On ne dit pas : "Dans le futur, ce phénomène hors-norme pourrait se réitérer" !

Logotype du journal télévisé de France 2

Ainsi que j'ai pu l'entendre, le 14 mars 2023, dans le commentaire d'un reportage du journal télévisé de 20H de la chaîne de télévision publique française France 2.

Mais, en français : "À L'AVENIR, ce phénomène hors-norme pourrait se réitérer" !

On ne dit pas : "Ramos qui prend le meilleur sur Müller, Ramos qui prend le meilleur sur Davis" !

Le journaliste sportif français Yoann Riou

Ainsi qu'a pu le déclarer, le 8 mars 2023, le journaliste français Yoann Riou, dans l'émission "La grande soirée", sur la chaîne de télévision française L'Équipe.

Mais, par exemple, en français : "Ramos qui prend L'ASCENDANT sur Müller, Ramos qui L'EMPORTE sur Davis" !

Je le rappelle, en effet, "Prendre le meilleur sur quelqu'un" est une construction fautive, calquée sur l'anglais "To get the better of someone".

On ne dit pas : "L'acronyme CBPRN" !

Le journaliste français Patrick Cohen

Ainsi qu'a pu le déclarer, le 21 mars 2023, le journaliste français Patrick Cohen, dans l'émission "C dans l'air", sur la chaîne de télévision publique française France 5.

Mais, en français : "Le SIGLE CBPRN" !

Un acronyme désigne en français un sigle qui se prononce. Comme par exemple BAFA (Brevet d'Aptitude aux Fonctions d'Animateur).

Ce qui n'est à l'évidence pas le cas de CBPRN...

Encore une fois, ce journaliste parle anglais sans même en être conscient (puisque "sigle" se dit "acronym" en anglais) !

On ne dit pas : "C'est juste impossible" !

Le journaliste sportif français Dominique Grimault

Ainsi qu’a pu le déclarer, le 9 mars 2023, le journaliste sportif français Dominique Grimault, dans l’émission "L’Équipe de Greg", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.

Mais, en français : "C'est TOUT SIMPLEMENT impossible" !

On ne dit pas : "Est-ce qu'il ne se positionne pas pour un futur politique en Russie ?" !

Ainsi qu'a pu le déclarer, le 12 mars 2023, l'écrivain français Olivier Weber, dans l'émission "En toute franchise", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.

Mais : "Est-ce qu'il ne se positionne pas pour un AVENIR politique en Russie ?" !

On ne dit pas : "C'est un match qui peut faire évoluer le futur de Messi" !

L'animateur de radio et de télévision français Grégory Ascher

Ainsi qu'a pu le déclarer, le 9 mars 2023, l'animateur français Grégory Ascher, dans l'émission "L’Équipe de Greg", qu'il anime sur la chaîne de télévision française L’Équipe.

Mais, à tout le moins, en français : "C'est un match qui peut CHANGER L'AVENIR de Messi" !

Et idéalement : "C'est unE RENCONTRE qui peut INFLUER SUR L'AVENIR de Messi" !

On ne dit pas : "Alors qu'i suffit juste de lire des lettres" !

L'humoriste français Thomas Ngijol

Ainsi que peut le déclarer, l'humoriste français Thomas Ngijol, dans sa saynète "Lettre du cousin camerounais".

Mais : "Alors qu'iL suffit TOUT SIMPLEMENT de lire des lettres" !

On ne dit pas : "Juste : la question que Mémé posait (...)" !

L'ancien joueur de football et consultant français Jérôme Alonzo

Mais, en français : "Simplement : la question que Mémé posait (...)" !

Cette utilisation fautive de "Juste" relève de l'anglais.

"Dédié à" et "Dédié".

L’usage abusif du participe passé "Dédié à" ou - pire - de l’adjectif "dédié" (qui n'existe pas !), s’est progressivement répandu ces 10 ou 15 dernières années, avec une très forte accélération dans les années 2020, au point qu’aujourd’hui il est difficile de regarder un journal télévisé ou un documentaire sans l’entendre. On le retrouve également fréquemment à la radio et dans la presse écrite, ou sur les sites internet.

  • Si la formule "Dédié à" n’est pas en elle-même incorrecte et ne doit en aucun cas être proscrite, il n’en demeure pas moins que son sens étant très restrictif, elle doit être utilisée avec la plus extrême parcimonie.

En effet, ses usages ne peuvent être que très limités lorsque l'on sait que le verbe "dédier" ne signifie que : offrir symboliquement quelque chose, même un sentiment, à une divinité, à une personne considérée comme une divinité, ou à un être digne de respect, de gratitude. Et, par extension : remercier ou rendre hommage à quelqu’un, au travers d’une oeuvre généralement littéraire, cinématographique ou architecturale.

