On ne dit pas : "Possiblement" pour "Peut-être" ou "Vraisemblablement" !

Je n'en peux plus d'entendre à longueur de journée, dans la bouche de nos dirigeants politiques et économiques comme dans celle des communiquants et autres journalistes, l'adverbe "Possiblement" ainsi utilisé en lieu et place des traditionnels adverbes "Peut-être" et "Vraisemblablement" :

  • Emmanuel Macron "possiblement" contaminé lors d’un sommet européen,
  • de nouveaux variants du virus "possiblement" bien plus contagieux,
  • mais une solution "possiblement" en vue grâce aux vaccins.

Ce mot à la mode n'est certes pas un anglicisme, car il est bien français. Et cela depuis si longtemps, d'ailleurs, que l’Académie française le jugeait déjà "vieux" en… 1762.

Mais il ne signifie jamais que : de façon possible.

Et avant cette mode récente, naturellement apparue sous l'influence omniprésente de l'anglais, son emploi était très peu courant. À peine disait-on parfois, par exemple : "Ce film médiocre peine à nous faire esquisser le moindre sourire, en l'absence de toute situation ou du moindre dialogue possiblement drôle".

Massivement apparu dans les organes d'information au cours de l'année 2020, il constitue, à mon sens, un anglicisme détestable, en étant un calque de l'anglais "Possibly" signifiant "Peut-être".

Et relève de la novlangue, sa sonorité technocratique masquant l’incertitude qu’il exprime.

Les dirigeants politiques, comme les dirigeants économiques, pourraient bien évidemment dire "Peut-être" ou "Vraisemblablement" et s’exprimer au conditionnel.

Ils pourraient même, parfois, dire qu’il y a des choses qu’ils ignorent. Mais ne pas tout savoir leur semble être une faute impardonnable, à laquelle ils ne parviennent manifestement pas à se résigner.

Seul l'usage du terme "Possiblement" permet donc ce tour de force : reconnaître sa totale ignorance en feignant d'être totalement sûr de soi !

Source : timetosignoff.fr

On ne dit pas : "Je comprends les interrogations qui se posent" !

Le journaliste sportif français Damien Degorre

Comme l’a déclaré, le 14 décembre 2020, le journaliste sportif français Damien Degorre, dans l’émission vespérale d’Olivier Ménard "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.

Mais : "Je comprends quE L'ON se pose DES QUESTIONS" !

Puisque nous nageons désormais dans le ridicule, après "Autrice" et "Cheffe", pourquoi pas... "Médecine" ?

Mais, oui, voyons : "Médecine" pour "femme médecin" !

"Autrice", "Cheffe"... : je n'en peux plus de ces termes féministes ridicules qui m'écorchent les oreilles.

Il y a - me semble-t-il - suffisamment de combats à mener concernant les discriminations Femme/Homme, pour ne pas s'attarder sur de tels détails.

Que ne s'attache-t-on donc à davantage aux salaires, à la représentation électorale ou à l'accès aux postes de direction !

On ne dit pas : "Bonjour à vous" ni "Merci à vous" !

"Bonjour" et "Merci" suffisent amplement !

Cette nouvelle façon de saluer ou de remercier son interlocuteur, particulièrement en vogue depuis quelques années dans les différents organes d'information audiovisuels, a, je le confesse, le don de m'exaspérer.

Ne dites pas : "Un certain nombre de personnes pensent que" !

Ainsi que je l'entends régulièrement dans les organes d'information.

Mais : "CERTAINES personnes pensent que" !

À l'instar de mon lecteur Christophe Natu, qui m'en a fait la remarque ce jour, je pense que l'on doit réserver la formule "Un certain nombre" aux cas où la valeur de ce nombre est décisive.

On peut ainsi dire "Au bout d'un certain nombre d'infractions, l'amende est doublée" dès lors que l'on ne connaît pas ce nombre.

On ne dit pas : "Expliquer aux parents d'élèves qui pourraient avoir une émotion de c'qui s'est passé" !

La journaliste française Alexandra Gonzalez

Comme l'a déclaré, le 21 octobre 2020, la journaliste police-justice française Alexandra Gonzalez, dans l'émission d'Apolline de Malherbe "Apolline matin", sur la chaîne de télévision française RMC Découverte.

Mais : "Expliquer aux parents d'élèves qui pourraient S'ÉMOUVOIR de cE qui s'est passé" !

Ou : "Expliquer aux parents d'élèves quE CET ÉVÉNEMENT A ÉMU" !

 

On ne dit pas : "L'information a à peine une demi-heure" !

Édition spéciale du 25 septembre 2020 après-midi sur BFMTV

Comme j'ai entendu une journaliste le déclarer, le 25 septembre 2020, sur la chaîne de télévision française d'information en continu BFMTV.

Mais : "L'information DATE D'à peine une demi-heure" !

À la décharge de cette malheureuse, toutefois : sans doute était-ce la toute première fois qu'une telle chose se produisait !

On ne dit pas : "Le cryptage des données", "Crypter des données" ni "Un message crypté" ou "Un message décrypté" !

Mais :

  • "Le CHIFFRAGE des données",
  • "CHIFFRER des données", "CRYPTOGRAPHIER des données", "CODER des données" ou "ENCODER des données",
  • et "Un message CODÉ" ou "Un message DÉCODÉ" !

Source : www.academie-francaise.fr

On ne dit pas : "Il y a ici un dispositif policier très grand" !

La journaliste française Alexandra Gonzalez

Comme l'a déclaré, le 25 septembre 2020, la journaliste police-justice française Alexandra Gonzalez, sur la chaîne de télévision française d'information en continu BFMTV.

Mais : "Il y a ici un dispositif policier très IMPORTANT" !

Ou : "Il y a ici un dispositif policier très IMPRESSIONNANT" !