personnage imaginaire créé par son ami Jean-Pierre Bouyxou.
Quant à celui d'Entarteur, il fait naturellement référence aux entartages ou jets de tartes à la crème qui ont rendu célèbre Noël Godin à partir de 1968.
Nous devons cette célèbre formule au révolutionnaire français Louis Antoine de Saint-Just, surnommé "L'archange de la Terreur".
Né le 25 août 1767 et mort guillotiné à l'âge de 27 ans, le 10 thermidor an II, avec les principaux partisans de Robespierre, dont il était un soutien indéfectible.
D'une éloquence remarquée, ce membre du groupe des Montagnards était le plus jeune élu à la Convention nationale.
Il se distingue par l'intransigeance de ses principes prônant l'égalité et la vertu, ainsi que par l'efficacité de ses missions au cours desquelles il redresse la situation de l'armée du Rhin et participe à la victoire des armées républicaines à Fleurus.
Combattant politiquement les Girondins, les Hébertistes puis les Indulgents, il fait voter la confiscation des biens des ennemis de la République au profit des patriotes pauvres. Et est notamment l'inspirateur de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793.
Il s'agit des surnoms du joueur de football international français Paul Pogba, évoluant au poste de milieu de terrain, né le 15 mars 1993.
Avec la Juventus de Turin, il remporte le championnat italien de Serie A quatre fois consécutivement, en 2013, 2014, 2015 et 2016. Et dispute la finale de la Ligue des champions en 2015.
En 2017, il remporte avec son club de Manchester United, la Ligue Europa et est sacré meilleur joueur de la compétition.
Sélectionné en équipe de France, il participe à la Coupe du monde 2014, à l'issue de laquelle il est désigné meilleur jeune, puis à l'Euro 2016 où la France atteint la finale.
En juillet 2018, lors de la Coupe du monde en Russie, il est un acteur majeur du parcours de l'équipe nationale vers son deuxième titre mondial, ponctuant sa compétition par un but marqué en finale face à la Croatie (4-2).
Ses deux frères aînés, les jumeaux Florentin et Mathias, sont également des joueurs de football internationaux mais guinéens (Guinée-Conakry) :
Il s'agit des différents surnoms du joueur de football international italien devenu entraîneur, Andrea Pirlo, né le 19 mai 1979.
Il a évolué au poste de milieu de terrain du milieu des années 1990 à la fin des années 2010.
Pendant dix ans, à partir de 2001, Andrea organise le jeu de l'AC Milan, avec lequel il remporte ses premiers trophées en 2003 avec la Ligue des champions, la Supercoupe de l'UEFA et la Coupe d'Italie, et surtout en 2007 en gagnant de nouveau la C1 et la Supercoupe d'Europe ainsi que la Coupe du monde des clubs. Auxquels s'ajoutent deux championnats d'Italie en 2004 et 2011.
En fin de contrat, en 2011, Pirlo rejoint la Juventus Turin. Durant quatre saisons, les Turinois survolent le Calcio. Ils les quittent en 2015 sur un doublé coupe-championnat après s'être hissé en finale de la Ligue des champions.
Sélectionné dans toutes les équipes jeunes, Pirlo devient le plus capé des espoirs italiens avec lesquels il remporte l'Euro 2000 de la catégorie.
Intégré en équipe A au début des années 2000, il devient rapidement un titulaire indiscutable. Les sélectionneurs successifs sont nombreux à adapter le jeu de la Squadra Azzurra à celui du club de Pirlo afin de le faire briller.
En 2006, il remporte la Coupe du monde face à la France. Finaliste de l'Euro 2012, il termine aussi troisième de la Coupe des confédérations 2013.
Pirlo se fait remarquer par la qualité de son placement et de ses passes. Dans toutes ses équipes, il est celui qui gère et ordonne le jeu.
Milieu de terrain, il joue de plus en plus proche de sa défense au cours des saisons bien qu'il ne brille pas par sa puissance et sa vitesse.
Meneur de jeu très bas, pouvant jouer court, long ou individuel, Andrea Pirlo est également expert en coup de pied arrêté.
