"C'est Mozart qu'on assassine" ou "C'est Mozart que l'on assassine".

J'aime beaucoup cette formule, devenue proverbiale, qui s'utilise pour dire qu'on ne laisse pas à une personne la chance d’atteindre son plein potentiel.

Cette formule nous vient du titre du roman français éponyme, écrit en 1966 par l'écrivain français Gilbert Cesbron.

Vendu à plus d'un million d'exemplaires, ce livre évoque un enfant de sept ans, bouleversé par le divorce de ses parents.

Couverture du roman "C'est Mozart qu'on assassine", de Gilbert Cesbron (1966)

Et son titre fait référence à une expression tirée du recueil d'essais autobiographiques "Terre des hommes", publié en 1939 par Antoine de Saint-Exupéry : "Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C'est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné".

Couverture du recueil d'essais autobiographiques "Terre des hommes", d'Antoine de Saint-Exupéry (1939)

Source : wikipedia.org

 

Source : wikipedia.org

"C'est Mozart assassiné".

J'aime beaucoup cette locution nominale, qui fait référence au musicien Wolfgang Amadeus Mozart, un des plus grands génies de la musique.

Elle désigne : une personne qui n’a pas eu la chance d’atteindre son plein potentiel.

On dit par exemple : "Quel dommage d'avoir coupé les crédits de recherche de ce jeune physicien plein d'avenir : c'est Mozart assassiné".

C'est Antoine de Saint-Exupéry, qui la formule le premier, dès 1939, dans son livre "Terre des hommes" : "Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C'est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné".

Couverture du recueil d'essais autobiographiques "Terre des hommes", d'Antoine de Saint-Exupéry (1939)

Et c'est l'écrivain français René Fallet, qui la reprend en 1963, avec son roman "Mozart assassiné".

Couverture du roman "Mozart assassiné", de René Fallet (1963)

Puis l'écrivain français Gilbert Cesbron, en 1966, sous la forme "C'est Mozart qu'on assassine".

Couverture du roman "C'est Mozart qu'on assassine", de Gilbert Cesbron (1966)

Sources : wiktionary.org

22 façons de dire "Avoir de la chance".

Avoir de la chance

Les formules "Avoir de la chatte", "Avoir de la moule", "Être chatard" (ou "Être chattard"); "Être chatteux" ou "Être mouleux" font référence à deux des noms donnés en argot au sexe de la femme ("Chatte" et "Moule") et relèvent du registre vulgaire.

De même que "Avoir du fion".

Quant aux formules "Avoir du cul" ou "Avoir le cul bordé de nouilles", elles relèvent du registre argotique.

"Avoir du bol", "Avoir une veine de cocu", "Être chançard", "Être cocu", "Être veinard" ou "Être verni" appartiennent au registre familier.

De même que "Avoir la baraka", qui nous vient du mot arabe "Baraka" désignant une chance extraordinaire, une bénédiction ou une faveur divine. Ce mot a été adopté par les troupes françaises de l’Armée d’Afrique dès la colonisation de l’Afrique du Nord dans les années 1830, puis employé par les poilus durant la Première Guerre mondiale comme synonyme du mot "chance".

Le langage courant nous offre les formules "Avoir de la veine", "Être chanceux", "Être en veine" ou "Être né sous une bonne étoile".

La formule "Être né coiffé" relève du registre soutenu et du registre désuet.

Enfin, "Être bidard" relève du registre désuet, cette expression venant du patronyme du gagnant du gros lot de la loterie de l'Exposition universelle de 1878.

Source : www.defense.gouv.fr

"Un inventaire à la Prévert".

Un inventaire à la Prévert

J'aime beaucoup cette locution nominale masculine qui relève du langage courant et qui désigne : une liste, une énumération hétéroclite, un inventaire n'ayant apparemment ni queue ni tête.

Elle est en effet composée :

  • du substantif masculin "inventaire",  qui désigne, au sens propre, en droit, un mémoire ou état (document) dans lequel sont énumérés et décrits, article par article, les biens, meubles, titres, papiers d’une personne,
  •  de la locution prépositive "à la" signifiant, par ellipse "à la manière, à la façon de",

Le poète français Jacques Prévert

  • et du patronyme de l'écrivain français Jacques Prévert, dont le célèbre poème "Inventaire", paru en 1946 dans le recueil "Paroles", énumère toutes sortes de sujets sans lien apparent entre eux.

Le poète français Jacques Prévert

On dit par exemple : "Tu aurais vu la liste des propositions du nouveau ministre : un véritable inventaire à la Prévert".

