"Une auberge espagnole".

Cette expression signifie :

  • au sens propre :
    • une auberge où l'on ne sert pas à manger, et où l'on ne mange que ce que l'on a apporté,
    • ou un repas consistant à manger ce que les différents convives ont amené, également appelé "Repas-partage", "Repas partagé", "Repas tiré du sac" ou "Buffet canadien".

Nos amis belges utilisent également la formule "Auberge espagnole".

Mais nos amis suisses parlent de "Buffet canadien", "Repas canadien", "Souper canadien" ou "Pique-nique canadien" !

Une "auberge espagnole", c'est à dire : un repas partagé

  • et au sens figuré :
    • une idée à la mode, un peu creuse, à laquelle chacun donne le sens qu’il veut bien,
    • en politique, enfin, un groupe, parti ou liste électorale composite, dont les participants ou membres proviennent d'horizons divers et variés, voire initialement opposés.

On a ainsi beaucoup dit que LaREM était une auberge espagnole.

Affiche du film français "L'auberge espagnole", de Cédric Klapisch (2002)

L'excellent film français "L'auberge espagnole", réalisé en 2002, à Barcelone (Catalogne) (Espagne), par Cédric Klapisch, a largement contribué, par son succès, à populariser ce terme.

La colocation à Barcelone (Catalogne) (Espagne), dans "L'auberge espagnole", de Cédric Klapisch (2002)

Tout en laissant malheureusement penser cependant, à de nombreux spectacteurs qui ne le connaissaient pas, que ce mot constituait une sorte de synonyme de "Colocation", ce qui n'est pas du tout le cas.

La colocation à Barcelone (Catalogne) (Espagne), dans "L'auberge espagnole", de Cédric Klapisch (2002)

Source : wikipedia.org

On n'écrit pas : "Fachiste" ou "Fachisme" ni "Faciste" ou "Facisme" !

Mais : "Fasciste" et "Fascisme" !

Même s'ils se prononcent en effet fa-chiste et fa-chisme.

Cet adjectif et ce substantif masculin sont en effet deux mots d'origine italienne ("fascismo" et "fascisto", prononcés fa-chi-sto et fa-chi-smo) s'appliquant, originairement au parti fondé le 9 novembre 1921 par l'homme politique italien Benito Mussolini, le PNF ("Partito Nazionale Fascista" ou "Parti National Fasciste").

Le dictateur fasciste italien Benito Mussolini

Logo du PNF ("Partito Nazionale Fascista" ou "Parti National Fasciste") (© wikipedia.org)
© wikipedia.org

Lequel trouve ses origines dans le mouvement des "faisceaux italiens de combat" ("fasci italiani di combattimento"), créés le 23 mars 1919.

"Fasci italiani di combattimento" ou "Faisceaux italiens de combat", créés en Italie, le 23 mars 1919

De nos jours, "Fasciste" est un adjectif qualifiant ce qui est propre au "fascisme", substantif désignant un régime politique s'appuyant sur un pouvoir fort, un État sécuritaire, l'exaltation du nationalisme et une politique réactionnaire.

Source : wikipedia.org

"Une dissension".

Ce terme, souvent utilisé dans le domaine politique, désigne une opposition violente d'avis, d'idées, de sentiments, d'intérêts, entre deux ou plusieurs personnes ou groupes de personnes ; divergence ou désaccord s'accompagnant le plus souvent de manifestations d'hostilité.

"Une pasionaria" ou "Une passionaria".

Ce mot espagnol désigne une combattante, une femme engagée, se passionnant pour une cause, une idée - le plus souvent de gauche -, dont l'exemple et l'éloquence agissent sur les foules.

Il provient directement du surnom de la femme politique basque espagnole, héroïne de la guerre civile, Dolores Ibarruri.

Source : wikipedia.org et www.cnrtl.fr

"La pasionaria".

Dolores Ibarruri

Il s'agit du surnom espagnol de la femme politique basque espagnole, Dolores Ibarruri Gomez, née le 9 décembre 1895 et morte le 12 novembre 1989.

Son célèbre slogan "No pasaran !", inspiré du "Ils ne passeront pas !" du général français Robert Nivelle, à Verdun, en 1916, a fait d'elle une h

De même que sa phrase "Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux", prononcée le 8 septembre 1936, lors du rassemblement du PCF (Parti Communiste Français) au Vél' d'Hiv' à Paris (75), mais qu'elle avait légèrement transformée et reprise au révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata.

Et son surnom de "pasionaria" est aujourd'hui devenu un nom commun, entré dans le langage courant en France.

Exilée en URSS de 1939 à 1975, elle fut secrétaire générale du PCE (Parti Communiste Espagnol) entre 1942 et 1960, avant d'en devenir présidente entre 1960 et 1989.

Revenue en Espagne après la mort de Franco, en 1975, elle fut élue députée en , lors des premières élections après la restauration de la démocratie ; son élection étant à l'époque considérée comme un symbole, car elle était la seule députée élue en février 1936 à être réélue en 1977.