Il s'agit des différents surnoms du joueur international de football suédois d'origine bosnienne Zlatan Ibrahimovic (zla-tane i-bra-i-mo-vi-tch), né le 3 octobre 1981.
"Ibra" est une simple apocope de son patronyme "Ibrahimovic",
"Zlatan" n'est que son prénom, mais son origine bosnienne suffit à l'identifier, compte tenu de sa rareté,
"Ibracadabra" est un astucieux calembour en forme de mot-valise (ibrahimovic abracadabra) faisant référence à son extraordinaire niveau de jeu,
"La bête", est le surnom que lui donnait son coéquipier anglais Marcus Rashford, à Manchester United, de 2016 à 2018, en référence à son physique hors norme pour un joueur de football,
"Dieu" est le surnom que lui donnait son coéquipier anglais Jesse Lingard, à Manchester United, de 2016 à 2018, en référence à ses performances exceptionnelles,
"Thor" est l'astucieux surnom en forme de calembour que lui donnait son coéquipier français Paul Pogba, à Manchester United, de 2016 à 2018, en référence au mot allemand signifiant "But" ("Tor"), ainsi qu'au Dieu du tonnerre, dans la mythologie nordique, et au super-héros de Marvel, créé en 1962 par l'éditeur Stan Lee, le scénariste Larry Lieber et le dessinateur Jack Kirby, et cela toujours au regard des performances exceptionnelles de Zlatan Ibrahimovic,
"Inzaghi" est le surnom que lui donnaient ses coéquipiers français Clément Chantôme et Mamadou Sakho, au PSG, de 2012 à 2016, en référence au patronyme de l'emblématique attaquant italien de la Juventus et de l'AC Milan, incarnant l'archétype du renard des surfaces, Filippo Inzaghi,
et "Le gitan" est le surnom que lui donne les membres de sa famille.
Zlatan Ibrahimovic est considéré comme l'un des avants-centres les plus complets au monde et l'un des meilleurs attaquants de sa génération, son physique imposant et sa souplesse, acquise via la pratique des arts martiaux (ceinture noire de taekwondo) lui permettent de marquer des buts exceptionnels.
Zlatan Ibrahimović a la particularité d'avoir remporté le titre de champion avec cinq (voire six) clubs et dans quatre championnats différents :
aux Pays-Bas, avec l'Ajax Amsterdam (2002 et 2004),
en Italie, avec l'Inter de Milan (2007, 2008 et 2009),
puis en France avec le PSG (2013, 2014, 2015, 2016).
Avant l'affaire des matchs truqués du Calcio et les deux titres de 2005 et 2006 retirés à la Juventus de Turin, il avait remporté le championnat dans tous ses clubs depuis 2002, dont huit consécutivement, de 2004 à 2011.
Au niveau européen, il ne remporte pas la Ligue des champions, bien qu'il participe à plusieurs campagnes européennes avec ses clubs successifs. Il remporte néanmoins la Supercoupe de l'UEFA et la Coupe du monde des clubs de la FIFA avec Barcelone en 2009 ainsi que la Ligue Europa avec Manchester United en 2017.
International depuis 2001, Zlatan Ibrahimovic est actuellement le meilleur buteur de l'histoire de la sélection suédoise, avec 62 buts en 118 sélections, au 22 juin 2021.
Au-delà du joueur exceptionnel, un véritable personnage
Son charisme et ses provocations médiatiques en font eb effet une icône dépassant le cadre du sport.
Le personnage arrogant qu'il représente donne lieu à de nombreuses parodies, comme en France, aux Guignols de l'Info, qui ont fait de son prénom un néologisme, avec le verbe du registre populaire "Zlataner".
Et de sa marionnette l'un de leurs personnages vedettes plusieurs années durant.
Sa biographie, "Moi Zlatan", est un succès de librairie, avec plus de 700 000 exemplaires vendus entre fin 2011 et début 2013.
Il possède aussi une série de timbres, en Suède, à son effigie depuis 2014.
Et a sorti, en 2015, une version de l'hymne suédois en slam, qui est certifiée disque d'or.
Il s'agit des surnoms du joueur de football international italien reconverti entraîneur Filippo Inzaghi, né le 9 août 1973.