Inventaire

Une triperie, deux pierres
Trois fleurs, un oiseau
Vingt-deux fossoyeurs, un amour
Le raton laveur, une madame untel
Un citron, un pain
Un grand rayon de soleil

Une lame de fond, un pantalon
Une porte avec son paillasson
Un Monsieur décoré de la légion d'honneur
Le raton laveur
Un sculpteur qui sculpte des Napoléon

La fleur qu'on appelle souci
Deux amoureux sur un grand lit
Un carnaval de Nice
Une chaise, trois dindons, un ecclésiastique
Un furoncle, une guêpe
Un rein flottant

Une douzaine d'huîtres
Une écurie de courses
Un fils indigne
Deux pères dominicains
Trois sauterelles, un strapontin
Une fille de joie
Trois ou quatre oncles Cyprien
Le raton laveur

Une mater dolorosa, deux papas gâteau
Trois rossignols, deux paires de sabots
Cinq dentistes, un homme du monde
Une femme du monde
Un couvert noir, deux cabinets

Deux petits suisses
Un grand pardon
Une vache, un samovar
Une pinte de bon sang
Un monsieur bien mis
Un cerf volant
Un régime de bananes
Une fourmi
Une expédition coloniale

Un cordon sanitaire, trois cordons ombilicaux
Un chien du commissaire, un jour de gloire
Un bandage herniaire, un vendredi soir
Une chaisière un oeuf de poule

Un vieux de la vieille
Trois veuves de guerre
Un François premier
Deux Nicolas II
Trois Henri III
Le raton laveur

Un père Noël
Deux sœurs latines
Trois dimensions
Mille et une nuits
Sept merveilles du monde, quatre points cardinaux
Huit heures précises, douze apôtres
Quarante-cinq ans de bons et loyaux services
Deux ans de prison, six ou sept péchés capitaux

Trois mousquetaires
Vingt mille lieues sous les mers
Trente-deux positions
Deux mille ans avant Jésus-Christ
Cinq gouttes après chaque repas
Quarante minutes d'entracte
Une seconde d'inattention
Et naturellement
Le raton laveur

Sources :  wiktionary.org et www.musixmatch.com

"Être riche comme Crésus".

Le roi Crésus

Cette locution verbale relève du langage courant.

Et elle signifie : être très riche.

Elle fait référence à Crésus, un richissime roi de Lydie, né vers 596 et mort vers 546 av. J.-C.

Dernier souverain de la dynastie des Mermnades, fondée par Gygès en 687 av. J.-C., Crésus régna d'environ 561 à 546 av. J.-C. et fut vaincu par Cyrus le Grand.

Celui-ci lui avait affecté les revenus d’une ville proche de la rivière Pactole dont les sables aurifères lui assurèrent une fortune colossale. Celle-ci lui permit de bâtir sa légende par des offrandes généreuses aux temples grecs.

Il fait ainsi reconstruire le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des Sept Merveilles du monde antique.
Et fait porter au sanctuaire de Delphes une quantité inimaginable d'offrandes, parmi lesquelles, selon Hérodote, trois mille têtes de bétail, des lits recouverts de lames d'or, des coupes d'or, des vêtements teints de pourpre, cent briques en or pur, deux immenses cratères en argent et en or pour mélanger l'eau et le vin, quarante barils d'argent, deux grandes statues en or ainsi que les bijoux de son épouse.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être riche" ou "Être très riche" en français.

Source : wikipedia.org

"En voiture Simone !" et "En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !".

"En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !"

Ces deux expressions appartiennent au registre populaire.

Ellipse de l'expression complète "En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !", la forme abrégée "En voiture, Simone !" signifie, selon le contexte :

  • au sens propre, lorsqu'au moment de prendre la route, un conducteur invite son ou ses passagers à monter dans la voiture sans perdre une minute : "Allons-y !", "Partons !".

On dit par exemple : "Allez, allez, fini les embrassades, on y va : en voiture Simone !".

  • et au sens figuré :
    • , pour encourager son ou ses interlocuteurs à commencer quelque chose, à démarrer une action : "On commence !", "Il est temps de s’y mettre !".

On dit par exemple : "Allez les gars, on se remue : en voiture Simone !".

    • ou pour évoquer la façon rapide et efficace avec laquelle on débute une activité : "C'est parti !", "Ça roule !".

On dit par exemple : "Tu as commencé les travaux de ta véranda ?" "Oh oui, depuis plusieurs jours déjà. J'ai passé la commande et en voiture Simone !"