Source : wikipedia.org et www.cnrtl.fr

"No pasaran !".

Ce célèbre slogan politique, qui signifie "Ils ne passeront pas !", était celui des partisans de la Seconde République espagnole (1936-1939), en lutte contre les rebelles nationalistes commandés par le général Franco, dont le soulèvement, le 18 juillet 1936, déclencha la guerre civile espagnole.

Il est directement lié à la femme politique basque espagnole Dolores Ibarruri (surnommée "La pasionaria"), par la vigueur avec laquelle celle-ci le proclama, dès le 19 juillet 1936, au balcon du ministère de l'Intérieur lors de l'offensive franquiste contre Madrid (Espagne), puis dans la capitale assiégée, avant que ce slogan politique ne devienne le cri de ralliement de tous les républicains espagnols.

Devenue le symbole de la résistance antifasciste, cette phrase a ensuite été reprise dans de multiples contextes et continue - plus de 80 ans après - d'être utilisée avec émotion par les militants antifascistes du monde entier.

Ce qui est tout de même relativement étonnant lorsque l'on sait qu'elle trouve son origine directe dans le "Ils ne passeront pas !"... du fort peu révolutionnaire général français Robert Nivelle, qui l'avait prononcé à Verdun (55), le 21 février 1916 !

Source : wikipedia.org

"Anticonstitutionnellement".

Cet adverbe signifie "d'une manière anticonstitutionnelle, de façon contraire aux règles  constitutionnelles de l’organisation des pouvoirs publics d’un gouvernement".

Il est relativement célèbre car traditionnellement considéré ou réputé être le plus long mot de la langue française avec ses 25 lettres.

Il n'en est pourtant absolument rien puisque :

  • le mot "intergouvernementalisation" est plus long qu'"anticonstitutionnellement" (26 lettres),
  • ainsi que la forme conjuguée "anticonstitutionnalisassions", du verbe "anticonstitutionnaliser" (28 lettres),
  • enfin, il est possible d’en trouver d'encore plus longs, dès lors que l’on entre dans des domaines techniques, notamment en chimie, en médecine ou en physique, spécialement avec les noms autodescriptifs de molécules. Le record de longueur - avec 50 lettres ! - appartient ainsi à une molécule aux propriétés bactéricides nommée "diisobutylphénoxyéthoxyéthyldiméthylbenzylammonium".

Citons également, pour l'anecdote et en guise de conclusion, les trois noms de communes les plus longs de France, avec 38 lettres chacun :

  • "Beaujeu-Saint-Vallier-Pierrejux-et-Quitteur" (70),
  • "Saint-Germain-de-Tallevende-la-Lande-Vaumont" (14),
  • et "Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson" (51).

Source : wikipedia.org

"L'affaire de Broglie".

Cette ténébreuse affaire concerne l'assassinat le 24 décembre 1976, de l'homme politique français Jean de Broglie, né le 21 juin 1921, par trois balles de calibre 38 spécial, dont deux dans la nuque.

Cet aristocrate de haute lignée, membre de la très célèbre famille "de Broglie" descend, par sa mère, du duc de Berry, fils du roi Charles X ; et, par son père, de l'écrivaine française Germaine de Stael et du père de celle-ci, le célèbre banquier et ministre du roi Louis XVI, Jacques Necker.

Député de 1958 à 1976, il est trois fois secrétaire d'État dans les trois premiers gouvernements de Georges Pompidou Premier ministre.

Et son patronyme ne se prononce absolument pas comme il s'écrit !

"Trumpien", "Trumpienne" ou "Trumpiste".

Donald Trump

Ces adjectifs qualifient ce qui se rapporte, est relatif ou ressemble à l'homme d'affaires états-unien devenu président des États-Unis d'Amérique, Donald Trump.

On parle par exemple de "Barnum trumpien", de "Goujaterie trumpienne" ou de "Dérive trumpiste".

"Le risorgimento".

Ce mot italien signifiant "résurgence, renaissance ou résurrection" désigne l'unification italienne, cette période de l’histoire de l'Italie, dans la seconde moitié du XIXe siècle, au terme de laquelle les rois de la maison de Savoie unifient la péninsule italienne par l'annexion au royaume de Sardaigne de :

  • de la Lombardie,
  • de Venise,
  • du royaume des Deux-Siciles,
  • du duché de Modène et Reggio,
  • du grand-duché de Toscane,
  • du duché de Parme,
  • et des États pontificaux.

"La nomenklatura".

Ce terme russe désignait, avant 1990, l'élite du parti communiste de l'URSS et de ses satellites du bloc communiste et correspond à l'expression actuelle "Les princes rouges" pour la Chine du XXIe siècle.

Par extension, il désigne l'ensemble des privilégiés d'un régime, d'une organisation ou d'une société.