Avant-centre de type "Renard des surfaces", Inzaghi a inscrit 316 buts dans sa carrière, ce qui en fait le quatrième buteur de l'histoire du football italien derrière Silvio Piola (364 buts), Giuseppe Meazza (338 buts) et Roberto Baggio (318 buts).
Palmarès
Avec la Juventus de Turin, il a remporté le championnat d'Italie en 1998, la Supercoupe d'Italie en 1997, et été finaliste de la Ligue des Champions en 1998.
Et avec l'AC Milan, il a remporté le championnat d'Italie en 2004 et 2011, la Coupe d'Italie en 2003, la Supercoupe d'Italie en 2004, la Ligue des Champions en 2003 et 2007, la Supercoupe de l'UEFA en 2003 et 2007 et la Coupe du monde des clubs en 2007.
Avec la sélection nationale italienne, il remporte la Coupe du Monde de la FIFA en 2006 face à la France (Aaaargh !) et est finaliste du Championnat d'Europe en 2000.
Reconversion comme entraîneur
Il prend sa retraite de joueur à la fin de la saison 2011-2012 et devient entraineur des Allievi Nazionali (jeunes de l'AC Milan) pour la saison suivante. Durant la saison 2014/2015, il est entraineur de l'équipe première et termine à la dixième place du championnat, mais est démis de ses fonctions le 16 juin 2015 à cause de résultats insuffisants.
Famille
Son frère, Simone Inzaghi, était également footballeur professionnel.
Il s'agit des surnoms du joueur de football international français Olivier Rouyer, né le 1er décembre 1955.
Formé à l'AS Nancy-Lorraine, ce joueur de petit gabarit (1,70 m pour 68 kg) a pour partenaire dans son club formateur, le futur triple ballon d'or Michel Platini, dont il est le grand copain.
Ailier le plus rapide de sa génération, il est surnommé par le public nancéien "La rouille" ou "La flèche".
Il effectue une carrière internationale en pointillés, profitant surtout des blessures de l'ailier droit titulaire des Bleus Dominique Rocheteau pour jouer.
Il comptera au total 17 sélections et 2 buts entre 1976 et 1981. Dont le mémorable but victorieux au Parc des Princes contre l'Allemagne, en match amical, le 23 février 1977.
En 1978 il participe à la Coupe du monde, en Argentine, après avoir remporté la Coupe de France avec l'AS Nancy-Lorraine.
Il devient capitaine de l'équipe en 1979. Mais en fin de saison, sa carrière est ralentie à la suite d'une fracture du tibia.
En 1981, il est transféré au RC Strasbourg pour trois saisons. Puis il termine sa carrière professionnelle à l'Olympique Lyonnais, de 1984 à 1986.
Reconversion après sa carrière de joueur
Après avoir raccroché les crampons, il reste dans le milieu du football. Il revient à Nancy (54), comme entraîneur du Centre de formation, puis il entraîne l'équipe première de l'AS Nancy-Lorraine pendant trois ans (octobre 1991-1994). Ainsi que le FC Sion (mars-juillet 1999).
Dès 1986, il devient consultant sur Canal+ où il se distingue par ses éclats de rire à l'antenne et sa difficulté à prononcer certains noms de joueurs (comme Luyindula), au point de les confondre parfois (Malouda et Maoulida par exemple).
En juin 2016, il quitte Canal+ pour rejoindre la chaîne L'Équipe, au sein de laquelle devient un chroniqueur régulier des émissions "L'Équipe d'Estelle" et "L'Équipe du soir", dans lesquelles j'avoue apprécier sa bonhommie et sa jovialité.
Il est enfin propriétaire du bar "Le Pinocchio", situé place Saint-Epvre à Nancy (54).
Le 16 février 2008, dans un entretien au journal L'Équipe, il affirme être homosexuel et ne plus s'en cacher depuis son arrivée à Strasbourg en 1981. Selon lui, c'est son orientation sexuelle qui lui aurait coûté son poste lorsqu'il entraînait Nancy en 1994.
En 2021, il demeure le seul joueur professionnel français à être sorti du placard. Et cela mérite d'être salué.