Ou : "Tu te souviens de la petite blonde à la soirée de Jean-Marc ? Je l'ai rappelé mardi soir et en voiture Simone ! Elle déjeune avec moi samedi".

Ayant également conduit un camion de la Croix-Rouge pendant la Seconde Guerre mondiale et été la première femme à ouvrir une auto-école, c'est sa renommée qui a fait naître l'expression "En voiture Simone", ellipse de "En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !", seulement popularisée ensuite par Guy Lux, à partir de 1962.

Sources : www.envoituresimone.com, rmc.bfmtv.com et wiktionary.org

"À plein badin".

Cette locution adverbiale du langage courant signifie : rapidement, très vite, à toute vitesse.

Et elle fait référence au "badin", surnom donné à l'anémomètre, un instrument servant à mesurer la vitesse et la force du vent, inventé en 1911 par l'ingénieur aéronautique français Raoul-Édouard Badin (19 décembre 1879 - 20 juin 1963).

On dit par exemple : "En 2010, quand l'Ohème a décroché son neuvième titre de champion de France, il a filé à Marseille à plein badin, pour participer à la fête qui avait lieu sur le Vieux-Port".

Source : wikipedia.org

"Arriver comme les carabiniers" ou "Arriver comme les carabiniers d'Offenbach".

Cette locution verbale signifie : arriver trop tard, être en retard.

On dit par exemple : "Vous arrivez comme les carabiniers : tout est fini depuis plus de deux heures, les amis !".

Ou : "Tu vas arriver comme les carabiniers d'Offenbach si tu ne te dépêches pas".

On dit également : "Arriver après la bataille" ou "Arriver à la fumée des cierges".

Cette expression fait référence aux carabiniers de l'opéra bouffe 'Les Brigands', écrit en 1869 par Henri Meilhac et Ludovic Halévy, sur une musique de Jacques Offenbach, dans lequel on peut entendre (acte 1, scène 11) le choeur des carabiniers déclamer :

"Nous sommes les carabiniers,
La sécurité des foyers ;
Mais, par un malheureux hasard,
Au secours des particuliers
Nous arrivons toujours trop tard".

Source : wiktionary.org

"Un laïus" ou "Faire un laïus".

J'aime beaucoup le petit substantif masculin latin "Laïus", qui désigne :

  • dans le langage courant : un petit discours,

On dit par exemple : "Pour la cérémonie des voeux, le président va encore nous faire son laïus habituel".

  • mais surtout, dans le registre familier, où on l'utilise de façon péjorative, afin de discréditer l'orateur (ou l'auteur) : une allocution, un discours (ou un texte) souvent long, creux, vague ou emphatique, dont le ton ampoulé et la banalité des propos tenus sont ennuyeux pour l'auditoire ou le lectorat.

On dit par exemple : "Avec J'aime les mots, je m'efforce de founir des définitions et des explications simples et claires, plutôt que des laïus du type de ceux que fournissent parfois certains blogues ou sites".

On l'ignore souvent, mais ce mot "laïus" nous vient du nom latin de "Laïos", un personnage de la mythologie grecque, fils de Labdacos, roi de Thèbes, et père... d'Oedipe !

Et le sens actuel du mot "laïus" ainsi que de la locution verbale "Faire un laïus" remonte au concours d'entrée à l’École polytechnique organisé en 1804 (année de sa militarisation par Napoléon 1er).

Cette année-là, en effet, on proposa aux candidats comme sujet de composition "Le Discours de Laïus. Imaginez la réponse de Laïus à Oedipe" (*), lorsque ceux-ci se croisèrent sans se connaître sur une route étroite et se querellèrent au sujet de la priorité.

Ce sujet eut un vif succès, et les candidats, particulièrement inspirés, écrivirent de nombreuses pages d'une qualité très variable, justifiant ainsi, par la suite, le sens du mot "laïus", qui signifia d'abord pour les élèves toute composition ou dissertation, pour ensuite passer dans le langage courant, avec la définition que nous lui donnons actuellement.

Rappel du mythe :

Laïos n'a qu'un an à la mort de son père, Labdacos, roi de Thèbes, et la régence est donc confiée à son grand-oncle Lycos. Lorsqu'il atteint sa majorité, Laïos, au lieu de monter sur le trône, est chassé de Thèbes et trouve asile auprès du roi Pélops.

Celui-ci lui confie son fils Chrysippe, en lui demandant de lui apprendre l'art de conduire un char. Laïos s'éprend de son jeune élève, l'enlève pendant une course de chars et le viole. Accablé de honte, Chrysippe se serait alors pendu. Selon une autre version, il aurait été assassiné par ses demi-frères à la demande de leur mère Hippodamie. Pélops appelle alors sur Laïos la malédiction d'Apollon.

