Pourquoi donc dire à tout bout de champ "On va dire" : "On va dire que c’est faisable", "On va dire qu'elle est habillée de façon originale", voire "On va dire comme ça" ?

  • Et pas, par exemple : "Disons que", "Je pense que" ou "Je dirais que" !

On peut ainsi déclarer : "Je dirais que c’est faisable" ou "Je pense qu’elle est habillée de façon originale".

La locution verbale "On va dire" vise en principe à introduire l’opinion du locuteur. Il s’implique personnellement moins, cherchant à éviter toute confrontation, à rester "politiquement correct".

En utilisant ce tic de langage, certaines personnes semblent avouer qu’elles ne trouvent pas le mot juste et qu’elles en utilisent un à défaut d’un autre plus exact : "C’était comment, ce film ?" "On va dire… distrayant".

  • Quant à la formule "On va dire ça comme ça", elle signifie que la personne n’est pas complètement d’accord avec son interlocuteur mais préfère ne pas s’étendre : "Mon frère est un excellent cuisinier, n'est-ce pas ?" "On va dire ça comme ça".

Fort heureusement, l'usage de cette formule, apparue à la fin des années 2000 et très en vogue dans les années 2010, a fortement régressé depuis quelques années.

Source : voilangue.com

On ne dit pas : "Mes enfants, au final, faut qu'i' z'aient un p'tit coup de pouce" !

Nouveau logotype de la MACIF (Mutuelle d'Assurance des Commerçants et Industriels de France) depuis juin 2006

Ainsi que j'ai malheureusement pu l'entendre, ce 2 février 2023, dans la lamentable publicité radiophonique de la mutuelle française MACIF, diffusée sur Rire & Chansons.

Mais, à tout le moins : "Mes enfants, au final, IL faut qu'iLS aient un pEtit coup de pouce" !

Et en français : "IL CONVIENT QUE mes enfants BÉNÉFICIENT D'un pEtit coup de pouce" !

On ne dit pas : "J'trouve que c'est pas très important en vrai" !

Le journaliste français Damien Delseny

Ainsi qu’a pu le déclarer, le 30 octobre 2022, le journaliste français Damien Delseny, dans l'émission "C médiatique", sur la chaîne de télévision publique française France 5.

Mais simplement : "JE trouve que cE N'est pas très important en FAIT" !

Je n'en peux plus de ce véritable tic de langage récent, que constitue l'utilisation abusive, par l'ensemble de la population française, classes politique et journalistique incluses, de la locution populaire "En vrai", signifiant : pour de vrai ; véritablement ; en vérité ; en fait.

Allons les jeunes, faites un effort et démarquez-vous !

L'acteur britannique Robert Pattinson, dans une publicité pour le parfum Dior homme

Soyez-donc un peu originaux en renonçant aux tic de langage et aux formules à la mode qu'utilisent à longueur de conversations vos homologues !

Et ne dites plus :

  • - Robert Pattinson, en vrai il est trop beau !
    - Carrément !
    - Ouais, grave !
    - De ouf !
    - Je valide !

Mais simplement :

  • - Robert Pattinson est vraiment très beau !

- C'est vrai !

- Oui, vraiment !

- Terriblement beau !

- Je confirme !

Vous parlerez français et hausserez votre niveau de langue.

On ne dit pas : "Eh ben qui va les renvoyer du coup" !

Ainsi que j'ai pu l'entendre dans la publicité télévisée de novembre 2022 de la société française Payfit.

Mais : "Qui va PAR CONSÉQUENT les renvoyer" !

Pour comprendre pourquoi, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à l'utilisation abusive actuelle de la formule "Du coup", qui confine au tic de langage.

Située à Paris (75) et créé le 14 septembre 2015, PayFit est une entreprise développant un outil de gestion de paie et de gestion des ressources humaines en ligne.

Logotype de la société française PayFit

Source : wikipedia.org

"Eh bien".

Le journaliste sportif français Julien Aliane

Cette locution interjective est parfois utilisée à l'excès au point de devenir un véritable tic de langage.

Je l'ai par exemple constaté, le 5 octobre 2022, avec le journaliste sportif français Julien Aliane, dans l’émission de Grégory Ascher "L’Équipe de Greg", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.

J'ai déjà consacré un article à la signification de cette locution.

On ne dit pas : "Mais pas que" !

La journaliste française Mélanie Taravant

Ainsi que je l'entends désormais dire à longueur de journée à la télévision française.

Comme par exemple :

  • le 23 mai 2022, à deux reprises en deux minutes à peine, par la journaliste française Mélanie Taravant, dans son émission "C à dire ?!", sur la chaîne de télévision publique française France 5,

La journaliste française Mélanie Taravant

  • le 14 octobre 2022, par le présentateur météo Ange Noiret, sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.

Mais, selon le contexte : "Mais pas SEULEMENT" ou "ET BIEN DAVANTAGE" !

On ne dit pas : "Du côté de Londres" lorsque l'on évoque les Jeux olympiques de Londres !

Le journaliste sportif français Alexandre Boyon

Comme a pu le faire, le 5 août 2021, le journaliste sportif français Alexandre Boyon, commentant la finale masculine du 10 km en eau libre des Jeux olympiques de Tokyo 2020, sur la chaîne de télévision publique française France 3.

Mais : "À Londres" !

Je ne supporte plus ce tic de langage des journalistes sportifs français, qui utilisent désormais systématiquement la formule "Du côté de" en lieu et place de "À".