Après avoir figuré sur la liste UMP lors des élections municipales de 2008 à Saint-Max (54), Olivier Rouyer est élu en 2014 à Nancy (54) sur la liste UMP-UDI menée par Laurent Hénart pour les municpales.
Il s'agit du surnom du scénariste de bande dessinée belge Raoul Cauvin, né le 26 septembre 1938 et mort d'un cancer le 19 août 2021.
Cet auteur des éditions Dupuis, pilier du journal "Spirou", est l'un des scénaristes les plus prolifiques de l'histoire de la bande dessinée franco-belge.
À la fin des années 1960, il crée deux séries d'aventures à succès, "Les Tuniques bleues" et "Sammy" ("Les gorilles"). La première, dessinée par Willy Lambil depuis 1972, compte 64 albums à ce jour et est toujours l'une des meilleures ventes de la bande dessinée franco-belge.
Durant les décennies suivantes, il lance plusieurs séries humoristiques aux Éditions Dupuis :
"L’Agent 212" (1975) avec Daniel Kox,
"Cédric" (1986) avec Laudec,
"Les Femmes en blanc" (1986) avec Philippe Bercovici,
"Pierre Tombal" (1986) avec Marc Hardy,
"Cupidon" (1990) avec Malik,
"Les Psy" (1992), avec Béd,
et "Les paparazzi "(1996) avec Luc Mazel.
Des débuts discrets chez Dupuis (années 1960)
Raoul Cauvin suit d'abord des études de lithographie publicitaire à l'Institut Saint-Luc à Tournai, pour découvrir en entrant dans la vie active que cette formation n'a plus aucune utilité depuis la fin des années 1930. Suivent toute une série de petits métiers et notamment un emploi dans une usine de boules de billard.
Il entre aux éditions Dupuis en 1960 comme dessinateur de grilles de mots croisés et lettreur, puis devient caméraman au département dessins animés (TVA : TéléVision Animation, fondé en 1959 par Charles dupuis) où il reste sept ans. Il s'essaye dès cette époque au dessin, mais sans succès.
Désireux d'écrire des scénarios, il en présente dès son arrivée à Yvan Delporte, le rédacteur en chef de "Spirou", mais il se voit refuser tous ses projets de série jusqu'en 1967. Il arrive néanmoins à placer une première histoire pour un mini-récit dessinée par Charles Degotte en 1964. Suivent quelques autres mini-récits et histoires courtes dessinées par Degotte, Eddy Ryssack, Serge Gennaux, etc. Charles Dupuis, qui apprécie énormément les croquis humoristiques que Cauvin fait de la vie de la rédaction, lui présente Claire Bretécher en 1967 et lui promet une place régulière dans "Spirou".
En 1968, Cauvin lance quatre séries. Les aventures des puces "Arthur et Léopold", avec Carlos Roque, et "Loryfiand et Chifmol", avec Gennaux, ne rencontrent aucun succès particulier et cessent dès 1969 pour la première, et 1973 pour la seconde. "Les Naufragés", avec la débutante Claire Bretécher, rencontre un petit succès d'estime grâce à son humour décalé mais s'arrête également assez vite.
Profitant du vide laissé par le départ chez "Pilote" de la série "Lucky Luke" de Morris, Cauvin lance un western parodique avec Louis Salvérius, un jeune auteur qui avait déjà publié quelques planches et mini-récits sur ce thème dans "Spirou" : "Les Tuniques bleues", sa quatrième création de l'année, dans une veine purement humoristique (gags en une demi-planche ou quelques pages au maximum), qui emporte graduellement l'adhésion des lecteurs.
En 1969, il crée avec Luc Mazel "Câline et Calebasse" (qui devient en 1974 "Les Mousquetaires"), sa première série d'histoires à suivre, mettant en scène un mousquetaire et son cheval dans une Renaissance humoristique.
Une place grandissante dans Spirou (années 1970)
Le succès grandissant des "Tuniques bleues" permet à Cauvin de collaborer à partir de 1970 avec Raymond Macherot sur "Mirliton" avant de lancer la même année sa seconde série à suivre : "Sammy", avec Berck, qui raconte les aventures humoristiques des "gorilles" Sammy Day et Jack Attaway à Chicago (Illinois) à l'époque de la prohibition et d'Al Capone.
