"Ça s'fait pas !".

Cette locution verbale fautive - puisqu'il faudrait, à tout le moins, déclarer "Ça NE sE fait pas" - relève du registre familier.

Remplaçant des formules telles que "C'est pas vrai !" ou "N'importe quoi !", elle constitue désormais souvent un véritable tic de langage chez nombre de nos adolescents.

"Être trop" ou "C'est trop".

Cette locution verbale se retrouve dans deux niveaux de langue différents :

  • dans le langage courant tout d'abord :
    • comme formule de politesse, pour exprimer sa reconnaissance, ses remerciements.

On dit par exemple : "C'est trop... c'est trop pour moi, voyons : il ne fallait pas !".

    • ou pour dire son indignation et affirmer que sa patience vient à bout.

On dit par exemple : "C'est trop ! Non, non : je n'en supporterai pas davantage !".

Ou : "C'en était trop, monsieur le commissaire : c'est pour ça que j'ai découpée ma femme en rondelles. Je lui avais dis cent fois que je détestais les brocolis".

  • et dans le registre familier, chez les jeunes, sur le modèle de l'anglais "Too much" : être remarquable dans son genre, susciter l'admiration, l'enthousiasme ; être épatant, formidable, sensationnel, terrible.

On dit par exemple : "J'adore ce mec, il est trop !".

Source : www.cnrtl.fr

On ne dit pas : "J'chuis au bout d'ma vie" !

L'antiquaire française Caroline Margeridon
Ainsi qu'à ridiculement pu le déclarer, le 1er février 2023, telle une adolescente boutonneuse, la bientôt sexagénaire brocanteuse Caroline Margeridon, dans l'émission "Affaire conclue", présentée par Sophie Davant, sur la chaîne de télévision publique France 2.
Mais, par exemple : " Je n'en peux plus !" !

"Malaisant".

Comme beaucoup, je crois, je déteste cet adjectif, apparu en 1995 et largement utilisé par les jeunes depuis une quinzaine d'année, avant d'entrer en mai 2019 dans le dictionnaire Le Robert.

Relevant du langage courant, il signifie : dérangeant, gênant, qui met mal à l'aise, qui cause un malaise, une gêne, une situation d’inconfort face au comportement d’une autre personne ou à un événement incompréhensible.

Sources : Le Robert et wiktionary.org

Ne dites pas : "Ma meuf touche grave sa bille en zikmu" !

Mais plutôt : "Ma copine s'y connaît beaucoup la musique" !

Voire : "Ma dulcinée est fort versée dans le quatrième art" !

Vous passerez ainsi du registre argotique au langage courant voire au registre soutenu.

Une guitariste
Roxane, chanteuse, clarinettiste et guitariste. Ancienne élève des conservatoires de Paris et actuellement professeure en école de musique, elle propose des cours de chant et clarinette à Nanterre (92), pour tous niveaux à partir de 10 ans.

Allons les jeunes, faites un effort et démarquez-vous !

L'acteur britannique Robert Pattinson, dans une publicité pour le parfum Dior homme

Soyez-donc un peu originaux en renonçant aux tic de langage et aux formules à la mode qu'utilisent à longueur de conversations vos homologues !

Et ne dites plus :

  • - Robert Pattinson, en vrai il est trop beau !
    - Carrément !
    - Ouais, grave !
    - De ouf !
    - Je valide !

Mais simplement :

  • - Robert Pattinson est vraiment très beau !

- C'est vrai !

- Oui, vraiment !

- Terriblement beau !

- Je confirme !

Vous parlerez français et hausserez votre niveau de langue.

"S'enjailler".

S'enjailler

Les adolescents et jeunes adultes actuels utilisent couramment ce verbe qui relève du registre familier.

Il signifie : s'amuser, faire la fête, passer du bon temps, prendre du plaisir, s'éclater (registre argotique).

On dit par exemple : "Pendant que je révise mon bac, mon frangin s'enjaille avec ses potes".