Ainsi dit-on d’un livre, d’un film ou d’un bâtiment qu’il est "dédié à quelqu’un", sans pour autant - et c’est essentiel - qu’il lui soit consacré ou destiné.

"Dédié à", "Consacré à" et "Destiné à" ont en effet des sens très différents et n’ont jamais été synonymes.

Ainsi, un historien qui aurait écrit une biographie de Napoléon pourrait déclarer : "J’ai consacré un livre à Napoléon et l’ai dédié à ma femme", et non pas "J’ai dédié un livre à Napoléon et l’ai consacré à ma femme" !

Le site internet de Canopé, "le réseau de création et d’accompagnement pédagogiques" dépendant de l’Éducation Nationale, annonce pourtant dans sa présentation de la Bibliothèque rose illustrée et de la comtesse de Ségur : "Entre 1857 et 1869, la Comtesse de Ségur va publier une vingtaine d’oeuvres dédiées aux enfants" (pour "destinés aux").

De la même façon, "Dédié à" tend malheureusement de plus en plus à se substituer à "Attribué à", "Réservé à", "Affecté à", "Alloué à", "Dévolu à", "Voué à", etc.

On pouvait par exemple lire, dans un communiqué de presse du ministère de l’Éducation nationale, en avril 2013 : "Enfin, le 3e plan autisme, présenté par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, prévoit la création de 30 unités d’enseignement dédiées à l’autisme à la rentrée 2014"  (pour "dévolues à").

Et la société française de télécommunications Orange présentait aux internautes les services de pointe qu’elle réservait aux collectivités en ces termes : "Orange pro, le portail d’informations et de services dédié aux professionnels et aux entreprises" (pour "réservé aux").

  • Quant à l’utilisation de "Dédié" comme adjectif, elle est tout simplement fautive.

Et cela pour la bonne et simple raison que ce mot n'a  jamais existé en français.

Il s'agit tout simplement - comme souvent, malheureusement - d'un calque de l'anglais "deticated".

Cette floraison de formules fautives du type "Site internet dédié", "Application dédiée", "Espace dédié", "Impôt dédié", "Personnel dédié", "Produit dédié", etc., à laquelle on assiste ces dernières années, ne fait malheureusement que concourir à l'appauvrissement de notre si jolie et si riche langue française, qui dispose de nombreux adjectifs ou loction, tels que "Approprié", "Attitré ", "Personnel", "Particulier", "Spécifique", "Spécial", "Spécialisé", "Ad hoc", "Prévu à cet effet", etc.

Source : https://la-grammaire-de-forator.over-blog.fr

"Être trop" ou "C'est trop".

Cette locution verbale se retrouve dans deux niveaux de langue différents :

  • dans le langage courant tout d'abord :
    • comme formule de politesse, pour exprimer sa reconnaissance, ses remerciements.

On dit par exemple : "C'est trop... c'est trop pour moi, voyons : il ne fallait pas !".

    • ou pour dire son indignation et affirmer que sa patience vient à bout.

On dit par exemple : "C'est trop ! Non, non : je n'en supporterai pas davantage !".

Ou : "C'en était trop, monsieur le commissaire : c'est pour ça que j'ai découpée ma femme en rondelles. Je lui avais dis cent fois que je détestais les brocolis".

  • et dans le registre familier, chez les jeunes, sur le modèle de l'anglais "Too much" : être remarquable dans son genre, susciter l'admiration, l'enthousiasme ; être épatant, formidable, sensationnel, terrible.

On dit par exemple : "J'adore ce mec, il est trop !".

Source : www.cnrtl.fr

On ne dit pas : "Il vient de vendre plus de 50 000 copies de son dernier livre" !

Ainsi que je l'entend malheureusement régulièrement dire dans nos différents organes d'information.

Mais : "Il a vendu plus de 50 000 EXEMPLAIRES de son NOUVEAU livre" !

Cette utilisation erronée du mot "Copie" n'est évidemment qu'un calque fautif du mot anglais "copy" ("copies" au pluriel).

On ne dit pas : "Nuno Mendes qui a pris le meilleur", "Mendes qui prend le meilleur sur Upamecano", "Qui a réussi à prendre le meilleur" ni "Coman qui prend le meilleur" !

Ainsi que se sont obstinés à le répéter, le 14 février 2023, les journalistes français Yoann Riou et Candice Rolland, commentant la rencontre de football de 8e de finale aller de la Ligue des champions 2023-2024, PSG-Bayern de Munich, dans l'émission "La grande soirée", sur la chaîne de télévision française L'Équipe.

Mais : "Nuno Mendes qui L'A EMPORTÉ", "Mendes qui L'A EMPORTÉ sur Upamecano", "Qui a réussi à L'EMPORTER" ni "Coman qui L'EMPORTE" !

"Prendre le meilleur sur quelqu'un" est en effet une construction fautive, calquée sur l'anglais "To get the better of someone".

Les journalistes français Yoann Riou et Candice Rolland