Fort de cette expérience, il se met à réaliser quelques histoires plus longues des "Tuniques bleues", toujours dans une veine très humoristique. Mais en 1972, Louis Salvérius meurt brutalement durant la réalisation de la quatrième histoire longue, "Outlaw".
Cauvin propose alors à Willy Lambil, dessinateur depuis 1959 de la série réaliste "Sandy et Hoppy", mais également de la série humoristique "Hobby et Koala" depuis 1968, de reprendre la série. Fort de son expérience, celui-ci en tire le dessin vers un semi-réalisme, mieux adapté à des scénarios tendant à perdre leur veine purement comique. Il fait de la série un des piliers des éditions Dupuis, qui en publient à la fin de l'année 1972 le premier volume en album.
Entre 1973 et 1975, Cauvin lance sept nouvelles séries pour l'hebdomadaire. Trois sont assez discrètes : "Les Naufragés de l'espace" (avec Guy Counhaye, 1973-1978) et "Christobald" (avec Antoinette Collin, 1975-1978) ne convainquent pas, tandis que "Le Vieux Bleu", avec François Walthéry, le très apprécié dessinateur de "Natacha", obtient un réel succès d'estime mais ne fait l'objet que d'une quarantaine de planches.
Avec "Pauvre Lampil", initiée en 1973 avec Lambil, Cauvin lance une géniale série humoristique semi-autobiographique sur les relations entre Lampil, dessinateur de "Panty et son Kangourou" (Lambil étant l'auteur, de 1959 à 1974, de "Sandy et Hoppy"), et son scénariste Cauvin. Plus adulte que la majorité des séries présentes dans l'hebdomadaire, "Pauvre Lampil" y est parcimonieusement publiée jusqu'en 1994, avant d'être reprise au milieu des années 2000.
"L'Agent 212", créée en 1975 avec Daniel Kox, devient sa première série de gags réellement populaire. Narrant les aventures d'un agent de police assez pataud, elle s'impose durablement dans l'hebdomadaire, étant encore publiée en 2011.
Les gags de la série napoléonienne"Godaille et Godasse" (avec Jacques Sandron) et de "Boulouloum et Guiliguili" (devenue en 1983 "Les Jungles perdues", avec Luc Mazel), une série mettant en scène un enfant sauvage et son gorille en Afrique, se transforment en 1978 en histoires à suivre. Bien qu'elles durent jusqu'à la fin des années 1980, ces séries sont loin de rencontrer le succès de "Sammy" et encore moins celui des "Tuniques bleues".
Diversification et succès (années 1980)
Après la mort accidentelle de Maurice Tillieux en 1978, Dupuis perd son scénariste le plus prolifique ; Cauvin, qui était déjà très présent, va le devenir de plus en plus et se révéler rapidement incontournable. Après avoir travaillé entre 1979 et 1981 avec le très jeune (16 ans !) Philippe Bercovici sur "Les Grandes amours contrariées", Cauvin lui crée en 1981 "Les Femmes en blanc", récits humoristiques en milieux hospitalier, qui est un nouveau succès, tout en introduisant un humour grinçant inhabituel dans "Spirou".
Sa reprise en 1981 de "Spirou et Fantasio" avec Nic, dessinateur issu de l'animation, laisse une impression plus mitigée ; bridé par ses éditeurs, Cauvin ne parvient pas à donner de la force aux trois histoires qu'il écrit et sa collaboration à la série cesse en 1983, lui laissant un très mauvais souvenir.
Ne se laissant pas abattre, Cauvin lance cette même année 1983 les aventures du croque-mort "Pierre Tombal", avec Marc Hardy, première série publiée dans "Spirou" à se confronter aussi directement avec la mort.
