31 façons de dire "Une arme à feu de poing".

Des armes à feu de poing

Je suis toujours surpris de l'incroyable richesse de notre langue concernant les différentes façons d'évoquer "une arme à feu de poing".

Comme toujours en pareil cas, c'est dans le registre argotique que l'on trouve le plus de termes, avec : "un aboyeur", "un calibre" (ou "un gros calibre"), "un feu", "un flingue", "un pétard" et "un soufflant".

Nous y trouvons également l'affreux "un gun", qui relève bien évidemment uniquement de l'anglais.

Mais encore : "un feu", "un flingot", "un rif" et "un rigolo", qui appartiennent désormais au registre désuet.

"Un six-coups" désigne un type de revolver avec barillet de six cartouches fréquemment employé et évoqué dans les films et bandes dessinées de western.

Et le Colt SAA (Single Action Army) était surnommé "Pacificateur" ou "Faiseur de paix" ("Colt Peacemaker").

Les appellations "un Beretta", "un Browning", "un Colt", un Glock", "un Luger" , "un Mauser" et "Smith & Wesson" - qui sont des noms de marques - se retrouvent dans les vieux films et romans policiers.

"Un 38" et "un 45", de même que "un Parabellum" ou "un .357 Magnum" font référence au calibre de l'arme employée et appartiennent donc au registre familier et au jargon de la police ou des truands.

De même que"un P38", qui est un modèle spécifique.

Ou "un automatique" - ellipse lexicale de "un pistolet automatique" - qui ne s'utilise que s'il s'agit d'"un pistolet", et pas d'"un revolver".

Pour connaître la différence entre les deux, je me permets de vous renvoyer à l'un de mes anciens articles consacré à ce sujet.

Et sur un thème contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article "Quelle est la différence entre "Une carabine" et "Un fusil" ?".

On n'écrit pas "Silent-bloc", "Silent bloc", "Silent-block" ni "Silent-block" !

Un ensemble de silenblocs

Mais : "Silentbloc" !

Avec un "c" et en un seul mot.

Il s'agit en effet du nom d'une marque industrielle déposée par la société française Paulstra (longtemps appelée Paulstra-Silentbloc, aujourd'hui filiale du groupe Hutchinson).

Cette pièce est constituée d'un bloc élastique en matériau souple (caoutchouc naturel ou élastomère), comprimé et interposé entre des pièces n'ayant entre elles qu'un mouvement de très faible amplitude, permettant d'absorber les chocs et les vibrations entre des organes mécaniques, d'en améliorer la longévité et de réduire les nuisances sonores.

Et ce terme de "Silentbloc" est passé dans le langage courant pour dénommer les différents éléments amortisseurs souples utilisés par exemple pour insonoriser le fonctionnement d'un moteur en l'isolant de l'armature métallique qui le maintient, ou pour fixer une ligne d'échappement, afin d'en absorber les vibrations.

Dans une voiture, ces supports anti-vibratoires assurent la jonction entre le châssis du véhicule et le triangle de suspension. Et ils constituent un élément à contrôler pour des raisons de sécurité dès que le véhicule atteint 80 000 kilomètres.

Un silentbloc en situation

Sources : avtotachki.com, www.larousse.fr et wikipedia.org

On ne dit pas : "Un klaxon" ni "Klaxonner" !

Une main de femme en train d'utiliser son avertisseur sonore (ou "de klaxonner")

Mais : "Un avertisseur sonore" et "Utiliser l'avertisseur sonore" !

Un avertisseur sonore est un appareil équipant les véhicules et émettant un son principalement destiné à donner un signal ou à prévenir d'un danger. Les avertisseurs sonores équipent notamment les automobiles, motocyclettes, camions, engins de chantier, trains, tramways et bateaux.

Mais, s'il est destiné à avertir d'un danger immédiat, l'avertisseur sonore peut également représenter une source de nuisances sonores. De ce fait, dans certains lieux et selon les circonstances, son utilisation est interdite ou réglementée.

"Klaxon" est une marque d'avertisseurs sonores, déposée en 1911 par la société du même nom, qui produit les premiers avertisseurs sonores pour automobiles à partir de 1908.