Et cela qu'il s'agisse d'évoquer des Jeux olympiques ("vainqueur du côté de Rio") ou un club de football ("attendu du côté de Barcelone") !

On ne dit pas : "On a vraiment des anglais en mode gestion" !

Le journaliste sportif français Grégoire Margotton

Comme a pu le déclarer, le 3 juillet 2021, le journaliste français Grégoire Margotton, en commentant la rencontre de football Ukraine-Angleterre, en quart de finale de l'Euro 2021, sur la chaîne de télévision française TF1.

Mais : "On a vraiment des anglais QUI GÈRENT" !

Je n'en peux plus de cette utilisation fautive de la locution "en mode", devenue un véritable tic de langage !

"Plein axe".

La journaliste sportive française Candice Rolland

Cette locution adverbiale est utilisée par les commentateurs sportifs français pour qualifier ce qui est exactement dans l'axe longitudinal du terrain.

Et en particulier les mouvements du ballon.

On dit par exemple : "Un dégagement plein axe", "Une passe plein axe" ou "Un tir plein axe".

Par ellipse, dire "Mbappé plein axe" signifie que ce joueur vient d'effectuer un dégagement, une passe ou un tir dans l'axe longitudinal du terrain".

Certains commentateurs usent et abusent malheureusement de cette ellipse, au point que la locution adverbiale "Plein axe" se transforme presque en un véritable tic de langage.

C'est par exemple le cas de la journaliste sportive française Candice Rolland, qui l'a utilisé au moins cinq fois en quelques dizaines de minutes à peine, au cours de la deuxième mi-temps de la rencontre PSG - Manchester United, le 28 avril 2021, dans l'émission "La grande soirée", sur la chaîne de télévision française L'Équipe.

 

L'interjection du registre familier "Hein" n'est pas destinée à remplacer la virgule lors d'interventions orales !

Je ne supporte plus ce tic de langage, de plus en plus répandu parmi les journalistes de notre pays, consistant à remplacer les virgules et points-virgules de leurs textes par autant de "Hein" lors de leurs interventions orales !

Aussi étonnant et incroyable que cela puisse paraître, j'en compte en effet régulièrement deux à quatre par minute, lors des prises de parole préparées des journalistes opérant sur les différentes chaînes de télévision françaises d'information en continu. Lesquels journalistes pensent ainsi, je crois, masquer le fait qu'ils lisent des notes écrites, en adoptant une façon de parler se voulant "naturelle" et "grand public".

Vérifiez par vous-même : vous verrez que je n'exagère pas !

  • ainsi par exemple de la journaliste française Sylvia Amicone, entendue le 06 avril 2021, dans l'émission "Le grand soir", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI,

La journaliste française Sylvia Amicone

  • mais aussi de la journaliste française Anaïs Hanquet, entendue le 7 septembre 2021, dans l'émission "Télé matin", sur la chaîne de télévision publique France 2,

La journaliste française Anaïs Hanquet

  • de la journaliste française Kady Adoum-Douass, entendue le 14 octobre 2022, dans l'émission "Les matins de LCI", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI,

La journaliste française Kady Adoum-Douass

  • du journaliste français Jean-Pierre Gratien, présentateur de l'excellente émission "Débat Doc", sur la chaîne de télévision publique française France 5.
Le journaliste français Jean-Pierre Gratien, présentateur de l'émission "Débat Doc" sur la chaîne de télévision publique France 5 (© Gwendoline Le Goff / PanoramiC)
Le journaliste français Jean-Pierre Gratien, présentateur de l'émission "Débat Doc" sur la chaîne de télévision publique France 5 (© Gwendoline Le Goff / PanoramiC)
  • ou du journaliste français David Verhaeghe, entendu le 23 octobre 2022, dans l’émission "Les matins LCI Week-end", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.

Si vous ne l'aviez pas encore remarqué, je vous promets que vous allez, très rapidement désormais, être, comme moi, véritablement exaspéré par cette pratique relevant d'un registre populaire démagogique n'ayant pas sa place, selon moi, dans la bouche d'un professionnel du verbe, dont on peut attendre qu'il s'exprime dans un français sinon soutenu au moins courant.

"Hein ?".

Je déteste cette interjection, malheureusement de plus en plus souvent employée. qui relève du registre familier.

Elle s'utilise normalement, selon le contexte :

  • comme synonyme de "Comment ?" ou "Pardon ?", afin d'indiquer que l’on n’a pas entendu ou compris et pour faire répéter son interlocuteur ou pour l'interrompre avec impatience.

On dit par exemple : "Hein ? Qu'est-ce que tu dis ?".

Ou : "Hein ? Je n'entends rien !".

  • ou comme synonyme de de l'adverbe interrogatif  "N'est-ce pas ?", afin de renforcer une phrase interrogative ou exclamative.

On dit par exemple : "Tu vas m'inviter, hein ?".

Ou : "Ça t'a plu, hein !".

Mais également, et hélas de plus en plus, par nos journalistes :

  • en cours de phrase, en lieu et place du même adverbe interrogatif "N'est-ce pas".

Et cela au point de devenir souvent, comme lui, un tic de langage absolument insupportable.

On dit par exemple : "En son temps, François Hollande lui-même, hein, avait eu recours au même procédé".

Ou : "On sait que l'Allemagne rencontre elle aussi, hein, les mêmes le même type de difficulté".

Cela, lorsqu'ils ne se servent pas du même "Hein", comme simple virgule !

Sources : Le Robert et wiktionary.org