Il enchaîne alors les séries humoristiques en une page ou quelques-unes : "Les voraces", avec Glem, en 1985, qui réussit peu en album mais est publiée jusqu'en 1995 dans l'hebdomadaire ; "Cédric", avec Laudec, en 1986 qui fait des débuts discrets avant de devenir dans les années 2000 l'une des meilleures ventes de Dupuis, à la suite d'une adaptation en dessin animé ; "Cupidon", avec Malik, auteur à Spirou depuis 1971 auparavant connu pour ses bandes dessinées réalistes ("Archie Cash", "Blue Bird", "chiwana", "Johnny Paraguay"), en 1988. Dans ces années, il crée également pour "Robbedoes", la version flamande de "Spirou", une petite série semi-autobiographique et humoristique qu'il dessine lui-même, "Zotico".
Hors de Spirou, Cauvin adapte pour Dupuis avec Nic "Les Snorky", dessin animé populaire du début de la décennie. Ayant rompu son contrat d'exclusivité avec Dupuis en 1979, Cauvin crée pour Casterman, en 1980, "Les Toyottes", avec Louis-Michel Carpentier.
En 1986, il se lance avec l'auteur dans une série d'un tout autre genre, "L'Année de la bière", gags tournant autour d'un bistrot belge, reprise ensuite chez Dupuis sous le nom "Du côté de chez Poje". Il scénarise également "Raphaël et les timbrés" pour Jacques Sandron dans "Je bouquine", à partir de 1984.
Depuis 1975 et "L'agent 212", Cauvin a ainsi lancé une multitude de séries sur des univers professionnels, inaugurant ce qui allait devenir un courant de fond dans la bande dessinée à partir de la fin des années 1990. Il ne faisait pas de ces milieux un simple décor mais il s'en servait pour traiter des thèmes alors peu présents dans la bande dessinée pour enfants : la mort, la maladie, le voyeurisme, etc.
Scénariste attitré de Spirou (années 1990)
Scénariste de cinq séries de gags à succès, souvent présents dans l'hebdomadaire, ainsi que de deux séries à suivre phare du journal ("Les Tuniques bleues" et "Sammy", ses autres séries à suivre ayant été arrêtées), Cauvin est à la fin des années 1980 le principal pourvoyeur de séries du magazine, qu'il continue à alimenter avec "Les Psy", avec Bédu (commencée en 1992), "Taxi Girl", série plus réaliste réalisée avec Laudec (de 1992 à 1998, le succès grandissant de "Cédric" ainsi qu'un manque d'intérêt de la part des lecteurs causant son interruption), "Les Paparazzi", avec Luc Mazel (de 1993 à 2004) (à la suite également d'un manque de succès). Son omniprésence dans la deuxième moitié des années 1990 (9 séries de récits courts) permet à la rédaction, dans l'une de ses animations de type comique de répétitition, de faire croire qu'il a pris le pouvoir sur l'hebdomadaire. C'est également à cette époque que lui sont consacrées deux monographies, assez hagiographiques.
En 1993, il participe anonymement à la création de la série "C.R.S = Détresse", de Achdé, chez Dargaud, avant d'en devenir le scénariste officiel en 2000, à la suite du départ d’Erroc.
Le numéro 3026 de "Spirou" du 10 avril 1996 est presque entièrement réalisé par Cauvin et Zidrou. Il est écrit "CAUVIN" à la place du titre du journal et un concours propose de gagner en premier prix un poil de la moustache de Raoul Cauvin.
Vétéran de la bande dessinée franco-belge (années 2000-2020)
Graduellement moins présent à partir du milieu des années 2000, à la suite de l'émergence de nouveaux scénaristes (comme Zidrou ou Jean-Louis Janssens), à l'arrêt de séries alors qu'il n'en crée pas de nouvelles, Cauvin reste cependant l'un des principaux scénaristes de Spirou, animant la plupart des séries datant de plus de quinze ans.
Alors qu'il n'avait plus créé de nouveauté depuis 1993, et que ses histoires tendaient à passer de plus en plus inaperçues, Cauvin écrit en 2000 "Vétos sans frontières" pour Daniel Desorgher, qui restera inédit jusqu'à sa parution en album, en juin 2020, aux éditions du Tiroir.
