J’aurais également pu intituler cette rubrique : « Le français comme on le massacre quotidiennement dans les organes d’information » ou « C’est le français qu’ils assassinent !« .
J’ai en effet regroupé sous ce label – non pas d’excellence mais de médiocrité – un certain nombre de déclarations entendues à la radio ou à la télévision, m’ayant sérieusement exaspéré.
Et je ne souhaite nullement me positionner comme un redresseur de torts infaillible, car je ne suis certainement pas irréprochable.
D’abord parce que je ne suis pas un professionnel de la langue : ni linguiste, ni grammairien, ni lexicographe. Ni même un professionnel de l’écriture ou de la communication.
Ensuite parce que, compte tenu de l’importance de ma production – et de mes nombreuses réactions « à chaud » -, il va de soi que je vais moi-même prêter le flanc à la critique, du fait de mes propres fautes.
Je désire simplement attirer l’attention sur le fait que notre langue est, à mon sens, en grave danger, lorsque les élites d’un pays, instruites et diplômées – que sont ses journalistes ou son personnel politique, notamment -, se mettent à la parler aussi mal et à commettre autant de fautes.
Pour finir, je tiens à préciser ici que si les différentes émissions vespérales de la chaîne télévisée L’Équipe consacrées au football sont assez fréquemment commentées ici, ce n’est nullement à raison d’un acharnement particulier à leur encontre, mais bien au contraire parce que je les écoute relativement souvent ; ce qui n’est malheureusement plus le cas pour aucune autre émission radiophonique ou télévisuelle.
Comme a pu le faire, le 7 juin 2019, le journaliste sportif français Grégory Schneider, dans l'émission vespérale "L'Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française l'Équipe.
Mais : "Il peut, peut-être" !
Ce "Possiblement" n'est en effet qu'un lamentable calque de l'anglais "Possibly", qui signifie "Peut-être".
Parce que ce n'est pas la première fois que ses proposm'écorchent les oreilles et parce qu'il est un professionnel du verbe expérimenté, je lui décerne mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
Comme a osé l'écrire le groupe Keolis, à compter du 26 août 2019, sur l'ensemble des écrans des véhicules du réseau d'autobus d'Aix-en-Provence (13) "Aix en Bus" !
Mais : "Les ITINÉRAIRES et HORAIRES de vos lignes CHANGENT" !
Non contente d'avoir pourri la vie des aixois pendant des mois par son incompétence et son inefficacité, lors de l'attribution de sa première DSP (Délégation de Service Public) en 2012, puis, plus de deux années durant, de 2017 à 2019, avec les travaux d'aménagement du BHNS, mis en service ce 2 septembre 2019, Keolis nous démontre une fois de plus l'étendue de ses compétences, quelques semaines à peine après s'être vu réattribuer pour huit ans sa DSP (Délégation de Service Public).
Les subtilités des arcanes de la procédure d'attribution des marchés publics dans cette ville continuent décidément de m'échapper !
C'est en tous cas sans hésiter que je décerne à Keolis mon label de médiocrité "Fâchés avec le français" pour sa cacographied'anthologie !
Pour être complet et pour l'anecdote, le "Krypton" dont il est question sur le panneau ("Destination P+R Krypton") est le nom d'un Parc Relais situé au Sud d'Aix-en-Provence (13), à proximité des ruines du "Krypton", l'ancienne boîte de nuit à la mode du début des années 1980.
Plus grande boîte de nuit de la région marseillaise et aixoise, Le Krypton avait été créé en 1980 par le parrain marseillais Tany Zampa, avant de fermer ses portes dès 1984.
Comme l'a déclaré, le 5 janvier 2019, le journaliste sportif français Pierre Maturana, dans l'émission "L'Équipe Mercato", de la chaîne de télévision française "L'Équipe".
Mais : "Les prix d'un joueur s'envolent, dès qu'on parle du PSG" !
Sinon dans un seul et unique cas très spécifique : lorsque la locution conjonctive "malgré que" est suivie d'un pronom personnel sujet et du verbe "avoir" conjugué au subjonctif.
