La langue français comporte de très nombreux idiotismes religieux : depuis »Remettre l’église au milieu du village » aux « Querelles de clocher » ou à « Se faire sonner les cloches ».
J’ai réuni dans cette collection l’ensemble de mes articles consacrés à ce sujet.
Sur le même thème, voir également mes collections « À croire que nous sommes tous chrétiens et pratiquants, ou au moins croyants ! », « L’héritage langagier de la Bible » et « Vocabulaire et jargon religieux ».
Nombres total d’articles prévus dans cette collection : 378
Ces deux locutions nominales masculines en forme d'idiotisme religieux désignent respectivement, dans le langage courant :
un homme singulier, bizarre, dont on peut tout attendre.
On dit par exemple : "Se présenter à la présidence de la République, obtenir le César du meilleur acteur pour un rôle dramatique et fonder les Restos du Coeur" : Coluche était vraiment un diable d'homme !".
un enfant urbulent, insupportable,
On dit par exemple : "Devoir surveiller un petit diable pareil ne doit pas être de tout repos".
Cette locution verbale change radicalement de sens en fonction de niveau de langue employé, puisqu'elle signifie :
au sens propre, dans le langage courant : ajouter l'enfant Jésus dans la crèche, dans la nuit du 24 au 25 décembre, date anniversaire de sa naissance présumée, à Béthléem (Palestine), en l'an zéro (alors qu'il serait vraisemblablement plutôt né à Nazareth (Israël) entre l'an -6 et l'an - 4... avant lui-même).
On dit par exemple : "Colombe, Sophie-Charlotte, Domitille, Isaure, Marie-Bénédicte, Jean-Eudes, Enguerand, Côme, Childéric, Godefroy, venez tous ! Il est minuit, nous allons déposer l'enfant Jésus dans la crêche !".
et au sens figuré, dans le registre populaire : pénétrer sexuellement, c'est à dire introduire son sexe dans celui de sa partenaire !
On dit par exemple : "Ma Raymonde va faire ses 50 piges demain... alors j'vas aller au marché lui offrir un joli bouquet d'marguerites et rev'nir i' mettre le Petit Jésus dans la crèche".
"Une sinécure" est un substantif féminin désignant :
à l'origine, au Moyen Âge, un bénéfice ecclésiastique (beneficium sine cura) accordé à un clerc pour lui permettre d'effectuer un travail de recherche sans avoir à assurer de services religieux ou, comme on dit, sans avoir charge d'âmes,
puis, par extension : une charge, un emploi ou une fonction n'obligeant à aucune fonction, ou ne nécessitant que très peu de travail effectif ; pour lequel on est par conséquent rétribué sans avoir rien (ou presque rien) à faire,
et donc : une situation de tout repos.
"C'est une véritable sinécure" ou "C'est une vraie sinécure" sont donc des locutions verbales en forme d'idiotismes religeux signifiant, dans le registre familier : c'est une situation, un emploi de tout repos.
On dit par exemple : "Encore un ancien ministre qui va bénéficier d'une véritable sinécure au frais du contribuable".
et "Ce n'est pas une sinécure" est une locution verbale en forme d'idiotisme religieux signifiant, dans le registre familier : il ne faut pas croire que c'est facile : c'est pénible, ce n'est pas de tout repos ; il y a une lourde charge de travail, souvent désagréable, se réalisant au prix de lourds efforts.
On dit par exemple : "Tu ne devrais pas être jaloux du nouveau boulot de ton frère : ile est peut-être mieux payé que toi, mais ce n'est pas une sinécure, crois-moi !".
Sources : wikipedia.org, www.cnrtl;fr, Le Robert et www.larousse.fr
Bien qu'agnostique, j'aime beaucoup cette jolie locution interjective en forme d'idiotisme religieux.
Appartenant de nos jours au registre désuet, elle signifie : espérons que cela n'arrivera pas !
Et s'utilise lorsqu'on ne souhaite pas qu'une chose se produise ; afin de repousser telle ou telle supposition ou éventualité que l'on ne veut pas envisager. En espérant que - comme elle devrait également déplaire à Dieu, celui-ci ne le permettra pas ; fera le nécessaire pour qu'elle ne se produise pas.
On dit par exemple : "Malheureusement une nouvelle catastrophe pourrait venir s'ajouter à celle-ci... ce qu'à Dieu ne plaise !".
Ou : "À Dieu ne plaise que je ne connaisse jamais pareille situation !".