Et, en 2008, "Coup de foudre" pour David De Thuin, une histoire improbable entre une vache amoureuse et un taureau transsexuel, prélude à une nouvelle série. Cette histoire, au ton très différent de ses gags hebdomadaires humoristiques ou des "Tuniques bleues", est remarquée par la critique, mais seuls deux albums sortiront.
Très discret dans les médias, sa présence dans le catalogue Dupuis depuis 1972 lui permet, en 2002, d'atteindre les quarante millions d'albums vendus (ce qui fait titrer au Journal du dimanche "L'inconnu aux 40 millions d'albums"), puis en 2006 les quarante-cinq millions, et environ 50 millions à ce jour, avec deux séries parmi les 20 premières ventes en bande dessinée : "Cédric" et "Les Tuniques bleues" (20 millions d'albums pour cette seule série).
L'année 2016 est marquée par la sortie du dernier album de "Pierre Tombal", après trente ans d'existence et autant d'albums.
Pour ses 70 ans, Cauvin se voit honoré par un numéro spécial de "Spirou", le 3676 du 24 septembre 2008.
Pour les 75 ans de Cauvin en septembre 2013, les médias annoncent son départ à la retraite, mais le rythme de parution de ses séries phares reste inchangé. En mars 2016 sort même une nouvelle série intitulée "Le bâtard des étoiles", dessinée par Curd Ridel.
Les 80 ans de Cauvin sont fêtés dans le numéro 4198 de "Spirou" du 26 septembre 2018.
Début 2019, il est annoncé que la série "Les Psy" se conclut sur le tome 22, intitulé "Vive la retraite !". Le scénariste se concentrera désormais sur "Les Tuniques bleues" et "Cédric", son classique "Les Femmes en blanc" étant arrêté par l'éditeur, en raison d'une érosion des ventes.
En septembre 2019, Raoul Cauvin abandonne également sa série "Les Tuniques bleues", estimant en avoir fait le tour. Raoul Cauvin a revendu ses droits d'auteur sur la série aux éditions Dupuis, de même que les filles de Louis Salvérius, son premier dessinateur, de 1968 à 1972. Un 65e album des "Tuniques Bleues" a ainsi pu sortir en octobre 2020, dessiné par Jose Luis Munuera et scénarisé par le couple "Béka" (BErtrand escaich et cAroline roque), la parution du 64e album, le dernier scénarisé par Cauvin, ayant été reculée au 1er octobre 2021, Willy Lambil ayant très mal vécu cette revente des droits.
Celui-ci sera cependant, hélas, publié à titre posthume,Raoul Cauvin ayant annoncé, le 9 mai 2021, être atteint d'un cancer incurable, ne lui laissant que quelques mois à vivre... et ayant été vaincu par la maladie le 20 août 2021.
Méthode de travail
Pensant qu'il est plus facile de tirer son inspiration du quotidien, Cauvin se tient assez éloigné du milieu de la bande dessinée : lecteur régulier de la presse, il a conservé jusqu'aux années 1980 un travail salarié de responsable du laboratoire photo de Dupuis.
D'ailleurs vous l'avez vu dans les aventures de Gaston Lagaffe, où André Franquin le faisait apparaître sous les traits de "Raoul de la photocopie" :
De même, afin de ne pas être trop influencé par les travaux d'autres scénaristes, il lit peu de bandes dessinées, ou alors elles n'ont rien à voir avec ce qu'il fait : ainsi, il déclare en 1984 que ses auteurs préférés sont Reiser, Hugo Pratt, Tito et Jan Bucquoy.
Lorsqu'il s'agit de créer une série, il est le plus souvent contacté par des dessinateurs (Mazel pour "Câline et Calebasse", Salvérius pour "Les Tuniques bleues", Kox pour "L’Agent 212").
Mais il a pris l'initiative pour "Les Femmes en blanc" (Philippe Bercovici), Pierre Tombal (Marc Hardy) ou "Godaille et Godasse" (Pierre Sandron). Pour la rédaction même des scénarios, Cauvin a une méthode célèbre : il s'allonge sur un divan, et au bout de quelques heures pour un gag, quelques jours pour une histoire à suivre, il a son scénario tout prêt.
