Il s'agit d'une maladie psychosomatique assez rare, appartenant à ce que l'on appelle les "troubles du voyage" ou "syndromes du voyageur".
Provocant chez certains individus des accélérations du rythme cardiaque, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations, elle est équivalente au syndrome de Stendhal, à ceci près qu'elle ne se rapporte pas aux œuvres d'art, mais au sens religieux révélé lors du pèlerinage de Jérusalem, la ville sainte des trois monothéismes.
Les spécialistes attribuent ces crises à la déception. Des pèlerins rêvent des années à cette visite en Terre sainte mais la grande richesse archéologique de Jérusalem reflète surtout les périodes turque, croisée et byzantine sans aucune trace de l'ère préchrétienne ; la plupart des sanctuaires chrétiens ayant été soumis à la destruction, à la transformation ou à la défiguration au cours de leur histoire mouvementée.
Comme la réalité n'est pas à la hauteur de leurs fantasmes, ces pélerins deviennent frustrés et se réfugient dans le délire.
Près d'une centaine de personnes par an ressentiraient ce syndrome, à des degrés divers, dont une quarantaine sont hospitalisées chaque année ; les cas étant le plus souvent enregistrés aux abords des grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques, Pessah, etc.) et durant les mois chauds de juillet et août.
Concernant la composition confessionnelle des victimes de ce syndrome, 66 % sont de confession juive, 33 % chrétiens (pour la plupart protestants) et les 1 % restants sans religion. Cette pathologie ne touche d'ailleurs pas que les seuls touristes et pèlerins, mais aussi des résidents de Jérusalem.
Les principaux symptômes ressentis sont les suivants : anxiété et stress, désir d'isolement, obsession de se purifier le corps (ablutions systématiques, taille des ongles), confection de toges à partir de draps, déclamation de passages de la Bible et chants sacrés, proclamation de sermons, hallucinations, etc.