Un avertisseur sonore à air en forme de trompette, sur une automobile ancienne
Un avertisseur sonore à air en forme de trompette, sur une automobile ancienne
Un ancien avertisseur sonore à air en forme de trompette
Un ancien avertisseur sonore à air en forme de trompette

Aujourd'hui, la société Klaxon ne produit plus que des sirènes anti-incendies. Et une grande partie des produits Klaxon est aujourd'hui commercialisée en France par la société KM Europ.

Sur les tramways, l'avertisseur est parfois appelé un "Gong".

Et dans le jargon ferroviaire, l'avertisseur sonore est appelé "Sifflet".

"Un stabilo" ou "Un fluo".

Un surligneur jaune de la marque Stabilo Boss

On désigne ainsi : un surligneur.

  • "Stabilo"est une ellipse de "Stabilo Boss", un produit créée en 1971 par le groupe familial allemand Schwan-Stabilo Schwanhäusser GmbH and Co, l'un des principaux fabricants d’instruments d’écriture en Europe.

Leur part de marché sur ce produit, en France, est tellement phénoménale - on vraiment parler de situation de quasi-monopole - que le mot "Surligneur" n'est pratiquement pas utilisé.

  • et "Fluo" est évidemment l'apocope de "Fluorescent", un adjectif devenu ici un substantif par ellipse lexicale de "un stylo feutre fluorescent".

Source : wikipedia.org

"L'accrobranche".

Ce mot-valise (accroché - branche) est une marque enregistrée, appartenant depuis 1994 à l'association française "Les Accro-Branchés", située à Annonay (07).

Il désigne :

  • une activité de plein air nomade et temporaire, consistant à grimper directement sur les branches des arbres jusqu’à leur cime tout en étant assuré par une corde, comme en escalade,
  • ou : un parcours aventure consistant en un déplacement horizontal sur des câbles d’acier fixes dans un parc d’attractions forestier.

Source : wikipedia.org

Ne dites pas : "Une fermeture éclair" ni "Un Zip" ou "Un zipper" !

Fermeture à glissière dite "Fermeture Éclair"

Mais : "Une fermeture À GLISSIÈRE" ou "Une fermeture à CRÉMAILLÈRE".

"Éclair" est en effet une marque commerciale enregistrée en 1924 par la société française Éclair Prym France, située à Menneval (27).

Concrètement, il s'agit d'un dispositif mécanique permettant l'ouverture et la fermeture rapide d'un vêtement, d'un sac, de chaussures ou le raccordement et la séparation rapide de pièces de tissus (porte de tente par exemple).

Les premières fermetures rapides à glissières constituées d'oeillets et de crochets ont été élaborées aux États-Unis d'Amérique, à Chicago (Illinois) en 1851. Mais c'est en 1913, que l'ingénieur suédo-états-unien Gideon Sundbäck met au point de la fermeture à glissière moderne en remplaçant le système d'oeillets et de crochets par un dispositif de dents engrenées à l'aide d'un curseur.

La fermeture se compose de deux bandes de tissu fort sur lesquelles sont serties des dents métalliques. Les bandes sont mises en regard l'une de l'autre, les dents étant décalées. Le passage d'une navette, appelée curseur, comportant deux gorges qui se rejoignent, permet d'engrener les dents ou de les séparer. Les gorges servent à guider les dents lorsque l'on fait glisser le curseur. La tirette proprement dite est la languette accrochée au curseur et qui permet de le déplacer. Si, à l'origine, les dents et le curseur étaient métalliques, on utilise également aujourd'hui des matières plastiques comme le nylon.

  • Nos amis québecois pourtant si souvent hostiles aux anglicismes utilisent les mots "Zipper" ou "Zip".
  • Et nos amis belges parlent de "Tirette" ou de "Zip".

Source : wikipedia.org

"Le tarmac".

Aire de trafic ("Tarmac") d'un aérodrome

Sans doute vais-je surprendre plus d'un parmi vous, amis lecteurs, mais il s'agit là d'un nom de marque !

Il s'agit d'une apocope du mot "Tarmacadam", juxtaposition de "tar" ("goudron" anglais) et "macadam".

  • Cette marque enregistrée est à l'origine un matériau breveté en 1901 par l'entrepreneur britannique Edgar Purnell Hooley. 