Comme dans la locution figée "Malgré que j'en aie" ou "Malgré qu'il en ait".
Sources : www.lefigaro.fr, www.cnrtl.fr et www.dictionnaire-academie.fr
Mais plutôt : "Draconien/ne", "Contraignant/e", "Radical/e" ou "Rigoureux/se" !
Et : "De manière draconienne" ou "Radicalement" !
Dès avant mars 2020, il ne se passait pas de demi-journée sans que je n'entende cet anglicisme, directement calqué sur l'anglais "Drastic", dans la bouche d'un journaliste, d'un homme politique, d'un animateur radio ou télé ou de l'un de ses invités !
À mon grand désespoir, la crise sanitaire de mars 2020 semble avoir démultiplié l'emploi de ce terme, que j'entends désormais tous les quarts d'heure sur les différentes chaînes de télévision françaises d'information en continu !
Journalistes, hommes politiques, médecins : tous me font hurler de rage, à parler ainsi anglais.
Comme l'a déclaré le journaliste sportif français Pierre Maturana, le 5 août 2019, dans l'émission "L’Équipe Mercato", de la chaîne de télévision française L’Équipe.
Et pas : "Fais pétiller ton trajet" ou "Mets du pétillement (ou de l'effervescence) dans ton trajet" et "Pétillement (ou effervescence), fraîcheur et plaisir !".
Ce slogan utilisé en mai 2019 par la marque de confiserie française Lutti pour les distributeurs automatiques de bonbons situés sur les quais de gare ou de métro français, figure sur des affiches vantant les nouveaux produits de la marque, décidément fâchée avec le français :
Tels sont les noms anglais des produits vantés, en mai 2019, par la marque de confiserie française Lutti, sur les distributeurs automatiques de bonbons situés sur les quais de gare ou de métro français.
Comme l'a fait l'actrice et auteure dramatique française Françoise Cadol (*), le 23 août 2019, dans l'émission radiophonique estivale de Frédéric Sigrist "Blockbusters", consacrée à "Desperate Housewives”, la cellule familiale !", sur France Inter.
Mais - probablement du moins, car sa phrase est tellement inepte et absconse que l'on peut s'interroger sur la teneur même de sa pensée - : "Cette série traite de la femme sur un ton qui est formidable" !
(*) : Très active dans le doublage, elle est notamment la voix française de l'actrice américaine Brenda Strong pour son personnage de Mary Alice Young, la narratrice de la série "Desperate Housewives".
Mais : "Mais pas seulement" ou "Et bien davantage" !
Je n'en peux plus de cette formule absurde du registre populaire que j'entends à longueur de journée depuis quelque temps.
Je vous recommande donc de dire :
"L'utilisation de cette formule stupide est l'apanage des sots, mais pas seulement", plutôt que "L'utilisation de cette formule stupide est l'apanage des sots, mais pas que",
"Diego Maradona avait du génie, mais pas seulement", plutôt que "Diego Maradona avait du génie, mais pas que",
ou "Elle est magnifique, et bien davantage", plutôt que "Elle est magnifique, mais pas que".
Surtout lorsque l'on est secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances et diplômé de l'ENA - comme Agnès Pannier-Runacher - et que l'on a à sa disposition des collaborateurs pour vous aider à préparer vos interventions télévisées, comme cet entretien télévisé du 30 juillet 2019 sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI !
Mais plutôt : "CELA N'est pas acceptable" ou, à tout le moins, "C'est INacceptable" !
Et : "EH BIEN c'est dommage" !
Cet usage populaire répété de l'interjection "Bah" constitue un tic de langageindigne, à mes yeux, d'un ministre, par ailleurs incapable de s'exprimer correctement dans notre langue et, à ce titre, digne lauréate de mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".
Jugez-en en effet par vous-même à la lecture de mes autres articles relatifs à son intervention de ce jour là (et encore : j'ai arrêté de l'écouter après à peine quelques minutes, ne pouvant en supporter davantage !) :