Vocabulaire et jargon de la police et de la sécurité
Cette collection regroupe l’ensemble de mes articles consacrés aux différents mots, locutions, expressions, acronymes ou sigles utilisés dans le domaine de la police et de la sécurité, dont le sens nous échappe souvent.
Nombre total d’articles restant à paraître dans cette collection : 143
"Vidéo protection" et "Vidéo surveillance".
Ces deux substantifs féminins ne doivent pas être confondus car ils désignent des réalités sensiblement différentes, que la CNIL nous explique très clairement :
- les dispositifs de vidéoprotection filment la voie publique et les lieux ouverts au public : rue, gare, centre commercial, zone commerciale, stade, piscine, plage, etc.
On dit par exemple : "Christian Estrosi, le maire de Nice (06), est un fervent partisan de la vidéo protection de ses concitoyens".
- tandis que les dispositifs de vidéosurveillance filment les lieux non ouverts au public : réserve d'un magasin, entrepôts, copropriété fermée, etc.
On dit par exemple : "Ce patron a omis de signaler à ses employés que la réserve de son magasin était placée sous vidéosurveillance".
Dans tous les cas, les dispositifs doivent être conformes aux règles protectrices des données personnelles.
Ainsi, les personnes filmées doivent être informées de leur droit d'accès aux images. Lesquelles doivent être conservées pendant une durée limitée (en général, pas au delà d'un mois).
Mais vous êtes bel et bien fliqués ! Pardon : protégés !
Source : www.cnil.fr
Pourquoi dire : "Une target", "Targeté(e)" ni "Targeter" ?!
Et pas : "Une CIBLE", "CIBLÉ(E)" et "CIBLER" !
"Faire aux pattes" ou "Prendre aux pattes".
Ces deux locutions verbales relèvent du registre familier.
Et elles signifient, au sens figuré : attrapper, capturer.
On dit par exemple : "I'z'ont fait aux pattes Marco le Calabrais chez Roger le balafré".
Ou : "L'armée ukrainienne va faire aux pattes des milliers de soldats russes sur la rive droite du Dniepr".
On n'écrit pas : "Un girophare" ni "Un giro" !
Mais : "Un gYrophare" et "Un gYro" !
Avec un "y" et non un "i".
Un gyrophare est un phare rotatif placé sur le toit de certains véhicules prioritaires.
"Prendre du mitard".
Cette locution verbale relève du registre argotique.
Et elle signifie, pour un détenu dans un établissement pénitentiaire : être mis au cachot, en cellule disciplinaire.
Une personne détenue peut être placée dans ce type de cellule à titre de sanction lorsqu'elle commet une faute disciplinaire. Les cellules disciplinaires sont regroupées au sein d'un QD (quartier Disciplinaire) et ne doivent pas être confondues avec les cellules d'isolement destinées à accueillir les personnes détenues dans le cadre d'une mesure de protection.
L'isolement carcéral est une mesure de sécurité de confinement solitaire. Elle est décidée par l'autorité administrative compétente (chef d'établissement pénitentiaire, directeur interrégional ou ministre de la justice) sur la demande de la personne détenue (pour sa sécurité) ou dans l'intérêt du bon ordre des établissements pénitentiaires. L'isolement n'est pas une mesure disciplinaire. Les personnes détenues isolées bénéficient du même régime de détention que les autres à l'exception du contact avec le reste de la population carcérale .
Source : wikipedia.org
"Manu militari".
Cette locution adverbiale latine peut se traduite en français par "la main militaire".
Et elle signifie :
- au sens propre : en employant la force armée, la force publique.
On dit par exemple : "Les occupants illégaux ont été expulsés manu militari".
- et par extension : par la force, par la violence.
On dit par exemple : "Elle a du mettre à la porte sa soeur manu militari".
Source : www.larousse.fr
Pourquoi dire : "Dealer" et "Un dealer" ou "Un dealeur" ?
Et pas, en français : "Vendre de la drogue, des produits illicites ou dopants" et "Un vendeur de drogue, de produits illicites ou dopants" !
Voire : "Bibi", "Bicrave" ou "Bicraver" et "Un bibi" ou "Un bicrave" (registre argotique) !
"Les bracelets" ou "Les pinces".
Ces deux substantifs désignent, dans le registre argotique : les menottes, ces bracelets métalliques réunis par une chaîne, qui se fixent aux poignets d'un prisonnier.
On dit par exemple : "Malgré ses bracelets, Riton le balafré a réussi à se faire la malle".
Ou : "J'allais leur passer les pinces, quand un complice m'a assommé par derrière, chef".
Source : Le Robert
"Une mule".
Ce substantif féminin possède plusieurs significations, puisqu'il peut tout aussi bien désigner :
- au sens propre, dans le langage courant :
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- un animal hybride femelle (les mâles sont appelés "Mulet"), presque toujours stérile, né de l'accouplement d'un âne et d'une jument, ou d'un cheval et d'une ânesse, et utilisé pour le transport des marchandises,
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- par analogie avec les mules utilisées en batellerie, comme animaux de trait, pour le halage : un engin de halage,
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- ou : une pantoufle laissant le talon découvert.
- et au sens figuré, dans le registre familier :
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- une personne entêtée, butée, têtue.
On dit par exemple : "Mais quelle mule, ce type !".
Et on utilise la formule en forme d'idiotisme animalier "Être une tête de mule".
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- ou, dans le jargon des douanes, de la police et des trafiquants : une personne transportant d'un lieu à un autre des marchandises illicites - en particulier, de la drogue - pour le compte d’organisations criminelles.
De nombreuses mules transportent même dans leurs intestins, après les avoir avalées, des boulettes de drogue, enveloppées dans du film plastique.
Le réalisateur états-unien Clint Eastwood a réalisé en un film, intitulé "La mule", dans lequel il interprète lui-même une mule
Sources : www.cnrtl.fr, wiktionary.org et www.larousse.fr