"Ne pas avoir pour un sou (de quelque chose)" ou "Ne pas avoir pour deux sous (de quelque chose)".

Ces deux locutions verbales du registre familier signifient : ne pas avoir du tout (de quelque chose).

On dit par exemple : "Ce film n'est pas réaliste pour un sou".

Ou : "Mon fils n'a pas pour deux sous de sens pratique".

On utilise souvent la formule "Ne pas avoir pour deux sous de jugeote", à laquelle j'ai déjà consacré un article.

 

"L'argent n'a pas d'odeur".

Cette expression très ancienne qui fait directement référence à une citation attribuée à l'empereur romain Vespasien, signifie que :

  • l'argent reçu d'une activité, aussi peu noble soit elle, n'en est pas moins de l'argent ; que rien ne distingue de celui provenant d'activités parfaitement licites.
  • et que, par extension, pour une personne peu scrupuleuse, tout argent est bon à prendre, quelle que soit sa provenance ou les moyens employés pour l'obtenir.

On dit par exemple : "Qui se souvient que de riches hommes d'affaires comme Xavier Niel (le fondateur de Free) ou Claude Perdriel ont partiellement bâti leur fortune sur le Minitel rose ? L'argent  n'a pas d'odeur".

Source : wiktionary.org

"Avoir le coeur à gauche et le portefeuille à droite".

J'aime beaucoup cette expression en forme d'idiotisme corporel qui caractérise les personnes soucieuses de conserver les programmes sociaux, tout en payant le moins d'impôts possible.

Se considérant ou se présentant comme altruistes, elles disent "avoir le coeur à gauche".

Mais ont considère qu'elles ont "le portefeuille à droite" car leur désir d'aider les plus défavorisés s'estompe sensiblement dès lors qu'il leur est demandé de contribuer financiairement à cette action, notamment en payant davantage d'impôt.

"Valoir son pesant d'or", "Valoir son pesant de plomb" et "Valoir son pesant de cacahuètes".

  • L'expression proverbiale "Valoir son pesant d'or", apparue dès le XIIIe siècle semble-t-il, signifie :
    • au sens propre : être très précieux, très onéreux, valoir extrêmement cher.

On dit par exemple : "Certains épices valent leur pesant d'or".

    • et, au sens figuré, :
      • être excellent dans son genre.

On dit par exemple : "Ce lapsus de Jean-Pierre Foucault vaut véritablement son pesant d'or !".

      • Ou : dont on peut vanter les bonnes qualités, en parlant d’une personne.

On dit par exemple : "je ne me séparerais de ma femme de ménage pour rien au monde car je vous assure que cette femme vaut son pesant d'or !"

  • A contrario, l'expression "Valoir son pesant de plomb" est apparue au XVIIe siècle dans le but de se moquer des défauts d'une personne.

On disait par exemple : "Ce type est un parfait incapable : il vaut son pesant de plomb".

  • Et la forme récente (deuxième moitié du XXe siècle) "Valoir son pesant de cacahuètes" désigne quelque chose de ridicule.

On dit par exemple : "Je t'assure que ce navet vaut son pesant de cacahuètes".

"Avoir maille à partir".

Cette expression très ancienne signifie : avoir un différend avec quelqu'un, avoir des difficultés avec quelque chose.

On dit par exemple : "Avoir maille à partir avec la police".

Il ne s'agit en aucune façon d'un idiotisme textile, car la "maille", dont il est ici question, était au Moyen Âge une monnaie de bronze de faible valeur ; la plus petite du système divisionnaire de l’époque.

Quant au verbe "Partir", il signifiait alors "Partager".

"Avoir maille à partir" avec autrui, signifiait donc, originellement : éprouver des difficultés à partager quelque chose.

Et cette expression, comme de très nombreuses autres dans notre langue, parle donc en réalité d'argent et pas de tissu !

Sources : wikipedia.org et Almanach Hachette. Petite encyclopédie populaire. 1906

"Pile ou face", Tirer à pile ou face" ou "Jouer à pile ou face" quelque chose.

"Pile ou face", "Tirer à pile ou face" ou "Jouer à pile ou face"

Ces deux expressions font référence à un jeu de hasard se jouant avec une pièce de monnaie, consistant à la lancer en l'air en pariant sur le côté qui demeurera visible après la chute.

Soit la pièce tombe au sol après avoir tournoyé en l'air et s'y stabilise, soit elle est rattrapée d'une main et posée à plat dans l'autre main.

  • "Face" désigne le côté de la pièce autrefois décoré du visage d'un souverain, et aujourd'hui d'un dessin quelconque (à droite sur la photo ci-dessous).

Côté pile dune pièce de un euro

  • Et "Pile", le côté jadis illustré d'un "Pilum", ce lourd javelot utilisé par les légions romaines ! Et sur lequel figure de nos jours la valeur de la pièce (à gauche sur la photo ci-dessus).

Mais les numismates, pour leur part, ne parlent que d'"Avers" ("Face") et de "Revers" ("Pile").

Source : Almanach Hachette. Petite encyclopédie populaire. 1906

 

 

 

23 façons de dire "Ne pas avoir d'argent".

"Être fauché comme les blés"

Comme souvent, de nombreuses possibilités, relevant des différents registre de langue, s'offrent à vous pour évoqué cette pénible situation.

Depuis "Être raide", "Ne pas avoir de fric", "Ne pas avoir un flèche", "Ne pas avoir un radis", "Ne pas avoir un rond", "Être sans un rond" ou "Ne pas avoir une thune" (registre argotique), jusqu'à "Être raide comme un passe-lacet" (registre populaire).

Mais aussi "Être (complètement) fauché" ou "Être fauché comme les blés" (registre familier).

Ou "Être à court d'argent", "Être pauvre comme Job", Être sans le sou", "Être sans un sou", "N'avoir pas le sou", "N'avoir pas un sou" ou "Ne pas avoir d'argent" (langage courant).

Ainsi que "Être ruiné", si vous aviez la chance de vivre dans l'opulence.

Certes "N'avoir pas un sou vaillant" ou "N'avoir pas un sou percé" (du latin "Per se" : "Pour soi") ne s'utilisent plus guère.

Pas plus, malheureusement que le superbe "Loger le diable dans sa bourse".

Le registre soutenu, avec "Être désargenté", et "Être financièrement démuni" vous permettra d'évoquer avec élégance vos difficultés financières.