"La déconcentration de proximité".

Cette formule grotesque utilisée par le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, dans son discours du juillet 2018 aux cadres de son ministère, aurait autrefois été qualifiée d'exil intérieur...

Le jovial petit farfadet à lunettes de Bercy, transfuge des Républicains, envisage en effet de "réimplanter dans les régions une partie des services qui sont actuellement en Île-de-France et, dans les territoires ruraux et périurbains, ceux qui sont dans les métropoles, afin de favoriser les territoires les plus désertés par les services publics".

J'imagine avec délice la tête des hauts fonctionnaires des Finances à l'idée de partir s'installer dans la Creuse (23) ou en Ariège (09) !

 

"Sublétal" ou "Sublétale".

Cet adjectif, d'apparence relativement anodine pour qui ignore la signification précise de l'adjectif "Létal", utilisé dans la terminologie de l'administration française pour qualifier les LBD, signifie pourtant : "Presque létal(e), quasiment mortel(le)" !

"Une paraphilie".

Une paraphilie est un trouble mental caractérisé par un comportement sexuel atypique, se manifestant par une préférence ou une obsession pour des pratiques sexuelles inhabituelles. Autrement dit : ce que l'on avait précédemment coutume d'appeler une "déviance sexuelle" ou une  "perversion".

Certaines sont malheureusement notoirement connues, comme la "Pédophilie" (attirance sexuelle d'adolescents ou d'adultes pour des enfants n'ayant pas atteint la puberté).

D'autres après tout guère dérangeantes, comme le "Travestissement" (utilisation maniaque par un individu des vêtements ou accessoires du sexe opposé).

Mais de nombreuses autres demeurent grandement voire parfaitement méconnues.

Et, même si je sais pertinemment qu'il n'est pas forcément très convenable de se moquer de gens malades, je me suis néanmoins permis de réunir, au sein d'une collection de J'aime les mots, l'ensemble de mes articles concernant les plus cocasses ou savoureuses de ces paraphilies : "Noms de paraphilies : tous des obsédés ! mais de quoi, au juste ?".

Ces départements que l'on s'est cru devoir rebaptiser.

De 1941 à 1990, ce sont pas moins de six départements français que l'on s'est cru obligé de rebaptiser pour de ridicules histoires de susceptibilité mal placée.

Tout cela parce qu'ils comportaient des adjectifs ou des locutions adjectivales, tels que "Basses", "Inférieure" ou "du Nord", jugés péjoratifs !

  • la "Charente-Inférieure" (17) a ainsi été rebaptisée "Charente-Maritime" (17) en 1941,
  • la "Seine-Inférieure" (76) a été rebaptisée "Seine-Maritime" (76) en 1955,
  • la "Loire-Inférieure" (44) a été rebaptisée "Loire-Atlantique" (44) en 1957,
  • les "Basses-Pyrénées" (64) ont été rebaptisés "Pyrénées-Atlantiques" (64) en 1969,
  • les "Basses-Alpes" (04) ont ainsi été rebaptisées "Alpes-de-Haute-Provence"(04) en 1970,
  • et les "Côtes-du-Nord" (22) ont été rebaptisées "Côtes-d'Armor" (22) en 1990.

À l'inverse nul n'a cependant imaginer devoir changer les noms de tous ceux qui comportaient des adjectifs tels que Haut", "Haute", "Hautes" ou "Hauts", manifestement jugés mélioratifs.

Pour ce qui me concerne, je considère donc  comme pitoyables et puérils ce type de changements dictés par la seule bêtise humaine.

"Une PPT" ou "Une Personne de Petite Taille".

On désigne ainsi, désormais, ceux que l'on appelait tout simplement, il y a peu, des "Nains", un terme ne comportant pourtant, à mon sens, aucune connotation péjorative.

Le "nanisme" est du reste une maladie, tout comme le "Gigantisme".

Il existe en revanche des personnes très petites, dont la taille, une fois devenus adultes, ne dépasse pas celle d'un garçonnet ou d'une fillette. Et ces personnes là sont de réelles "PPT" ou "Personnes de Petite Taille" !

Je note également que - comme souvent - les pauvres plantes "naines" et animaux "nains" ne sont pas concernés par cette nouvelle appellation, puisque - à ma connaissance - on continue de parler de "Cactus nains" ou d'"Hippopotames nains"...

Personnellement, je ne suis même pas certain que les personnes concernées - les nains et naines atteints de nanisme - aient réellement été demandeuses de ce changement de vocable...

Cela me fait très fortement penser à ces départements que l'on s'est cru obligé de rebaptiser parce qu'ils comportaient des adjectifs tels que "Basses" ou "Inférieure", jugés - là encore -péjoratifs !

"Une tête au chocolat", "Une "tête au/de choco", "Une tête-mousse", "Un merveilleux" ou "Une merveille au chocolat".

Ces différentes locutions nominales désignent souvent désormais la "Tête-de-nègre", cette pâtisserie constituée de deux meringues entre lesquelles repose de la crème au beurre, le tout étant enrobé de chocolat.

Nos amis québecois, pour leur part, l'appellent "Whippet", par antonomase d'un nom d'une marque.

Son nom traditionnel de "Tête-de-nègre" a en effet parfois été l'objet de polémique, du fait du rappel péjoratif, pour certains, de l'esclavage, de la colonisation et du racisme ; ces esprits chagrins trouvant cette appellation galvaudée ou insultante.

Ce qui est - comme la plupart des fois, en pareil cas - parfaitement ridicule, puisque cela revient à sortir les choses de leur contexte. Le mot "nègre" désignait en effet, à l'origine une couleur ; l'expression " Tête de nègre" étant apparue en France pour la première fois en 1829 et désignant la couleur d'un vêtement.

"Dans la ruralité".

"Dans la ruralité"

"La ruralité" est un substantif féminin désignant ce qui est rural, ce qui se rapporte aux choses de la campagne.

Et "Dans la ruralité" est une locution relevant de la novlangue.

Cette formule absconse, qui a le don de m'exaspérer, signifie tout simplement : à la campagne.

On entend par exemple : "Dans la ruralité il est souvent difficile de trouver un travail".

Ou : "Pour beaucoup de Français, le bonheur est dans la ruralité".

"Un JRI".

Ce sigle ,créé en 1984 ,désigne le "Journaliste Reporter d'Images, auparavant appelé "reporter cameraman".
Caméra à l'épaule, ce journaliste de terrain, aux compétences pour le moins polyvalentes, constitue une spécialité journalistique française.
Travaillant aussi bien pour les chaînes de télévision que pour les agences de presse audiovisuelles ou les sociétés de production, le JRI se déplace en effet sur le lieu d'un événement ou d'un entretien et y enregistre, seul le plus souvent, les images et le son des reportages qu'il réalise. Puis en écrit le commentaire et en réalise le montage.

C'est naturellement la puissance des nouveaux outils numériques qui a permis le développement de ce nouveau "modèle économique", grâce auquel on peut désormais faire assurer par une seule personne ce qui auparavant requérait souvent l'intervention - au poins ponctuelle - de pas moins de... cinq professionnels : "reporter", cadreur, preneur de son, rédacteur et monteur !

Contrairement au site studyrama.com, qui qualifie le JRI de "véritable couteau suisse", je parlerais donc plutôt d'"esclave polyvalent".