Et il nous vient de l'argot ivoirien, le nouchi, qui l'a lui-même emprunté à l'anglais "enjoy" dans les années 1980.

Mais les Anglais eux-mêmes l'avaient emprunté à l'ancien français "enjoir", signifiant "mettre en joie".

Sources : wiktionary.org et Le Robert

"Une mater" et "Mater".

Ces mots homophonographes ne doivent surtout pas être confondus :

  • "Une mater" (ma-tère) est un substantif féminin du registre familier, signifiant selon le contexte :
    • par apocope : un établissement hospitalier public ou privé, service d'hôpital ou de clinique, réservé aux femmes sur le point d'accoucher ou présentant des complications dues à leur grossesse.

Un service de maternité

    • ou, pour les jeunes, par utilisation du mot latin "mater" ("la mère) : une mère.

On dit par exemple : "Ta mater est d'accord pour samedi soir ?".

Une maman et ses bébés, étendus sur l'herbe

Source : www.cnrtl.fr

"Ken", "Elle ken", "Elles ken", "Il ken", "Ils ken", "Je ken", "On ken" ou "Tu ken".

  • "Ken" est un verbe appartenant au registre argotique.

Il s'agit du verlan du verbe "Niquer" signifiant :  posséder charnellement (registre soutenu), baiser (registre argotique).

"Niquer" (ni-ké) devenu ké-ni s'est transformé en kèn = "Ken".

  • "Elle ken", "Elles ken, "Il ken", "Ils ken", "Je ken", "On ken" et "Tu ken" signifient donc simplement : "Elle baise", "Elles baisent", "Il baise", "Ils baisent", "Je baise", "On baise" et "Tu baises".

On dit par exemple : "On n'a même pas ken hier soir".

Ou : "Lui ça m'étonnerait qu'il ken pas ce soir".

"Kiffer sa race".

Cette étrange locution verbale du registre argotique signifie, pour les jeunes :

  • aimer beaucoup, apprécier énormément, adorer,

On dit par exemple : "Tu aimes ce film, toi ?". "Oh oui : je kiffe ma race !"

  • ou : s'amuser, prendre du bon temps, du plaisir.

On dit par exemple : "Je kiffe ma race avec ce jeu vidéo".

Sources : www.languefrancaise.net et www.binge.audio

"Askip".

Ce mot étrange, apparu semble-t-il dans les années 2000, appartient au registre familier.

Et consitue tout simplement une abréviation phonétique de "À ce qu'i' paraît", apocope de l'expression "À  ce qu'il paraît".

Majoritairement utilisé par les adolescents et les jeunes adultes, il signifie donc : vraisemblablement, il semblerait.

On dit par exemple : "Askip ton vieux va quitter ta mère ?".

Ou : "Je voulais y aller demain, mais askip y va neiger".

Source : www.linternaute.fr

"Faire la misère à quelqu'un", "Mettre la misère à quelqu'un" ou "Se mettre la misère".

Ces étranges locutions verbales couramment utilisées par les jeunes générations appartiennent toutes trois au registre argotique.

Et elles signifient respectivement :

  • "Faire la misère à quelqu'un" : mal se comporter à son égard, lui faire du tort, l'importuner, l'humilier, le faire souffrir, lui nuire.

On dit par exemple : "I' vont lui faire la misère dès qu'i' vont le r'trouver".

  • "Mettre la misère à quelqu'un" :
    • le battre à plate couture.

On dit par exemple : "Le PSG va mettre la misère à l'Ohème, tu vas voir !".

    • démonter (registre argotique), rudoyer lors d’un rapport sexuel.

On dit par exemple : "I' va lui mettre la misère j'te dis : elle pourra même p'us s'asseoir".

  • et "Se mettre la misère" : se saouler, s'ennivrer.

On dit par exemple : "J'me suis mis la misère sam'di soir".

Sources : www.languefrancaise.net et wiktionary.org