"Une plainte" et "Une plinthe".

Les deux mots n'ont évidemment strictement rien à voir l'un avec l'autre :

  • une plainte est, selon le cas, :
    • une lamentation, un gémissement exprimant la peine ou la douleur ("Les plaintes d'un blessé"),
    • un bruit long, monocorde et triste ("La plainte sinistre du vent dans la toiture d'un manoir"),
    • l'expression d'un mécontentement, d'un grief ("Susciter des plaintes")
    • ou, en droit, la dénonciation en justice d'une infraction ("Porter plainte").
  • tandis qu'une plinthe est un élément décoratif et utilitaire, constitué d'une bande de faible hauteur, placée au pied des murs, le long du sol, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un bâtiment

À l'intérieur, il s'agit souvent d'une planche de bois, de dix à douze centimètres de hauteur, bordant le bas des murs, à leur jonction avec le plancher.

"Un meurt-de-faim" et "Un mort de faim".

  • un "meurt-de-faim" est une personne manquant du strict nécessaire et n’ayant même pas de quoi manger,
  • tandis qu'un "mort de faim" est :
    • au sens propre : une personne décédée par suite d'un manque de nourriture,
    • et au sens figuré, dans le registre familier, : une personne - dans l'immense majorité des cas, reconnaissons-le messieurs, un homme - en manque de sexe, ayant tendance  à se ruer sur tout partenaire potentiel, comme le ferait un individu privé de nourriture depuis longtemps.

Pourquoi que l'fils à Mimile, qu'est pas veinard, i' doit toujours boire son chocolat chaud dans un verre ?

Réponse
Parce que son vieux (« son père », dans le registre argotique) manque de bols !
Explication du calembour
Il résulte de l’homophonie entre l’expression « Manquer de bol » (« Manquer de chance » dans le registre familier) et la formule « Manquer de bols » (les récipients).
La même question dans le langage courant
« Pourquoi le fils d’Émile, qui est malchanceux, doit-il toujours boire son chocolat chaud dans un verre ?« .

 

"Déclarer sa flamme".

  • On le sait, malheureusement, le législateur n'a jamais été avare d' imagination lorsqu'il s'est agit d'instaurer de nouvelles taxes en vue de remplir les coffres de l'État. Et si, par exemple, nombre de nos très anciennes bâtisses ne comportent que très peu d'ouvertures extérieures, ce n'est pas forcément en raison des rigueurs du climat local ou de la radinerie de leur propriétaire à l'égard des vitriers ; mais bien plutôt parce qu'il existait, de 1798 à 1926, un impôt sur... les portes et fenêtres !

Dans le même ordre d'idée, fut même établie, dès 1871, une taxe sur... les allumettes ! Étendue par la suite aux briquets, avant de finir par être abrogée en 1999, elle fut même un temps baptisée "Taxe solidarité reboisement"... ce dont je me souviens pour l'avoir régulièrement acquittée à la fin des années 1980, lorsque, étant devenu fabricant d'objets promotionnels, ma petite entreprise eu l'heur de connaitre quelque succès avec ses coffrets-puzzles de 12 boîtes d'allumettes, régulièrement vendus à d'importants clients par dizaines de milliers d'exemplaires.

Même à raison de "seulement" 2 centimes de francs par boîte, cela représentait donc tout de même, pour une commande de 10 000 coffrets, la bagatelle d'environ 350 € (d'il y à 30 ans ; soit près de 600 € d'aujourd'hui !). Au moins aurais-je eu le privilège, via mes clients, de contribuer activement au reboisement de mon pays, en un temps où la notion même de compensation carbone n'existait même pas encore ! Mais, comme dirait l'autre, tout ceci ne me rajeunit pas...

  • En dépit de tout cela, et contrairement à ce que certains de nos amis étrangers pourraient penser, "Déclarer sa flamme" ne consiste nullement à informer l'administration fiscale de la quantité de briquets et boites d'allumettes que l'on possède, pas plus que du nombre de feux dont dispose sa cuisinière à gaz...

Mais plutôt, et cela est - vous me l'accorderez - bien plus romantique : à faire part de l'ardeur de ses sentiments à la personne dont on est épris !

Car la France, c'est bien connu, n'est pas que le pays qui a inventé la TVA, impôt sans doute le plus copié et utilisé à travers le monde, mais également le pays de l'Amour avec un grand "A" !

"Railler" et "Dérailler".

En dépit de ce qui pourrait sembler être un préfixe en "" signifiant d'ordinaire l'action ou l'état contraire, inverse, :

  • Railler , c'est tourner en ridicule par des moqueries (registre soutenu), manifester de l'ironie devant une situation ou un comportement que l'on déplore, dont on remet en cause le bien-fondé et que l'on juge ridicule.
  • alors que Dérailler, c'est :
    • au sens propre :
      • sortir des rails, pour un véhicule (train, tramway, métropolitain),
      • sortir du dérailleur ou d'un pignon, pour une chaîne de bicyclette,
    • et au sens figuré :
      • dévier, s'écarter de son but, s'engager dans l'erreur,
      • s'écarter de la ligne mélodique, en musique,
      • s'écarter du bon sens, du sens commun, déraisonner, divaguer, "Devenir fou" (registre familier).

"Une rivière" et "Un fleuve".

Les deux sont des cours d'eau.

La différence ne tient nullement à leur longueur ou à leur débit, mais n'en demeure pas moins fondamentale.

  • en effet, alors qu'une rivière se jette dans un autre cours d'eau (elle est alors un "affluent" du second, dont elle vient grossir le débit) ou dans un lac,
  • un fleuve se jette, lui, directement dans une mer ou un océan.

Il peut parfaitement être plus court et moins puissant qu'une rivière. Et peut même n'être qu'un ru ! L'un de mes bons amis toulonnais se plait ainsi à évoquer le "fleuve" qui traverse son jardin !