Cette formule nous vient du XIe siècle, puisqu'on la retrouve, sous une forme un peu différente, dans la célèbre "Chanson de Roland" : "Ne placet Deu ne ses saintismes angles", c'est à dire "Ne plaise à Dieu, ni à ses très saints anges".
On dit par exemple : "Mon chéri, lorsque tu auras fini de pleurer comme une Madeleine parce que le PSG a perdu, tu penseras à aller chercher les enfants chez tes parents, s'il te plait".
"Pleurer comme une Madeleine" ne constitue pas un idiotisme alimentaire mais un idiotisme religieux.
En effet, la Madeleine dont il est ici question n'est pas le petit gâteau sucré à pâte molle, en forme de coquille...
... mais Marie de Magdala ou Marie la Magdaléenne ("Marie Madeleine"), pleurant aux pieds du Christ dans la Bible.
Ces différentes locutions verbales désignent une plante épiphyte originaire d'Amérique du Nord et d'Amérique Centrale appelée "Tillandsia usneoïdes".
On l'a souvent aperçue dans les films se déroulant en Louisiane, car cette fille de l’air croît accrochée aux branches d’arbres des milieux humides.
Dans les forêts, cette espèce se retrouve fréquemment sur les branches des chênes de Virginie et de cyprès chauves, l’eau de ruissèlement qui dégouline de leurs feuilles étant particulièrement favorable aux cheveux d’anges.
Tillandsia usneoïdes se retrouve aujourd’hui partout dans le monde, soit introduit dans les forêts, soit cultivé dans les maisons, serres, vérandas, ou en extérieur.
Description
Tillandsia usneoïdes se présente sous forme tiges filiformes, souples et ramifiées indéfiniment, recouvertes de fines écailles argentées. Elles portent des feuilles fines, parfois redressées, parfois bouclées, de même texture que la tige. Les minuscules écailles qui recouvrent l’ensemble ont un rôle important dans l’absorption de l’eau et des nutriments. Tillandsia usneoïdes n’a pas de racine, c’est une plante à fleur épiphyte qui se nourrit exclusivement du ruissèlement de l’eau sur ses tiges et feuilles.
L’ensemble pend d’une branche ou d’un support sur un à plusieurs mètres, comme une longue barbe de vieillard.
Les petites fleurs à trois pétales apparaissent parfois en été, uniques, bien ouvertes et de couleur verte, parfois jaune. Elles produisent des graines soyeuses.
Culture
Tillandsia usneoïdes peut être gardé en intérieur toute l’année, ou cultivé sous les arbres en extérieur pendant l’été et rentré en hiver. En régions méditerranéennes, la plante est parfois conservée toute l’année dehors.
Les cheveux d’anges demandent une bonne luminosité en évitant le soleil direct aux heures les plus chaudes, qui les dessèche trop vite. Ils sont maintenus dans une atmosphère relativement humide, habituellement entre 15 et 25 °C, bien qu’ils soient capables de subir des températures beaucoup plus fraiches.
"La barbe de vieillard" et "Les cheveux d'ange" sont des idiotismes corporels. Et "Les cheveux d'ange" est un idiotisme religieux.
Le moins que l'on puisse dire est que les formules ne manquent pas pour dire en français que l'on tue quelqu'un en l'envoyant ou en l'expédiant quelque part !
On peut en effet "Envoyer à la morgue", "Envoyer ad patres", "Envoyer au cimetière" ou "Envoyer au royaume des morts".
Ou utiliser les idiotismes religieux "Envoyer au ciel", "Envoyer au paradis" ou "Envoyer au purgatoire".
Ainsi que toutes leurs variantes avec le verbe "Expédier" : "Expédier à la morgue", "Expédier ad patres", "Expédier au cimetière", "Expédier au royaume des morts", "Expédier au ciel", "Expédier au paradis" et "Expédier au purgatoire"
"Un bouc émissaire" est une locution nominale masculine en forme d'idiotisme animalier et d'idiotisme religieux.
Elle trouve son originedans la Bible, Dieu prescrivant, dans le Lévitique, d’envoyer dans le désert, vers Azazel, un bouc expiatoire, chargé de toutes les fautes d’Israël.
Et elle désigne :
au sens propre, dans le langage courant : un bouc que l’on chassait dans le désert, après l’avoir chargé des malédictions que l’on voulait détourner du peuple.
et au sens figuré, dans le registre familier : une personne sur laquelle on fait retomber les torts des autres, victime expiatoire.
On dit par exemple : "Dans cette affaire, le député mis en cause sert, à l'évidence, de bouc émissaire à la majorité présidentielle".
Ou : "Je veux bien assumer mes responsabilités, mais pas servir de bouc émissaire à la société".