Composé de goudron et d'agrégats, le tarmac est étendu sur une surface, puis est compacté avec un rouleau compresseur.

La marque appartient aujourd'hui à la société britannique Tarmac Holdings Limited, l'une des plus grandes entreprises de matériaux de construction du Royaume-Uni.

  • L'"aire de trafic", souvent appelée "tarmac", est, sur un aérodrome, la zone sur laquelle on procède à l'embarquement, au débarquement, au chargement, au déchargement et à l'avitaillement des "appareils" ou "avions".
  • Et l"'aire de stationnement", que l'on appelle fréquemment aussi "tarmac", désigne, comme son nom l'indique, la partie d'un aérodrome, où l'on stationne les "appareils" ou "avions".
  • Le terme "tarmac" est parfois utilisé dans le jargon aéronautique et très souvent de manière abusive par les organes d'information pour désigner, à tort, l'ensemble de la surface extérieure bétonnée, y compris la "piste" ("L'avion s'est posé sur le tarmac de Roissy à 15H".) : l'avion ne peut se poser que sur la "piste", qui peut être en herbe, en béton ou en béton goudronné, avant d'aller stationner sur le "tarmac"/"aire de trafic" ; le déplacement entre la "piste" et l'"aire de trafic" se faisant sur les "voies de circulation".

Autres articles sur le même thème : La différence exacte qui existe entre un "aérodrome" et un "aéroport" et  La surprenante origine du mot "Avion".

Source : wikipedia.org

"Un Abribus".

Beaucoup de gens l'ignorent, mais il s'agit là d'une marque enregistrée, désignant un type d'abri que nos amis belges appellent "Aubette".

Proposé pour la première fois en 1964 à Lyon (69), par l'entreprise JCDecaux, l'Abribus permet de protéger les usagers des intempéries aux arrêts des lignes de bus ou de cars, tout en offrant un emplacement pour des panneaux publicitaires.

Le matériel était souvent fourni gratuitement par la société qui se rémunérait par la publicité. Dans un contexte où la possibilité de créer de nouveaux emplacements publicitaires était limitée, ce concept a assuré la fortune de son créateur Jean-Claude Decaux et une position de quasi-monopole mondial.

L'idée a fait florès et l'abribus publicitaire n'a cessé d'évoluer, tout en demeurant le mobilier urbain emblématique de la société JCDecaux.

Source : wikipedia.org

"Un Flash-Ball".

"Flash-Ball" est la marque d'un produit commercialisé par le vénérable fabricant stéphanois Vernet-Carron.

Il s'agit d'un LBD ou "Lanceur de Balle de Défense", une arme sublétale ou provoquant une incapacité immédiate et temporaire, utilisée par les forces de l'ordre françaises depuis 2002.

Un LBD utilise des projectiles conçus pour se déformer et s'écraser à l’impact, limitant ainsi le risque de pénétration dans le corps. Mais avec une puissance d’arrêt importante, apte à dissuader ou arrêter un individu.

Les manifestations de "gilets jaunes" de 2018-2019 ont malheureusement rappelé que ce type d'armes pouvait occasionner de sévères effets traumatiques à courte distance.

Voir également mon article : "On ne dit pas : "Certains manifestants ont perdu la vision d'un oeil".

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"Une tête au chocolat", "Une "tête au/de choco", "Une tête-mousse", "Un merveilleux" ou "Une merveille au chocolat".

Ces différentes locutions nominales désignent souvent désormais la "Tête-de-nègre", cette pâtisserie constituée de deux meringues entre lesquelles repose de la crème au beurre, le tout étant enrobé de chocolat.

Nos amis québecois, pour leur part, l'appellent "Whippet", par antonomase d'un nom d'une marque.

Son nom traditionnel de "Tête-de-nègre" a en effet parfois été l'objet de polémique, du fait du rappel péjoratif, pour certains, de l'esclavage, de la colonisation et du racisme ; ces esprits chagrins trouvant cette appellation galvaudée ou insultante.

Ce qui est - comme la plupart des fois, en pareil cas - parfaitement ridicule, puisque cela revient à sortir les choses de leur contexte. Le mot "nègre" désignait en effet, à l'origine une couleur ; l'expression " Tête de nègre" étant apparue en France pour la première fois en 1829 et désignant la couleur d'un vêtement.