Il ne lui reste plus alors qu'à réaliser un découpage détaillé (où les positions des personnages sont croquées) et à l'envoyer au dessinateur.
Une nouvelle façon de concevoir la bande dessinée grand public
Raoul Cauvin est un scénariste franco-belge classique, mais son travail présente certaines caractéristiques qui peuvent permettre d'expliquer son succès.
S'il est vrai que ses histoires sont rarement originales dans leur déroulement, qu'il est limité par sa spécialisation dans la bande dessinée grand public (enfantine ou non), et que certains archétypes sont très souvent employés (tels que le tandem à la Laurel et Hardy), Cauvin se démarque de ses confrères par sa volonté de transmettre et faire partager des idées et des craintes personnelles.
Il a ainsi été le premier à aborder dans la bande dessinée enfantine franco-belge l'antimilitarisme, la mort, la maladie ou la liberté individuelle de manière aussi audacieuse en même temps que juste.
Un auteur mal-aimé de la critique
Scénariste ultra-prolifique, spécialisé dans la bande dessinée de genre pour enfants, Raoul Cauvin a généralement été mal vu par la critique.
Ainsi, lorsqu'il s'est mis à signer au début des années 1980 les scénarios des albums de deux séries qu'il scénarisait jusque-là de façon anonyme ("Lou" de Berck et "Les Toyottes" de Louis-Michel Carpentier), des critiques ont immédiatement écrit que les deux séries avaient baissé en qualité...
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Souvenir personnel :
Je suis extrêmement fier d'avoir pu réaliser, en 1977, ce que je pense être le premier grand entretien de ce très grand monsieur de la bande dessinée franco-belge, qui avait également convié ses amis dessinateurs Willy Lambil ("Tuniques bleues") et Berck ("Sammy") à répondre à mes questions.
Alors âgé de seulement seize ans, je conserve un souvenir ému de ce moment et de l'extrême gentillesse de celui qui était déjà l'auteur de quatre de mes séries préférées : "Les Tuniques bleues" (1968), "Sammy" (1970), l'extraordinaire "Pauvre Lampil" (1974) et "Godasse et Godaille" (1975).
Cet entretien, ainsi qu'une bibliographie exhaustive (à cette date) avait fait l'objet d'un dossier spécial publié, en 1978, dans le n°16 de "Hop !", le fanzine édité depuis 1973, à Aurillac (15) par Louis Cance (dessinateur de "Pif" de 1967 à 1990).
Il s'agit du surnom du joueur de football international français Michel Platini, né le 21 juin 1955.
Évoluant au poste de milieu de terrain offensif, il est ensuite devenu entraîneur sélectionneur puis dirigeant.
Meneur de jeu emblématique de l'équipe de France de 1976 à 1987, et en club, de l'AS Nancy-Lorraine, de l'AS Saint-Étienne, puis du Juventus FC, il a inscrit 356 buts durant sa carrière et est considéré comme un des meilleurs joueurs de football de l'histoire.
Le magazine "France Football" l'a désigné meilleur joueur de football français du XXe siècle, devant Zinédine Zidane et Raymond Kopa, tandis que le Juventus FC l'a élu meilleur Bianconero de tous les temps.
Il a été le premier joueur de football à remporter le Ballon d'or trois fois consécutivement, en 1983, 1984 et 1985.
Avec l'équipe de France, dont il est le troisième meilleur buteur de l'histoire (41 buts en 72 sélections), derrière Olivier Giroud et Thierry Henry (51 buts) et cinquante fois le capitaine de 1979 à 1987, il soulève son premier trophée international à l'issue de l'Euro 1984, remporté en finale face à l'Espagne 2-0, et est deux fois demi-finaliste de la Coupe du monde, lors des glorieuses épopées de 1982 et 1986.
Lors de l'Euro 1984, il établit un record, toujours en vigueur à ce jour, de neuf buts marqués durant un seul tournoi (le grand Cristiano Ronaldo en a également mis 9, mais en 4 tournois et 21 rencontres au lieu de un seul tournoi et 5 rencontres...).
Michel Platini met un terme à sa carrière de joueur sous le maillot du Juventus FC à la fin de la saison 1987, à l'âge de 32 ans.