Après que Zéthos- qui régnait sur Thèbes avec son jumeau Amphion- s'est donné la mort, Laïos devient roi de Thèbes et épouse Jocaste. Mais un oracle de Delphes avertit Laïos que si un héritier mâle lui naît, celui-ci tuera son père et épousera sa mère. Laïos, prudent, se garde alors de toute relation avec son épouse. Une nuit pourtant, sous l'emprise de la boisson, il fait l'amour avec Jocaste. Et de leur union naît un fils : Oedipe. Pour conjurer l'oracle, il fait exposer l'enfant sur le mont Cithéron. Mais Oedipe est recueilli par un berger qui le confie au roi de Corinthe, Polybe. Et Oedipe est donc élevé loin de Thèbes, dans l'ignorance de sa véritable origine et de son adoption.

Des années plus tard, Oedipe apprend par l'oracle de Delphes que sa destinée est de tuer son père et d'épouser sa mère. Croyant être le fils naturel de Polybe, il décide de s'enfuir loin de Corinthe afin d'empêcher l'accomplissement de la prophétie.

Mais lors de sa fuite, il croise son père biologique, Laïos, sur une route étroite. Oedipe laisse passer le convoi du roi de Thèbes, mais les deux personnages se querellent au moment de décider qui devra garer son char sur le côté pour laisser passer celui de l'autre (dans une autre version, un écuyer tue l'un de ses chevaux). Une bagarre éclate alors, au cours de laquelle Laïos est tué par son propre fils. Ainsi, la première partie de la malédiction se réalise-t-elle.

(*) : L'enseignement des mythologies grecque et romaine étant devenu ce qu'il est, je frémis à l'idée des copies que nous rendraient les candidats actuels... mais on va encore me traiter de dinosaure et de vieux ronchon !

Sources : Google, www.linternaute.fr, wikipedia.fr et www.larousse.fr

"Vieux comme Mathusalem", "Dater de Mathusalem" ou "Depuis Mathusalem".

Ces différentes locutions adverbiales du langage courant signifient respectivement :

  • "Vieux comme Mathusalem" : extrêmement vieux,

On dit par exemple : "Mon père utilise encore un poste de radio vieux comme Mathusalem".

  • "Dater de Mathusalem" : être extrêment ancien ou vieux, par déformation de "Vieux comme Mathusalem".

On dit par exemple : "Ma dernière sortie en boîte de nuit doit dater de Mathusalem".

  • et "Depuis Mathusalem" : depuis extrêmement longtemps, également par déformation de "Vieux comme Mathusalem".

On dit par exemple : "Cette machine ne sert plus depuis Mathusalem".

Elles font toutes trois référence au personnage de Mathusalem, célèbre pour être la personne la plus âgée mentionnée dans l’Ancien Testament. Grand-père de Noé, il aurait vécu 969 années, selon la Bible, ce qui explique que son nom soit devenu synonyme de longévité.

Sur un sujet contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à toutes les autres façons de dire "Depuis très longtemps".

Source : www.expressions-francaises.fr

"Le mot de Cambronne".

Cette expression désigne, dans le langage soutenu, le mot "Merde".

Elle fait référence au nom du général napoléonien, Cambronne, qui, aux dires de Victor Hugo, dans son célèbre roman de 1862, "Les Misérables", aurait prononcé ce mot, lors de la bataille de Waterloo (Belgique), le 18 juin 1815, où il commandait le dernier carré de la Vieille Garde.

Il s'agissait d'une réponse au général britannique Charles Colville, qui lui enjoignait à nouveau de se rendre, après qu'il ait déjà formulé son célèbre "La garde meurt mais ne se rend pas !".

 

"Un violon d'Ingres".

Cette locution nominale désigne un passe-temps favori.

C'est à dire ce que l'on appelle "Un dada" dans le registre familier et que nos amis anglophones appellent "Un hobby".

À l'origine employée exclusivement pour les activités artistiques, elle s’utilise aujourd'hui dans un sens plus large pour toutes les activités auxquelles on se consacre en dehors de sa profession, pour se distraire ou assouvir une passion.

Cette expression du langage courant fait référence à la passion du peintre français Jean-Auguste-Dominique Ingres pour le violon et la musique.

On dit par exemple : "Le violon d'Ingres de l'auteur de J'aime les mots est de collectionner les mots, les expressions et les noms depuis son plus jeune âge".

Source : www.caminteresse.fr